Relations publiques

Les relations publiques sont l'ensemble des méthodes et des techniques utilisées par des groupements (entreprises, lobbys, syndicats, partis politiques, États) et par des groupements d'intérêts, pour communiquer leurs réalisations, promouvoir leur image de marque, manipuler l'information[1] pour par exemple susciter de la sympathie à leur égard à l'extérieur et/ou favoriser les bonnes relations à l'intérieur[2].

Cette propagande (ancien nom des relations publiques modifié en 1919 par Edward Bernays qui lui trouvait une consonance trop négative) se fait en général de façon plus personnalisée en intervenant par le biais de relais (système ou organisation qui fait le lien entre deux ou plusieurs agents partageant le même objectif et qui est utilisé dans une large variété de domaines)[3].

Apparition du concept

A la fin du XIXe, les entreprises privées exercent un rôle croissant dans la vie politique et économique américaine. En raison de la multiplication des crises, les dirigeants sont en quête de techniques permettant de contrôler les mouvements de contestation ainsi que les critiques émanant de la presse.

En 1892, l'avocat Dorman Eaton prononce à la Yale Law School une conférence intitulée The public relations and the duties of legal profession ("Les relations publiques et les devoirs de la profession juridique"). Et cinq ans plus tard, en 1897, l'expression Public Relations parait dans le Year Book of Railway Litterature, organe de l'Association des Chemins de fer Américains[4].

En 1906, Ivy B. Lee, un ancien journaliste devenu "représentant de presse" pour la Pennsylvania Railroad, convainc ses dirigeants d'entretenir des relations ouvertes avec la presse , notamment en émettant des communiqués et en rencontrant les journalistes[5].

En 1908, Newton Vail, président de l'American Telephone and Telegraph Company, emploie l'expression public relations dans son acception actuelle, à l'occasion de la présentation du rapport annuel de la société[6].

En 1913, Edward Bernays « invente une technique qui reste une des plus courantes et des plus efficaces des relations publiques, une stratégie qui permet de transformer ce qui parait être un obstacle en une opportunité et de faire d'un objet de controverse un noble cheval de bataille »[7]. Et en 1917, il se fait appeler « conseiller en relations publiques »[8].

Formes possibles

Les relations publiques désignent communément l'ensemble des activités de communication et d'information mises en œuvre :

  • à l'intérieur de l'entreprise (RP internes) pour instaurer et développer un climat de confiance, renforcer la cohésion entre ses différentes composantes, affirmer la culture d'entreprise, motiver les salariés, etc. ;
  • à l'extérieur de l'entreprise (RP externes) pour développer de bonnes relations entre l'entreprise et ses différents publics : clients, prescripteurs, fournisseurs, représentants des collectivités locales, presse, etc., pour créer un capital de sympathie et renforcer son image.

Elle peut par exemple prendre la forme :

  • de parrainages d'opérations culturelles, sportives ou caritatives, ou d'invitations à des fêtes ou à des opérations de prestige ;
  • de relations presse en entretenant des contacts réguliers avec les médias ;
  • d'information régulière du public ou de personnalités ciblées sous forme notamment de lettres d'information.

Les relations publiques peuvent ainsi intervenir en soutien des relations presse, ou les encadrer.

Outils

Les relations publiques ont deux types de cibles distinctes, des cibles internes (employés, collaborateurs, partenaires, investisseurs) et des cibles externes à l'organisation. Les objectifs des relations publiques sont majoritairement cognitifs et affectifs. Il s'agit principalement pour les entreprises de communiquer autour de leurs activités, tant internes qu'externes, d'améliorer leur notoriété et de développer leur capital de sympathie.

Pour ce faire, différents outils sont à la disposition des chargés de relations publiques :

  • les outils internes : journal d'entreprise, livret d'accueil des nouveaux collaborateurs, événements de communication (organisations de cérémonies, de tournois sportifs), repas de fin d'année, arbre de Noël, etc. ;
  • les outils externes : lettres d'information, visites d'entreprises, journées portes ouvertes, relations avec la presse (communiqués, conférences de presse, media training), plaquettes de présentation de l'entreprise, relais d'opinion sur internet, journaux, affiches, films, spectacles, etc.

Les relations publiques interviennent dans :

Média training

Le média training, écrit aussi média-training, est la préparation par un média-trainer (agence ou consultant, souvent un journalistes, encore en activité ou non) d'un média-trainé (acteur politique, économique, etc.) qui peut être amené à se retrouver devant un média. Cette prestation correspond à des exercices de mise en situation réelle face à des médias TV, radio et internet (social média-training adapté aux réseaux sociaux). Certains média-trainers (dénommés péjorativement « l'école à papa » par leurs opposants) utilisent des méthodes traditionnelles axées sur le message, d'autres privilégient les méthodes axées sur le média-coaching pour développer des capacités communicationnelles de l'acteur[9].

Notes et références

  1. Bernays E.L (1928) Manipulating public opinion: The why and the how. American Journal of Sociology, 33(6), 958-971.
  2. Le Petit Robert, dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française.
  3. Propaganda - la fabrique du consentement, sur l'émergence du conseil en relation publique (Documentaire, sur Daily Motion )
  4. Danielle Maisonneuve, Les relations publiques dans une société en mouvance, Presses de l'Université du Québec; 4e édition, 2010)
  5. Normand Baillargeon, préface du livre d'Edward Bernays, Comment manipuler l'opinion en démocratie, Zones, 2007, p.12
  6. Constantin Lougovoy et Denis Huisman, Traité de relations publiques, PUF, 1981, p.3. Cité par Maisonneuve, op. cit.
  7. Normand Baillargeon, op. cit., p.8
  8. Stéphane Horel, Lobbytomie : Comment les lobbys empoisonnent nos vies et la démocratie, Paris, La Découverte, , 368 p. (ISBN 978-2-7071-9412-1), p. 16.
  9. David Francisco. Le média-training : perspectives et enjeux politiques et économiques. Sciences de l’information et de la communication. Université Sorbonne Paris Cité, 2018.

Voir aussi

Bibliographie

  • Aumercier S (2007) Edward L. Bernays et la propagande. Revue du MAUSS, (2), 452-469.
  • Aumercier S (2008) Bernays, agent de Freud. Le coq-héron, (3), 69-80.
  • Bernays E.L (1928) Manipulating public opinion: The why and the how. American Journal of Sociology, 33(6), 958-971 (en).
  • Bernays E.L (1971) Emergence of the public relations counsel: Principles and recollections. Business History Review, 45(3), 296-316 (résumé)(en).
  • Bernays E.L (1935) Molding public opinion. The Annals of the American Academy of Political and Social Science, 179(1), 82-87 (extrait (1ère page)) (en).
  • Bernays E.L (1937) Recent trends in public relations activities. The Public Opinion Quarterly, 1(1), 147-151 |lien (article payant) (en).
  • Bernays E.L (1956) American public relations: a short history. Gazette (Leiden, Netherlands), 2(2), 69-77 | lien (article payant) (en).
  • Denoyer P (1963) Les relations publiques et leurs techniques. Revue des Deux Mondes (1829-1971), 204-216 (résumé).

Vidéographie

Articles connexes

Liens externes

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