Raoul Brandon

Raoul Jacques Brandon est un architecte et homme politique français né le à Lucé (Eure-et-Loir) et décédé le à Assay (Indre-et-Loire).

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Biographie

Issu d'une famille modeste - son père est cloutier - de huit enfants, il se révèle un étudiant brillant. Une bourse lui est attribuée par sa ville natale, qui lui permet d'effectuer des études d'architecture. Il remporte alors de très nombreux prix et concours et devient professeur à l'École nationale supérieure des beaux-arts.

Après avoir créé sa propre agence d'architecture, il s'investit dans les associations professionnelles, devenant membre du Conseil supérieur des Beaux-Arts et en prenant la présidence de la Société libre des artistes français.

Architecte

Raoul Brandon devant les guichets de l'hôtel des Postes de Chartres.

Élève de Louis Henri Georges Scellier de Gisors et de Alphonse Defrasse, il expose au Salon des artistes français dès 1903 et y obtient en 1905 une médaille de 3e classe puis en 1911, une médaille de 1re classe[1].

Comme architecte, on lui doit de nombreuses et remarquables réalisations, parmi lesquelles on peut citer l'Hôtel des Postes de Chartres, un ensemble d'habitations à bon marché à Bagnolet, des immeubles de rapport aux 172 avenue du Maine, 1 et 2 rue Huysmans, 199-201 rue de Charenton à Paris, ainsi qu'un certain nombre de monuments funéraires au cimetière du Père-Lachaise[Note 1].

Homme politique

Après la Première Guerre mondiale, il se lance en politique. De convictions socialistes réformistes, il milite au Parti républicain-socialiste et devient conseiller municipal de Paris et conseiller général de la Seine en 1925, élu dans le quartier de la Sorbonne.

En 1928, il se présente aux élections législatives au siège laissé vacant par Paul Painlevé, autre républicain-socialiste, parti se faire élire dans l'Ain. Il est élu, puis réélu en 1932 et 1936, cette dernière fois sous les couleurs de l'Union socialiste républicaine.

Lors de la campagne pour les élections de 1928, il fait face à la colère d'étudiants du Quartier latin. En effet, il avait fait supprimer des toilettes publiques, sales et de mauvaise fréquentation. Ces étudiants décident donc de présenter face à lui la candidature d'un personnage simplet, Paul Brandon, dit Paul Duconnaud, qu'ils présentèrent comme « ingénieur-pépinérieste » face à Raoul Brandon, « architecte-paysagiste » de profession. Il échoue au premier tour, n'emportant que quelques voix. Les étudiants le font alors se désister au profit du député sortant, affichant ensuite dans le quartier : « Voter Brandon, c'est encore voter Duconnaud ! »[2].

Au Parlement, il mène une activité intense dans tous les débats relatifs au logement et aux bâtiments publics. Il se fait l'inlassable avocat de la construction d'habitations à bon marché.

Le , il vote en faveur de la remise des pleins pouvoirs au maréchal Pétain et meurt pendant l'occupation allemande le à Assay à l'âge de 63 ans. Ses obsèques sont célébrées en l'église Saint-Aignan de Chartres le [3].

Principales réalisations architecturales

Par ordre chronologique

Autres

  • Caisse d'épargne de Chartres[5] ;
  • Tombe de Paul Virot, cimetière du Père-Lachaise, Paris ;
  • Immeuble, 172 avenue du Maine, Paris ;
  • Habitation à bon marché, immeuble, 159, avenue d'Italie, Paris ;
  • "La dame voilée", statue ornant la sépulture familiale dans le cimetière Saint-Cheron de Chartres.

Sources

  • « Raoul Brandon », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960  ;
  • « Raoul Brandon », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale ;
  • Paris au temps des impressionnistes, catalogue de l'exposition « Paris au temps des impressionnistes. Les chefs-d'œuvre du Musée d'Orsay à l'Hôtel de ville de Paris », .

Notes et références

Notes

  1. Le Musée d'Orsay possède depuis 2002 des dessins réalisés par Raoul Brandon de quatre de ses immeubles parisiens.

Références

  1. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 198
  2. Bruno Fuligni, L'Évêque Cauchon et autres noms ridicules de l'histoire, Les Arènes, 2017, p. 44.
  3. Le Journal des Débats politiques et littéraires, 8 décembre 1941, p.2
  4. « Hôtel des Postes », notice no PA00132560, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. « Raoul Brandon », sur Sycomore, base de données des députés de l'Assemblée nationale.

Liens externes

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