Renaud Dutreil

Renaud Dutreil, né le à Chambéry (Savoie), est un homme politique et entrepreneur français, secrétaire d'État puis ministre de 2002 à 2007. Il s'est ensuite reconverti dans les affaires.

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Renaud Dutreil
Fonctions
Député de la Marne

(1 an, 2 mois et 27 jours)
Élection
Circonscription 1re circonscription
Législature XIIIe
Prédécesseur Francis Falala
Successeur Arnaud Robinet
Ministre des PME, du Commerce, de l'Artisanat et des Professions libérales

(1 an, 11 mois et 13 jours)
Président Jacques Chirac
Gouvernement Dominique de Villepin
Prédécesseur Christian Jacob
Successeur Hervé Novelli
Ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'État

(1 an, 2 mois et 1 jour)
Président Jacques Chirac
Gouvernement Jean-Pierre Raffarin III
Prédécesseur Jean-Paul Delevoye
Successeur Christian Jacob (Fonction publique)
Jean-François Copé (Réforme de l'État)
Secrétaire d'État aux PME, au Commerce, à l'Artisanat, aux Professions libérales et à la Consommation

(1 an, 10 mois et 23 jours)
Président Jacques Chirac
Gouvernement Jean-Pierre Raffarin I et II
Prédécesseur Christian Pierret
Successeur Christian Jacob
Député de l'Aisne

(29 jours)
Élection
Circonscription 5e circonscription
Législature XIIe
Prédécesseur Daniel Gard
Successeur Daniel Gard

(7 ans, 9 mois et 16 jours)
Élection [N 1]
Réélection
[N 2]
Circonscription 5e circonscription
Législature Xe et XIe
Prédécesseur André Rossi
Successeur Daniel Gard
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Chambéry (Savoie)
Nationalité Française
Parti politique UDF puis UMP
Profession Maître des requêtes au Conseil d'État

Biographie

Famille et formation

Fils de Gérard Dutreil, entrepreneur à Lyon, il effectue ses études secondaires au Lycée Ampère et est lauréat du concours général de philosophie en 1977. Après hypokhâgne et khâgne au Lycée du Parc, il entre à l'École normale supérieure en 1981. Il obtient une Maîtrise de lettres ainsi qu'un DEA en sociologie de l'art. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1984, Renaud Dutreil est aussi ancien élève de l'ENA, dont il sort 2e en 1989.

Il commence sa carrière au Conseil d'État en 1989 comme auditeur, puis devient maître des requêtes en 1992 et commissaire du gouvernement[1]. Il est parallèlement secrétaire général de la mission pour le développement et l'aménagement de la Bretagne (Midab).

La députation

En mars 1994, il est élu conseiller général de l'Aisne pour le canton de Charly-sur-Marne. La même année, il devient député de l'Aisne après le décès d'André Rossi, dont il était le suppléant depuis les élections législatives de 1993. En 1995, il entre au conseil municipal de Château-Thierry, dans l'opposition[2].

Il se représente aux élections législatives de 1997. Il arrive en tête du premier tour avec environ 30 % des voix. Au second tour, il l'emporte face au maire socialiste de Château-Thierry, dans une triangulaire avec le FN[3].

En septembre, quelques mois après la défaite de la droite aux législatives, il lance avec Patrick Labaune, entre autres, l'« appel de Valence » qui invite le RPR et l’UDF à s'unir pour former « un parti unique » de droite[4].

En 2001, il est réélu conseiller général et devient membre du conseil municipal de Charly-sur-Marne[2].

Au début des années 2000, il appartient aux figures montantes de la droite. En 2001, il participe à la fondation puis préside l'Union en mouvement, ancêtre de l'Union pour un mouvement populaire[1],[2]. Premier Président de l'UMP, avant de céder la place à Alain Juppé en 2002, il est le rédacteur des premiers statuts de la nouvelle formation, introduisant les principes de pluralité de courants et de désignation du candidat à l'élection présidentielle par des primaires, principes qui seront partiellement adoptés. Il est proche de Jacques Chirac, Président de la République[1]. Lors des élections législatives de 2002, il arrive largement en tête du premier tour avec 46,33 % des suffrages et remporte le second face au FN avec 73,39 % des voix[5].

Au gouvernement

De 2002 à 2007, Renaud Dutreil, en tant que secrétaire d'État ou ministre chargé des PME, fait voter plusieurs lois qui portent son nom. Ces lois cherchent à favoriser la création d'entreprise et la transmission d'entreprise, la liberté du commerce et de l'industrie, l'apprentissage et le Capital-Investissement (création des Fonds d'Investissement de Proximité - FIP -, création de France Investissement qui associe des fonds issus de la Caisse des Dépôts et Consignations et des fonds de capital investissement français privés). Passionné par le savoir-faire français, il crée le label « Entreprises du patrimoine vivant » et donne un statut législatif aux métiers d'art. Avec Erik Orsenna, il publie Le geste et la parole des Métiers d'art aux éditions du Cherche Midi.

Le , Renaud Dutreil est nommé ministre de la Fonction publique et de la réforme de l'État. À ce titre il crée le "contrat de travail à durée indéterminée" dans la Fonction Publique et engage une réforme des corps de fonctionnaires.

Renaud Dutreil est notamment à l'origine du Régime social des indépendants en France (RSI) initié sous le gouvernement Raffarin[6]. Cet organisme de protection sociale des travailleurs indépendants se révèlera le fruit d'une « réforme mal construite et mal mise en œuvre » et les graves problèmes de gestion causés par ce manque de préparation perdureront des années[7],[8].

Après le gouvernement

Dès 2003, il envisage de se présenter aux prochaines municipales (2008) à Lyon, ville où la droite est divisée depuis la victoire de Gérard Collomb. Alors qu'il est favori, c'est cependant Dominique Perben, ministre et maire de Chalon-sur-Saône, qui est choisi par Jean-Pierre Raffarin pour mener la droite lyonnaise lors de cette élection[9]. Renaud Dutreil, ministre du Gouvernement, s'incline.

Il décide de s'implanter sur Reims, ville voisine de sa circonscription de l'Aisne. Aux élections législatives de 2007, il se présente dans la première circonscription de la Marne. Il prend la tête du premier tour, malgré la présence du député sortant Francis Falala, en tant que divers droite, et l'emporte au second avec 53,72 % des voix face au socialiste Eric Quénard[10].

Le , il est préféré à Catherine Vautrin pour l'investiture de l'UMP comme candidat à la mairie de Reims en mars 2008[11]. Cependant, Catherine Vautrin décide de maintenir sa candidature et obtient le soutien du maire sortant Jean-Louis Schneiter (DVD) et de Jean-Marie Beaupuy, candidat du MoDem[12]. En fin d'année 2007, un sondage le donne favori, sauf en cas de maintien de la liste Vautrin[13]. Ses deux principales rivales, Catherine Vautrin et Adeline Hazan (PS) concentrent leurs critiques sur le « parachuté »[14]. Au soir du premier tour, il se retrouve en troisième position derrière la liste Hazan (42,06 %) et la liste Vautrin (25,19 %) avec 23 % des voix. Face au refus de Catherine Vautrin de fusionner les deux listes de droite, il se retire sans appeler  dans un premier temps  à voter pour elle[15]. Cette division fait perdre la ville à la droite et favorise l'élection d'Adeline Hazan.

Après la politique

En , il annonce qu'il quitte la politique pour présider à partir de septembre la filiale américaine du groupe de luxe français LVMH à New York[16], fonction qu'il exerce jusqu'en [17]. Il est également pendant cette période membre du conseil de L Capital, le fonds d'investissement de LVMH. Par ailleurs, il est membre du board de l'université new yorkaise The New School et de l'école de design Parsons The New School for Design affiliée à cette université puis président de Parsons Paris. Il préside également à New York la fondation "Friends of Institut des Hautes Études Scientifiques" (IHES, un institut français de recherche avancée en mathématiques et physique théorique situé à Bures-sur-Yvette en région parisienne) ainsi que la fondation Albertine, qui crée la librairie francophone éponyme à New York, sur la Ve Avenue. Il est investisseur dans plusieurs start-ups des secteurs biotech, fintech et du savoir-faire français.

En , il se porte acquéreur de la société d'eaux en bouteille Jolival, en Charente[18] qui est bientôt sélectionnée comme eau officielle du Paris Saint Germain. En , il est nommé Chairman du cabinet de conseil FTI Consulting.

Le , il est présent au meeting d'Emmanuel Macron à la Mutualité[19] à Paris, qu'il soutient publiquement « en tant que simple citoyen »[20]. En décembre de la même année, il annonce officiellement son soutien à Emnanuel Macron pour l'élection présidentielle française de 2017, participe à son meeting du à Paris[21] ; il est le premier membre d'un gouvernement de Jacques Chirac à le rejoindre.

Depuis , il dirige un fonds de private equity de la banque suisse Mirabaud[22] dédié aux sociétés labellisées EPV (entreprise du patrimoine vivant).

Il devient président de La Manufacture Charentaise (LMC), issue en 2018 de quatre fabricants de pantoufles. En 2019, le groupe enregistre des pertes élevées malgré d'importantes aides publiques. Placé en redressement judiciaire, il est finalement liquidé en , et 104 salariés sont licenciés. Une seule offre de reprise avait été reçue, refusée par le tribunal de commerce[23].

Fonctions politiques

Carrière au sein de partis politiques

  • 2002 : président de l'Union en mouvement puis de l'Union pour une Majorité Présidentielle (UMP)
  •  : secrétaire général du Parti radical, mouvement affilié à l'UMP

Carrière élective

Carrière parlementaire

Assemblée nationale

Carrière ministérielle

  • mai 2002 - mars 2004 : secrétaire d'État aux PME, au Commerce, à l'Artisanat, aux Professions libérales et à la Consommation
  • mars 2004 -  : ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'État
  • juin 2005 -  : ministre des PME, du Commerce, de l'Artisanat et des Professions libérales

Décorations

Chevalier de la Légion d'honneur (2010)[26]

Bibliographie

  • Le Coq sur la paille, Paris, Éditions Quai Voltaire, 1995, (ISBN 2876531801)
  • La République des âmes mortes, Paris, Éditions du Cherche-Midi, 2001
  • Le Geste et la parole des métiers d'art, Cherche-Midi, 2004 (en collaboration avec Erik Orsenna)

Notes et références

Notes

  1. Élu en tant que suppléant d'André Rossi
  2. Réélu en tant que député de la circonscription, mais celui-ci est toujours nommé au gouvernement, il laisse la place de député à son suppléant Daniel Gard.

Références

  1. Sipa Press, « Renaud Dutreil », sur Le Nouvel Observateur, (consulté le ).
  2. « Renaud Dutreil : ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et des Professions libérales », sur Archives du Portail du Gouvernement (consulté le ).
  3. AFP, « Résultats des élections législatives de 1997 : Chateau-Thierry (5e circonscription) », sur site de l'Assemblée nationale (consulté le ).
  4. Aude Rossigneux, « Histoire d'un accouchement difficile », Le Point,
  5. « Résultats des élections législatives 2002 dans la 5e circonscription de l'Aisne », sur site du Ministère de l'Intérieur (consulté le ).
  6. RSI : un désastre bien français, latribune.fr, 12 juin 2015
  7. Le RSI, cauchemar des travailleurs indépendants, lesechos.fr, 28 avril 2014
  8. RSI: la spoliation organisée des artisans et commerçants, Éric Verhaeghe, lefigaro.fr, 9 mars 2015
  9. « Retraite de luxe pour Dutreil », LyonMag.com, (lire en ligne)
  10. « Résultats des élections législatives 2002 dans la 1re circonscription de la Marne », sur site du Ministère de l'Intérieur (consulté le ).
  11. Jean-Michel Normand et Xavier Ternisien, « L'UMP présente des femmes aux municipales dans dix grandes villes », Le Monde, (lire en ligne)
  12. Rosalie Lucas, « Reims : la droite divisée entre Dutreil et Vautrin », Le Parisien, (lire en ligne)
  13. « Reims : Dutreil serait battu en cas de triangulaire », Le Nouvel Observateur, (lire en ligne)
  14. Pierre-François Decourcelle, « A Reims, « tout sauf Dutreil » pour ses deux rivales », Rue89, (lire en ligne)
  15. « Dutreil se retire sans appeler à voter Vautrin », sur L'Obs, (consulté le ).
  16. « Dutreil quitte la vie politique pour LVMH », L'Express, (lire en ligne)
  17. Sophie Lécluse et Claire Bader, « Renaud Dutreil quitte en catimini LVMH », Capital, (lire en ligne)
  18. L'ancien ministre des PME Renaud Dutreil rachète Jolival, Charente Libre, 24 novembre 2014
  19. lefigaro.fr, « Macron fait un pas supplémentaire vers 2017 » (consulté le )
  20. Renaud Dutreil: «Pourquoi je soutiens Emmanuel Macron», L'Opinion, 30 août 2016
  21. Renaud Dutreil, « Dutreil soutient Macron pour la présidentielle 2017 », sur Le Figaro, (consulté le )
  22. « MIRABAUD Asset Management: MIRABAUD ASSET MANAGEMENT SE LANCE DANS L’ACTIVITÉ DE PRIVATE EQUITY », MIRABAUD Asset Management, (lire en ligne, consulté le )
  23. « Charente: le département ne fabriquera plus de charentaises », 20 minutes, (lire en ligne)
  24. « Député de l'Aisne, vice-président du Parti radical André Rossi est mort », Le Monde,  :
    « Après avoir été élu conseiller municipal de Saint-Maurice-de-Beynost, une commune de l'Ain, il [Renaud Dutreil] rejoint le département de l'Aisne pour devenir le suppléant d'André Rossi lors des élections législatives de mars 1993. »
    .
  25. Lettre du pays du sud de l'Aisne, juin 2010.
  26. Décret du 13/07/2010

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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