Représentation de Jésus-Christ dans l'art chrétien
La représentation artistique de Jésus-Christ dans l'art chrétien, est devenue un thème majeur de l'art occidental, ainsi qu'en Europe orientale. Jésus-Christ a été représenté de différentes manières au cours des époques, ainsi que pour illustrer les différents épisodes de sa vie codée par l'iconographie chrétienne.
Les sources et leurs interprétations inventives
L'iconographie christique s'appuie notamment sur les quatre évangiles canoniques : Matthieu, Luc, Marc et Jean. Cependant, les récits évangéliques évoquent différemment certains passages de la vie de Jésus, omettant ou rajoutant des détails ou des événements, ce qui donne lieu à des essais d'harmonies des Évangiles, des débats qui trahissent l'embarras des théologiens, et des représentations iconographiques diverses. En outre, la sobriété et la symbolique de ces récits laissent place à beaucoup d'interprétation pour les artistes qui n'hésitent pas à puiser dans les images acheiropoïètes, les production successives des arts visuels, et des sources littéraires diverses (textes canoniques mais aussi apocryphes qui comblent les lacunes narratives des premiers, commentaires patristiques et médiévaux, écrits théologiques textes liturgiques…) ou donnent libre cours à leur imagination individuelle dans ce qu'elle a de perméable voire de soumis aux besoins d'un courant artistique, d'une mode esthétique ou d'habitudes d'atelier qui fournissent des modèles au répertoire iconographique chrétien[2]. Sur des sujets comme la description physique ou la sexualité du Christ, sur des représentations audacieuses comme la Nativité ou la Crucifixion, les théologies et spiritualités chrétiennes ont souvent été d'une discrétion proche de l'esquive voire du mutisme, si bien que l'étude des représentations de Jésus-Christ dans l'art chrétien « donne à penser, entre autres, l'impensé du Dieu des théologiens »[3]. La grande liberté inventive accordée aux artistes par les théologiens et les autorités ecclésiastiques (développant selon les époques et les régions un discours de légitimation reconnaissant aux images un rôle didactique, mnémonique et affectif) s'explique aussi par les rapports privilégiés que la religion chrétienne entretient avec le principe même de la figuration (le culte et la vénération des images, proscrit comme une idolâtrie dans les religions abrahamiques mais approuvé par le concile de Nicée en 787) . Ainsi, la production artistique caractérisée notamment par son insolence, son impertinence et son inventivité, n'a pas été aussi contrôlée que ce qui est traditionnellement dit, et n'a certainement pas été programmée. Les artistes chrétiens, dont les œuvres constituent de nombreuses interprétations inventives et suppléances des sources textuelles, ont pu mettre dans leurs créations beaucoup d'eux-mêmes (leur foi, leurs interrogations), mais aussi de leurs commanditaires et destinataires. Ils se sont employés, depuis les origine de l'art sacré, à négocier « de manière incessante, non seulement avec l'Écriture, la liturgie et le dogme, mais aussi, voire surtout, avec cette donnée énigmatique et omniprésente qui a nom : le goût »[4].
Évolution de la représentation du Christ
Au tout début du christianisme, le Christ n'est pas représenté physiquement mais est évoqué d'abord par le chrisme et par des symboles comme celui de l'ichtus ou de l'agneau, puis par des métaphores comme l'Hermès-Bon Pasteur[7]. L'existence d'images du Christ confectionnées de son vivant (les acheiropoïètes, c'est-à-dire des images produites sans intervention de la main humaine) relève de légendes, de création tardive (à partir du Ve siècle)[8].
Après cette phase d'aniconisme, Jésus-Christ est représenté sous des traits différent à partir du IIIe siècle, ce que les historiens de l'art ont appelé le polymorphisme de la représentation du Christ, « pendant iconographique de la polymorphie de son apparence déjà rencontrée sur le plan littéraire[9] ». Les traits iconiques peuvent varier selon l'âge (une figure de Christ imberbe, d'âge variable — jeune garçon, adolescent ou jeune homme — coexiste avec une figure d'homme d'âge mûr ou de vieillard barbu), l'expression du visage (doux ou sévère), le type ethnique, l'esthétique (règne sans partage de l'« autorité du beau » jusque dans la seconde moitié du XIXe siècle), l'impact de ces représentations pouvant être plus fort que celui des Saintes Écritures, selon le vieil adage scolastique ad modum recipientis[10]. L'iconographie de Jésus peut emprunter en Occident ses traits aux divinités païennes et privilégier le type hellénistique ou romain : il est généralement représenté comme un jeune homme imberbe (pour le différencier des philosophes grecs, des devins et des dieux païens, tous barbus), aux cheveux courts et bouclés, vêtu d'une toge ou d'une tunique, reprenant le modèle de l'Orateur, avec le bras droit enroulé dans les plis de son manteau et la main posée sur la poitrine, le bras gauche appuyé sur la hanche, donnant une image du Christ sauveur en bon berger, législateur, docteur, législateur, juge, philosophe ou thaumaturge[11]. Les artistes en Orient privilégient le type syro-palestinien, un personnage majestueux qui s'inspire des représentations impériales, au caractère panégyrique, développant progressivement un modèle sémitique (cheveux longs, châtain roux, séparés par une raie médiane et tombant sur les épaules, petite moustache et collier de barbe, nez aquilin, pommettes saillantes) qui établit le canon iconographique du Christ Pantocrator des icônes et des mosaïques byzantines. La querelle iconoclaste à partir de 723 provoque la persécution des artistes byzantins qui s'exilent en Italie où ils diffusent leur Pantocrator christique. En 787, le deuxième concile de Nicée rétablit le culte des images. Le Pantocrator byzantin devient alors un thème iconographique majeur dans le monde occidental chrétien jusqu'au XIVe siècle (abside, tympan des portails) et ses traits caractéristiques (cheveux longs séparés par une raie médiane et descendant jusqu'aux épaules, barbe bifide, nez aquilin) perdurent les siècles ultérieurs[12]. Ainsi, le Christ hellénistique et le Christ sémitique ont coexisté jusqu'au XIe siècle, période qui voit les artistes choisir sa physionomie définitive : « visage méditerranéen, aux traits "aryens" pour le distinguer du type "juif" de ses persécuteurs, longue chevelure noire partagée par une raie centrale, retombant sur les épaules, yeux noirs, le tout animé d'une expression profondément humaine »[13].
Des typologies générales, des schémas légués par la tradition (attributs, attitudes, expressions), les artistes religieux de la pré-Renaissance et la Renaissance savent tirer un type de Christ particulier, sorti du moule d'une esthétique personnelle et enrichi par leur imagination[14].
- Christ en thaumaturge : Jésus guérissant une femme hémorragique.
Catacombes de Rome, deuxième quart du IVe siècle.
Épisodes de la vie du Christ et œuvres associées
Nativité
L'iconographie du christ commence avec la Nativité, représentant la naissance de Jésus dans la crèche. Les premières représentations de la Nativité ne montrent pas d'étables, et dépeignent une vierge allaitante. La scène se fige plus tard dans l'idée de la naissance dans une étable. On y place un bœuf et un âne (non présent dans les Évangiles). Joseph est souvent représenté endormi.
- Piero della Francesca
- Sandro Botticelli
- Francesco Botticini
- Pietro Cavallini
- Fra Angelico (1439)
- Lorenzo Costa
- Domenico Ghirlandaio
- Ridolfo del Ghirlandaio
- Giotto di Bondone
- Hans Baldung
- Charles Le Brun
- Les Très Riches Heures du duc de Berry
- Le Pérugin
- Stefan Lochner
- Martin Schongauer
- Lorenzo Lotto dans une Nativité où l'on voit Jésus au bain et son cordon ombilical (1527). Pinacothèque nationale de Sienne
Annonce faite aux bergers
Les bergers gardant leurs troupeaux dans les champs pour le solstice, sont prévenus de la naissance du Christ non loin d'eux, par un ange depuis le ciel.
Adoration des bergers
Les bergers et leurs bêtes se rassemblent autour de la Sainte Famille pour célébrer la venue du Seigneur.
- Giotto di Bondone
- Andrea Mantegna (1451)
- Giorgione (1477)
- Martin Schongauer (1475)
- Lorenzo Lotto
- Bramantino
- Bartolo di Fredi
- Bronzino
- Guido Reni
- Martin Schongauer
- Le Pérugin
- Domenico Ghirlandaio, chapelle Sassetti
- Le Corrège
- El Greco : plusieurs, dont L'Adoration des bergers de 1612-1614
- Le Caravage
Adoration des mages
- Benozzo Gozzoli : La Chapelle des Mages au Palazzo Medici Riccardi à Florence
- Sandro Botticelli (1475) : plusieurs dont L'Adoration des mages médicéenne de 1475
- Léonard de Vinci.
- Masaccio (1423)
- Andrea Mantegna (1464)
- Jacopo Bellini (1430-1440)
- Le Pérugin
- Pontormo (1519)
- Jean Jouvenet (1700)
La Circoncision
- Simone dei Crocifissi (XIVe siècle), pinacothèque de Bologne
- Rubens, retable du maître-autel, église del Gesù e dei Santi Ambrogio e Andrea, centre de Gênes
- Maître des scènes de la vie de la Vierge, Vénitien du XVe siècle au Musée du Louvre
- Il Garofalo (XVIe siècle)
- Il Guercino (1646) au musée des beaux-arts de Lyon
- Federico Barocci (XVIe siècle)
- Andrea Boscoli au Duomo di Fermo
- Andrea Mantegna (1464-1470), volet droit du triptyque des Uffizi à Florence
Présentation de Jésus au temple
- Fra Angelico (1440)
- Ambrogio Lorenzetti
- Hans Memling
- Fra Bartolomeo (1516)
- Hans Holbein l'Ancien (vers 1500).
- Philippe de Champaigne
- Aert de Gueldre (vers 1700)
- Jean Jouvenet
- Sébastien Bourdon (1644)
- Le Triptyque des Offices d'Andrea Mantegna contient un panneau représentant en même temps la Circoncision et la Présentation au temple.
Fuite en Égypte
- Le Repos pendant la fuite en Égypte (dont celui du Caravage en 1596)
- La Fuite en Égypte de Nicolas Poussin (1657), dépôt du musée du Louvre au musée des beaux-arts de Lyon.
- Bartolomé Esteban Murillo, Fuga in Egitto, Palazzo Bianco de la Strada Nuova (Gênes)
- Andrea Lanzani (1712)
- Giotto di Bondone
- Fra Angelico
- Duccio (1308-1311)
- Vittore Carpaccio (1500)
- Philipp Otto Runge (XIXe siècle
Dans les bras de Joseph
- Guido Reni (1635)
Madone (Vierge à l'Enfant)
- La Vierge adorant l'Enfant Albrecht Dürer (1496)
- Matthias Grünewald (1512)
- Francesco d'Ubertino (1540)
- Pontormo (1518)
Madone lisant
Marie et l'Enfant en contemplation devant un livre ouvert :
- plusieurs versions de la Madonna leggente de Raphaël
- Madone Pasadena (1503), Norton Simon Museum
- Madone Solly (1504),
- Madone Connestabile (1504), musée de l'Ermitage, saint-Pétersbourg
- Madone Colonna, Gemäldegalerie, Berlin
- Madone d'Alba (1511), National Gallery of Art, Washington
- Fresque de la Casa Santi à Urbino
- Madonna che legge al bambino (1500 env.), Giorgione, Ashmolean Museum.
- Madonna col Bambino che legge (1443), peut-être de Jan van Eyck, National Gallery of Victoria, Melbourne
- Madonna che legge (1508), de Paolo Morando, Museo di Villa Cagnola (it), Gazzada Schianno
- La Madone du livre de Botticelli, Museo Poldi Pezzoli, Milan
- Madonna mit dem lesenden Kinde (1433), Jan van Eyck, National Gallery of Victoria, Melbourne
Des tableaux traitent du même sujet sans que le titre en soit explicite :
- Bernardino Butinone (v. 1490), pinacothèque de Brera, Milan
- Vittore Carpaccio (v. 1500)
- Rogier van der Weyden
- Lorenzo Monaco (1404), Museo della collegiata di Empoli (it), Empoli
Jésus accrochant le corsage de sa mère
Scène de transition entre la précédente et la séance d'allaitement qui va suivre, scène encore plus intime et humaine.
- versions de Raphaël :
Marie allaitant Jésus
Scène nommée Madonna del latte pour les Italiens :
- Barnaba da Modena, au musée du Louvre
- Vierge de Lucques de Jan van Eyck (1436)
- Diptyque de Melun, Jean Fouquet (vers 1452)
- Léonard de Vinci (1490)
- Gérard David
- Bramantino
- it:Defendente Ferrari
- Robert Campin
- El Greco
- Artemisia Gentileschi
- Jan Gossaert
- Francisco de Zurbarán
Marie du sevrage
Sainte Famille
- Sainte Anne, la Vierge et l'Enfant Jésus de Léonard de Vinci (1510)
- Sainte Élisabeth et son fils Jean-Baptiste enfant avec la Vierge et Jésus. Raphaël (1507)
- Giorgione (1500), National Gallery of Art, Washington
Recouvrement de Jésus au temple
Dans l'épisode du recouvrement de Jésus au temple de Jérusalem, l'enfant est généralement représenté comme un enseignant de métier, la péricope devant être comprise comme la manifestation précoce de sa vocation de rabbi[18].
- Jésus et les docteurs de Giuseppe Ribera
- Marie retrouve Jésus au milieu des Docteurs dans le temple Jacques Stella (XVIIe siècle), musée des beaux-arts de Lyon
- par Duccio (1312)
- Le Christ retrouvé au Temple (1342), Simone Martini, Walker Art Gallery, Liverpool.
Baptême du Christ par Jean-Baptiste
.
Les représentations du baptême du Christ sont innombrables. On peut distinguer:
- Le Baptême du Christ de Piero della Francesca (1465)
- par le Titien (1512)
- par Pietro Grammorseo (1523)
- par Le Pérugin, au Duomo de Città della Pieve
Le Christ bénissant Jean-Baptiste
La Tentation du Christ
Noces de Cana
- Dans Les Très Riches Heures du duc de Berry (1409)
- Les Noces de Cana de Véronèse (1563)
- Giotto (début du XIVe siècle)
- Léonard de Vinci (œuvre perdue ou détruite)
- Gérard David (1501)
- Giuseppe Maria Crespi
La résurrection de Lazare
- Juan de Flandes (1500)
- Jean Jouvenet (1706)
- Il Morazzone (XVIIe siècle)
Jésus guérissant les deux aveugles à Jéricho
- Nicolas Colombel
- Jean-Baptiste Frénet (1814-1889)
La guérison du paralytique à Capharnaüm
- Jean-Baptiste Frénet (1814-1889)
Avec les apôtres
- Vocation de saint Matthieu Le Caravage (1599)
- Vocation de saint Pierre et de saint André Le Caravage (1601)
La Marche sur les eaux au lac de Tibériade
- Giotto, mosaïque monumentale pour l'ancienne basilique Saint-Pierre de Rome, œuvre dite La Navicella et ses répliques :
- Francesco Berretta (1628), 740 × 990 cm, Fabbrica di San Pietro, Rome
- Guido Ubaldo Abbatini (1649) et restauration
- Parri Spinelli, plusieurs copies, au Musée du Louvre de Paris, au musée Bonnat de Bayonne (France) nommée La Pêche miraculeuse, au Metropolitan Museum of Art de New York, à Chantilly
- Antoniazzo Romano, Musée du Petit Palais (Avignon)
- Ivan Aïvazovski (1817-1900) peintre arménien de langue russe, Marche sur les eaux (1888)
- Luis Borrassa, peintre catalan gothique
- François Boucher, peintre rococo du XVIIIe siècle
- Amédée Varin, XIXe siècle
Transfiguration
- Gentile Bellini : Trasfigurazione di Cristo (1480-1485), musée Capodimonte de Naples.
- Lorenzo Lotto : La Transfiguration (1510-1512), Pinacoteca Comunale, Recanati
- Le Titien : La Transfiguration (1560), église Saint-Sauveur, Venise
- Gérard David : La Transfiguration du Christ (1520), O. L. Vrouwekerk, Bruges
- Raphaël : La Transfiguration (1520), musées du Vatican
- Fra Angelico
- Pierre Paul Rubens
La Pêche miraculeuse
- Jean Jouvenet (1706)
- Konrad Witz (1444)
Le Christ prêchant
- Jean-Jacques Henner, (XIXe siècle) Paris
Le Christ et la femme adultère
- Lorenzo Lotto au musée du Louvre et une réplique tardive à la basilique de Loreto
- Scarsellino au musée du Louvre
- Nicolas Colombel
Jésus chez Simon le Pharisien (lavement des pieds du Christ par la femme pécheresse)
- Rubens (1618)
- Nicolas Colombel
- Antonio Campi (1577)
Jésus chassant les marchands hors du Temple
- Charles-Joseph Natoire
- Nicolas Colombel
- Rembrandt
- Giotto
- Le Christ chassant les marchands du temple de Jacopo Bassano (1565)
- Nicolas Colombel
Entrée à Jérusalem
- Anonyme : L'Entrée à Jérusalem miniature du psautier de Saint-Alban (début du XIIe siècle), Bibliothèque diocésaine d'Hildesheim ;
- Giotto di Bondone : Entrée à Jérusalem (1304-1306), Chapelle des Scrovegni, Padoue ;
- James Ensor : Le Christ entrant à « Bruxelles en 1889 » (1888), Getty Museum, Los Angeles ;
- Hippolyte Flandrin : tableau se trouvant à l'église Saint-Germain-des-Prés à Paris (1846).
Lavement des pieds
- Duccio : Le Lavement des pieds (1308-1311), Museo dell'Opera Metropolitana del Duomo (Sienne)
- Le Tintoret : Le Christ lavant les pieds de ses disciples (v. 1547-1549), musée du Prado, Madrid
La Cène
Ou Dernier Repas ou Dernière Cène (de cena : « repas du soir »)
- Une des premières représentations du genre (1476) au réfectoire du monastère de la Badia a Passignano est attribuée à Domenico Ghirlandaio et à son frère Davide Ghirlandaio
- La Cène de Léonard de Vinci (1494-1498)
- Simon Ouchakov (1626)
- Fra Angelico (1452)
- Domenico Ghirlandaio : Badia di Passignano, aux Ognissanti et au couvent San Marco
- Le Tintoret
- Andrea del Castagno (1445)
- Paul Véronèse (1571)
- Dirk Bouts
- François Verdier
- Juan de Juanes (plusieurs versions)
- Salvador Dalí (1955)
Agonie au jardin des oliviers
Scène nommée également Agonie dans le jardin des oliviers, ou Agonie du Christ, Agonie du Christ à Gethsémani, etc.
- Duccio (1308)
- Lorenzo Monaco (1408)
- Fra Angelico (1437)
- Andrea Mantegna (1455)
- Giovanni Bellini (1465)
- El Greco (1605)
Arrestation au jardin des oliviers
- Cimabue
- Giotto (1266)
- Duccio (1308)
- Fra Angelico (1437)
- Hans Holbein (1523)
- L'Arrestation du Christ au jardin des oliviers Le Caravage (1598)
- L'Arrestation du Christ (Le Caravage) (1602)
- L'Arrestation du Christ (Goya) (1798)
- Sandro Botticelli
Dérision du Christ
- La Dérision du Christ (1280) Cimabue
- Matthias Grünewald (1504)
- Le Christ aux outrages, Fra Angelico dans la cellule 7 du dortoir des moines au couvent San Marco de Florence
- Cristo deriso, Il Morazzone, collège Corpus Christi, Valence
- Jan Sanders van Hemessen (1500), musée de la Chartreuse de Douai
Ecce Homo
- Le Caravage (1607)
- Titien (1510)
- Mantegna (1500)
- Luis de Morales (XVIe siècle)
- Martin Schongauer (1450)
- Antonio Ciseri (XIXe siècle)
- Antonello de Messine (1470) et (1473)
Le Christ quittant le prétoire
Flagellation du Christ
- La Flagellation du Christ (1280) de Cimabue
- Maître Francke (1424)
- Flagellation du Christ de Piero della Francesca (1450)
- Carlo Crivelli (1468)
- Albrecht Altdorfer (1518)
- Niklaus Weckmann (1520)
- Jehan de Beauce (XVIe siècle)
- Le Caravage (1607), Le Christ à la colonne
- le Guerchin (1657)
- La Flagellation de Notre Seigneur Jésus-Christ de William Bouguereau (1880)
Le Couronnement d'épines
- Le Caravage (1603) et (1607)
Chemin de Croix (14 stations)
Suivant les versions autorisées, les quatorze stations du Chemin de Croix peuvent varier.
Jésus est condamné
- …
Jésus est chargé de sa croix
- Nazaréen noir
- Meister von Astorga
- Le Portement de Croix du Retable de Tauberbischofsheim, de Matthias Grünewald (1523)
- Le Portement de croix de Simone Martini (XIVe siècle)
- Pieter Brueghel l'Ancien,
- Jérôme Bosch
- Albrecht Dürer
- Salvator Rosa
- Martin Schongauer
- Raphaël
- …
Sainte Véronique essuie le visage de Jésus
- Pontormo
- Bernard Buffet : Sainte Face (1953), Tate galleries
Christ de pitié
- Gérard de Saint-Jean (fin XVe siècle)
- Giovanni Santi (1480)
Érection de la Croix
- Pierre Paul Rubens (1610)
Crucifixion
- Le Christ peut être représenté seul
- sur la croix de son supplice dans un cadre rectangulaire, ou réduite au crucifix chantourné (accompagné à la fin du Moyen Âge de petits tableaux aux extrémités : les tabelloni).
- Matthias Grünewald (1500-1508) et (1523-1525) et Retable d'Issenheim (1512)
- Le Pérugin
- Jean Jouvenet (1705)
- Andrea Mantegna (1457)
- Antonello da Messina (1475)
- Raphaël (1502-1503), National Gallery, Londres
- Andres Serrano : Piss Christ, 1987, photographie, Avignon, collection Lambert
À noter les postures différents du Christ en Christus triumphans (triomphant), Christus patiens (résigné), ou Christus dolens (souffrant).
- ou dans la scène complète de La Crucifixion avec ses témoins et acteurs
- soit l'épisode de la Passion et une station du chemin de Croix.
- La Crucifixion Mond de Raphaël
- Le panneau de la Crucifixion du polyptyque de Pise de Masaccio
- La Crucifixion du Pérugin
- La Crucifixion du Pérugin et Luca Signorelli
- La Crucifixion d'Ottaviano Nelli, fresque, Palazzo Trinci, Foligno, Italie.
- L'évolution stylistique des quatre versions de Matthias Grünewald :
- La Crucifixion de Bâle
- La Crucifixion de Washington
- La Crucifixion de Colmar
- La Crucifixion de Karlsruhe
- Mariano di ser Austerio
Cette seule scène dans les musées français (base Joconde)
- Andrea Solario : Notice no 000PE027066, base Joconde, ministère français de la Culture
- Lucas Granach l'Ancien : Notice no M0072003368, base Joconde, ministère français de la Culture
- Gustave Doré : Notice no 00160000919, base Joconde, ministère français de la Culture
- Gregorio di Cecco di Luca : Notice no 000PE012569, base Joconde, ministère français de la Culture, à Avignon
- Pedro Campana : Notice no 00000059263, base Joconde, ministère français de la Culture
- Maître de la Madone de San Piero d'Ovile : Notice no 000PE025659, base Joconde, ministère français de la Culture
- Lippo Memmi : Notice no 00000104655, base Joconde, ministère français de la Culture
- Pablo Picasso : Notice no 00000104655, base Joconde, ministère français de la Culture
- Lorenzo Monaco : Notice no 000PE025625, base Joconde, ministère français de la Culture
- Pseudo Jacopino di Francesco : Notice no 000PE012570, base Joconde, ministère français de la Culture, à Avignon
- Jean II Restout : Notice no 09940005566, base Joconde, ministère français de la Culture, Grenoble
- Adriaen Isenbrant : Notice no 09630004913, base Joconde, ministère français de la Culture, à Bourg-en-Bresse
Le flanc de Jésus est percé d'un coup de lance
- Pierre-Paul Rubens (1620) (le Coup de lance)
Plaies du Christ
- Bréviaire de Bonne de Luxembourg, duchesse de Normandie, enluminure
Le Christ entouré des symboles de la passion
- Roberto di Oderisio (1354)
- Le Christ aux outrages de Fra Angelico
Christ bifrons
- Hans Hammer (1485)
- Matthias Grünewald (1525)
Déposition de la croix
- Descente de Croix de Fra Angelico (1432)
- La Descente de Croix de Rogier van der Weyden (vers 1435)
- Francesco d'Ubertino (1518)
- Pontormo (1525)
- Jean Jouvenet (1697)
Le Christ mort
- Hans Holbein le Jeune (1521)
- Andrea Mantegna (1480)
Déploration (Lamentation)
- Le Pérugin (1495)
- Matthias Grünewald (1525)
- Andrea Mantegna : Lamentation sur le Christ mort (env. 1480)
Mater dolorosa, Pietà
- Le Christ mort entre la Vierge et saint Jean de Giovanni Bellini (1455) et Pietà (1460)
- Le Pérugin
- La Vierge soutenant le Christ mort de Hans Memling (1475)
- Pietà et saints d'Annibale Carracci (1585)
- Andrea Mantegna
Mise au tombeau
- Titien (1525) et (1566)
- Le Caravage (1602)
- Antonio Ciseri (XIXe siècle)
La descente aux Limbes
La descente aux Limbes est effectuée par le Christ entre le vendredi saint et le dimanche de Pâques, pour visiter des justes morts avant sa résurrection.
- En peinture
- Andrea Mantegna : La Descente dans les limbes
- Andrea di Bonaiuto da Firenze (1343-1377),
- Benvenuto di Giovanni del Guasta (1491),
- Hans Raphon (1499),
- Gerolamo di Romano dit Il Romanino (1533-1534),
- Domenico Beccafumi, Pinacothèque nationale de Sienne.
- En sculpture
- par Andrea Briosco (bas-reliefs)
Entre mort et Résurrection
Le « Christ de douleur » ou Christ représenté en « Homme de douleurs » suivant Isaïe (LIII, 3).
- Pietro Lorenzetti (vers 1330), tempera sur panneau de bois, 32 × 52 cm, musée Lindenau, Altenbourg
- Benedetto Rusconi, musée Correr, Venise
- Miniature dans Les Très Belles Heures de Notre-Dame, BNF (NAL 3093, f.84r)
- Peinture dans l'église de Brou
- Luca Antonio Busati, attribution
- Lorenzo Monaco (vers 1415), collection particulière
- Petrus Christus (vers 1450), Birmingham_Museum_and_Art_Gallery
- Carlo Crivelli (1468), Massa Fermana
- Niccolò di Pietro Gerini, fresque de l'église Santa Felicita, Florence
- Giovanni Bellini (1460), musée Poldi Pezzoli, Milan
- Jacopo Bellini, haut cintré du Triptyque de la Vierge, Gallerie dell'Academia, Venise
- Lucas Cranach l'Ancien, panneau central du triptyque du retable de Georges le barbu, cathédrale de Meissen
Résurrection
- Caspar Isenmann (1462)
- Matthias Grünewald (1512)
- Résurrection de Piero della Francesca (1463)
- Johann Heinrich Wilhelm Tischbein
Apparition à Marie-Madeleine
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La cène à Emmaüs
- Pontormo (1525)
- Le Caravage (1601) et (1606)
- Véronèse (1509)
- Titien (1530)
- Rembrandt (1628), (1629), (1634), et (1648)
Ascension
Titres habituels : L'Ascension seule ou L'Ascension du Christ
- Giotto (1266)
- Andrea Mantegna (1461)
- Les Très Riches Heures du duc de Berry (1412)
Christ bénissant
Le Christ bénissant est une représentation, moins hiératique que la suivante car moins inscrite dans la chronologie, consistant en sa présence avec le geste adéquat de la main levée.
- Barna da Siena
- Giovanni Bellini
- Carlo Crivelli
- Le Guerchin
- Federico Barocci
- Marconi Rocco
- Maestro di Castelseprio
- Simone Martini
- Tino di Camaino
- Francesco Trevisani
- Giovanni Pietro Ligari
Christ pantocrator
Le Christ pantocrator ou Christ en gloire est une représentation très byzantine, et donc fréquente dans les Églises d'Orient, qu'on trouve principalement en mosaïque, mais aussi en fresques, en corps glorieux, à la fin des temps, dans sa seconde parousie.
- Voûte de l'abside de la basilique San Miniato al Monte, Florence.
Christ du jugement
De facture byzantine également, cette représentation se distingue (quelquefois difficilement) de la précédente, et concerne principalement les scènes du Jugement dernier[21] :
- Voûte du baptistère Saint-Jean de Florence
Autres représentations
- Le Sacré-Cœur de Jésus[22],[23]
Notes et références
- Cette représentation du Christ rompt avec l'art byzantin pénétré des lois du hiératisme. L'auteur du diptyque s'inspire probablement de la redécouverte du portrait de profil à la Renaissance dans la peinture et l'art des médailles, notamment de l'émeraude gravée (représentant Jésus-Christ de profil) donnée par le sultan Bayézid II au pape Innocent VIII en 1492. Cf (en) Joan E. Taylor, What Did Jesus Look Like?, Bloomsbury Publishing, , p. 20-21
- François Bœspflug, Le Dieu des peintres et des sculpteurs : L'Invisible incarné, Hazan, , p. 105
- François Bœspflug, Le Dieu des peintres et des sculpteurs, op. cit., p. 106
- François Bœspflug, Jean-Michel Spieser, Christian Heck, Valérie Da Costa, Le Christ dans l'art. Des catacombes au XXe siècle, Bayard, , p. 8-9
- Épiphane de Salamine le croit semblable aux apôtres car s'il avait eu vraiment une allure particulière, le baiser de Judas qui le fait désigner à la troupe venue l'arrêter n'aurait pas été nécessaire.
- Gilbert Dagron, Décrire et peindre: essai sur le portrait iconique, Gallimard, , p. 184
- Jacques de Landsberg, L'art en croix : le thème de la crucifixion dans l'histoire de l'art, La Renaissance du livre, , p. 25
- Jean-Marie Mayeur, André Vauchez, Luce Pietri, Marc Venard, François Laplanche, Histoire du christianisme, Desclée, , p. 86
- François Bœspflug, Une histoire de l'éternel dans l'art, p. 79
- François Bœspflug, Le Dieu des peintres et des sculpteurs : L'Invisible incarné, Hazan, , p. 111
- Eliane Burnet et Régis Burnet, Pour décoder un tableau religieux, Éditions Fides, , p. 128
- François Bœspflug, Dieu et ses images. Une histoire de l'éternel dans l'art, Bayard, , p. 129
- Jacques de Landsberg, L'art en croix : le thème de la crucifixion dans l'histoire de l'art, La Renaissance du livre, , p. 26
- Manuel Jover, Le Christ dans l'art, Éditions Sauret, , p. 7
- Romanisation de la figure de Jésus vêtu de la toge parée d'un double galon vertical. « Sa figure est mise en valeur par sa position centrale, par son geste du bras droit et par le drap d'honneur tenu dans son dos par deux personnages. Mais les disciples sont habillés exactement comme lui ». Cf François Bœspflug, « Le Christ vêtu par les artistes », Lumière & vie, no 292, , p. 55 (lire en ligne).
- Il fait « de la droite le geste de prise de parole de l'iconographie païenne antique, consistant à lever la main, paume ouverte en direction des auditeurs, avec index et médius dressés. Sur le livre qu’il tient ouvert, on peut lire : Dominus conservator ecclesiæ Pudentianæ, le titre de conservator (« sauveur ») renvoyant aussi bien à Jupiter qu’à l’empereur, déclaré conservator orbis (« sauveur du monde ») lors de son adventus (son entrée protocolaire en ville) ». Cf François Bœspflug, Le Christ vêtu par les artistes, p. 55
- Déisis contenant un Christ Pantocrator (portant la tiare pontificale et un grand manteau à fermoir et à galon brodé, une main faisant le signe de bénédiction, l'autre portant un sceptre, ce personnage en majesté est assis sur un trône, devant une tenture d’honneur en brocart) accompagné de la Vierge Marie et de saint Jean-Baptiste.
- François Bœspflug, Jésus a-t-il eu une vraie enfance ? L'art chrétien en procès, Éditions du Cerf, , p. 27
- Sur cette mosaïque, le Christ est montré comme un jeune garçon prépubère, les flots du Jourdain laissant transparaître son sexe sans toison pubienne. « Ce Baptisé au sexe bien visible est voué à disparaître, en partie parce que l'art occidental d'inspiration chrétienne va progressivement proscrire la nudité complète, mais en partie seulement. De deux choses l'une. Ou bien la figuration du sexe du Christ a été délibérément censurée ou éludée par divers subterfuges (les eaux du Jourdain perdent leur transparence ; le Christ descend tout habillé dans le Jourdain ou du moins revêtu d'un perizonium opaque voire une longue tunique ; le Christ avance une jambe comme s'il marchait dans le lit du fleuve… ; le Christ est figuré de trois quarts arrière voire de dos, comme dans certaines miniatures italiennes, etc. Ou bien on a laissé entendre que le Christ, anticipant en cela la spiritualisation du corps humain en vue de la béatitude éternelle, avait d'ores et déjà un bas-ventre allégé du membre viril ou du moins doté d'un sexe réduit à l'état de sexe témoin pour mémoire ». Cf François Bœspflug, Le Dieu des peintres et des sculpteurs : L'Invisible incarné, Hazan, , p. 137
- François Bœspflug, op. cit., p. 137
- Matthieu, chapitres 24 et 25, l'Apocalypse de Jean, chapitre 4,1-11 et le récit de l'Ascension et de l'annonce du second Retour dans les Actes des Apôtres, chapitre 1
- Louis Charbonneau-Lassay, Études de symbolique chrétienne: Iconographie et Symbolique du Cœur de Jésus, Gutenberg Reprints, 2005
- Barbara Hryszko, Identification d’un tableau d’Alexandre Ubeleski : l’un des premiers exemples d’iconographie du Sacré-Coeur, „Barok”, XXV/XXVI, (45/46), 2016, pp. 197-207.
Voir aussi
Sources
- Le Caravage de Roberto Longhi (traduction française)
- Le Détail, pour une histoire rapprochée de la peinture de Daniel Arasse
- Les Figures du Christ dans l'art, l'histoire et la littérature, Paris, L'Harmattan, 2001.
Bibliographie
- François Bœspflug, Le Regard du Christ dans l'art, Desclée-Mame, 2014
- Éliane Burnet, Régis Burnet, Pour décoder un tableau religieux, Nouveau Testament, Les Éditions Fides, 2006
- Françoise Heitz, Annick Johnson, Les Figures du Christ dans l'art, l'histoire et la littérature, Éditions L'Harmattan, 2001
- Jérôme Cottin, Jésus-Christ en écriture d'images : premières représentations chrétiennes, Labor et Fides, 1990
- Denys de Fourna, Manuel d'iconographie chrétienne grecque et latine, Dionysios, Imprimerie royale, 1845
Articles connexes
Liens externes
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