Rapport Brundtland

Le Rapport Brundtland est le nom communément donné à une publication, officiellement intitulée Notre avenir à tous (Our Common Future), rédigée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l'Organisation des Nations unies, présidée par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland. Utilisé comme base au Sommet de la Terre de 1992, ce rapport utilise pour la première fois l'expression de « sustainable development », traduit en français par « développement durable », et il lui donne une définition :

« Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir[1]. »

Rapport Brundtland
Notre avenir à tous

Titre original (en) Our Common Future
Rédigé le 1987
Auteur(s) Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l'Organisation des Nations unies, présidée par Gro Harlem Brundtland
Type Rapport
Sujet Développement durable

Depuis ce rapport, l'expression s'est répandue dans le monde entier.

Historique

Selon le premier Rapport du Club de Rome, dit aussi Rapport Meadows, publié en 1972, la poursuite de la croissance économique entraînerait au cours du XXIe siècle et plus précisément vers l’an 2100 une chute brutale de la population à cause de la pollution, de l’appauvrissement des sols cultivables et de la raréfaction des ressources énergétiques.

En 1973, la crise pétrolière fait prendre conscience du problème de l'épuisement des ressources. De plus, la fin des années 1970 et le début des années 1980 sont marqués par plusieurs grandes catastrophes environnementales et industrielles (Seveso, Olympic Bravery, Boehlen, Amoco Cadiz, Three Mile Island…). Fortement médiatisés, ces évènements marquent l'opinion publique. La relation entre environnement et développement s'installe alors progressivement dans les consciences.

En 1983, l'Organisation des Nations unies met en place la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, composée de 23 personnes issues de 22 pays et sous la direction de Gro Harlem Brundtland, Première ministre de Norvège, afin de définir un programme de coopération internationale et pluridisciplinaire sur les problèmes environnementaux[2].

Pendant trois ans, la Commission auditionne différents acteurs des pays développés et en développement : « hauts représentants de gouvernements, de scientifiques et d'experts, d'instituts de recherche, d'industriels, de représentants d'organisations non gouvernementales (ONG) et du grand public » lors d'audiences publiques tenues dans le monde entier. Les contributions écrites et témoignages d'experts sont catalogués, analysés et synthétisés et la commission commande plus de 75 études liées aux problématiques d'environnement et de développement économique. Elle publie son rapport final Notre avenir à tous (Our Common Future) en 1987.

Postérité

En 1991, l'économiste Manfred Max-Neef affine la définition du Rapport Brundtland avec sa théorie des besoins humains fondamentaux.

Développement durable ou soutenable ?

Il existe trois éditions francophones du rapport Brundtland. La première a été éditée par l’Oxford University Press en 1987 et ressemble à un manuscrit dactylographié.

La deuxième édition, préparée par la maison d'édition québécoise Les Éditions du Fleuve en 1988, apporte de nombreuses améliorations au manuscrit et remplace « développement durable » par « développement soutenable ». En 1989, les Éditions du Fleuve impriment une édition révisée qui comprend une introduction écrite par Gro Harlem Brundtland (il s'agit de la traduction de la préface de l'édition anglaise publiée par l'Oxford University Press en 1987).

L'éditeur québécois a pris la peine d'expliquer son choix du mot « soutenable » dans l'édition de 1989 : « L'éditeur, à la demande de la Commission, a traduit sustainable development par développement soutenable et non par développement durable. Cependant, développement durable semble être mieux accepté que développement soutenable, du moins en Amérique. »[réf. souhaitée]

Quoique l'expression développement durable ait fini par s'imposer dans les pays francophones, selon certains, le bon usage imposerait l'expression développement soutenable, tel que demandé par la Commission. La modification a d'ailleurs créé une polémique[3],[4],[5].

Notes et références

Annexe

Bibliographie

  • (en) Alex Davidson, Michael Dence, The Brundtland Challenge and the Cost of Inaction, Inst for Research on, , 159 pages (ISBN 0886450764).
  • (en) Thijs de la Court, Beyond Brundtland: Green Development in the 1990s, Apex Pr, (ISBN 0945257279).
  • Edwin Zaccaï, « Rapport Brundtland », dans Dominique Bourg et Alain Papaux, Dictionnaire de la pensée écologique, Presses universitaires de France, 2015, 1120 pages (ISBN 978-2-13-058696-8).

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’Organisation des Nations unies
  • Portail de l’environnement
  • Portail des années 1980
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.