René de Buxeuil

René de Buxeuil, de son nom de naissance Jean-Baptiste Chevrier, est un compositeur et chansonnier français, né à Buxeuil au lieu-dit Plancoulaine le et mort à Paris le .

Biographie

Les parents de René de Buxeuil tiennent le bistro Les prévoyants de l'avenir à La Haye-Descartes. En 1892, un camarade tire accidentellement un coup de carabine à plombs. Il reçoit la décharge dans les yeux. Devenu aveugle, il est placé à l'Institut national des jeunes aveugles, à Paris, où on lui enseigne la musique. Il obtient les premiers prix d'harmonie, de piano et de clarinette. Il commence à écrire des chansons qu'il interprète lors des fêtes scolaires ou dans le café de ses parents.[1].

Il fait choix de son nom de scène tant pour honorer son lieu de naissance (Buxeuil, lieu-dit de Plancoulaine, tout proche de Descartes), que pour être le troisième René de renom  après René Descartes et René Boylesve  issu de la région de Descartes, commune de Touraine[2].

Jeune homme, Buxeuil fréquente le Bijou-Concert et croise les chansonniers montmartrois Xavier Privas, Paul Delmet et Eugène Lemercier. Il écrit plusieurs chansons liées à l'actualité et aux hommes politiques, puis il découvre les cafés-concerts. Il s'y produit et rencontre ses premiers interprètes. Pour gagner sa vie, il accompagne au piano les films muets et donne des cours de chant. L'une de ses élèves vers 1909 connaîtra la gloire sous le nom de Damia[2].

Avant la guerre, il fréquente le quartier Montparnasse. Au théâtre de la Gaité, il rencontre Georgel qui lui chante quelques titres. Il chante également chez Gabriel Montoya à Montmartre et fonde Les Loups, une société littéraire où se côtoient Jehan Rictus, Gaston Couté, Alexandre Steinlen, Émile Verhaeren ou encore Adolphe Willette. Il signe ses premiers succès interprétés par Junka dont L'âme des violons, Ferme tes jolis yeux, etc.

Pendant la Première Guerre mondiale, il organise un Théâtre aux Armées et part chanter sur le front. Après la guerre, il écrit pour Berthe Sylva et pour la revue du Palace le succès L'âme des roses.

En 1924, il emploie le tout jeune Jean Genet. Ce dernier lui cause mille misères. Alors qu'il a dilapidé l'argent des commissions, Buxeuil porte plainte. Genet est emprisonné à Mettray pendant un an. L'écrivain évoquera cette incarcération dans son Journal du voleur (1949)[3].

Il dirige ensuite ses propres éditions musicales.

Membre de l'Action française, il est l'auteur de la musique de son hymne La Royale, et de nombreuses autres chansons royalistes. En 1938, il écrit pour Maryse Martin (1906-1984), la chanson Ô mon Morvan, second hymne du Morvan.

En 1948, Buxeuil crée l'Union générale des auteurs et musiciens professionnels aveugles (UGAMPA)[4]. Il habitait à Bourg-la-Reine.

Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (1re division)[5].


Famille

René de Buxeuil épouse le Jeanne Lange puis au décès de celle-ci, il se marie le avec Lucienne Gachot.

Œuvres

  • J'ai tout donné pour toi, paroles de A. Waseige, musique de René de Buxeuil.
  • Quand tout sera fini, chantée par René de Buxeuil.
  • Ouvre tes jolis yeux, paroles de Nikola, musique de René de Buxeuil.
  • Son Amoureux, paroles de P. Alberty, musique de René de Buxeuil (Éd. Delormel), 1910-1920
  • Ô mon Morvan, 1938.

Distinctions

Notes et références

  1. Plancoulaine, « Jean-Baptiste Chevrier », Le Gonfanon, no 77, Argha, 2011.
  2. René De Buxeuil, Un demi-siècle en chantant.
  3. Page sur Genet.
  4. ugampamusimuse.mabulle.org.
  5. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 161.

Annexes

Bibliographie

  • René de Buxeuil, Un demi-siècle en chantant, 1955, chez l'auteur

Liens externes

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