Ralf Dahrendorf

Ralf Dahrendorf, né le à Hambourg et mort le à Cologne, est un sociologue et homme politique germano-britannique.

Il est considéré comme l'un des auteurs fondateurs de la « théorie du conflit social ».

Biographie

Carrière universitaire

Fils de Gustav Dahrendorf (en), Ralf Gustav Dahrendorf étudia la philosophie, la philologie classique et la sociologie à l'université de Hambourg entre 1947 et 1952 et obtiendra le doctorat dans cette université cette dernière année. Il poursuivra ses études à la London School of Economics.

En 1957, il commença sa carrière d’enseignant à l'université de Hambourg, en 1960 à l'université de Tübingen, et en 1966 à l'université de Constance, où il enseignera jusqu'en 1969. Son travail permet la réalisation de nombreux apports à la création de la Communauté européenne. Auteur d’importants travaux comme les classes et les conflits de classes dans la société industrielle (1973), il analysa les problèmes de la société post-capitaliste.

Entre 1974 et 1984, il fut directeur de la London School of Economics et entre 1987 et 1997, il devint doyen du St. Anthony's College à l'Université d'Oxford.

En 2007, il recevra le prix Prince des Asturies en sciences sociales.

Carrière politique

Au début des années 1970, il fut député libéral au parlement allemand et Commissaire européen.

En 1988, il acquiert la nationalité britannique.

En 1993, il fut anobli par la reine Élisabeth II et recevra le titre de Baron Dahrendorf de Clare Market dans la ville de Westminster, et fut Chevalier commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique (d'où le titre Sir). Il siégeait depuis à la chambre des Lords.

Travaux

Théorie du conflit social

Il était connu pour avoir analysé des conflits sociaux et de changement social, à travers la confrontation critique du marxisme et des théories fonctionnalistes de la sociologie américaine.

Selon Dahrendorf, c'est la distribution inégale de l'autorité qui est à la base des conflits sociaux dans une société. Chaque classe sociale a une position opposée vis-à-vis de l'autorité, la classe dominante va s’efforcer de maintenir sa position, alors que la classe dominée va agir de manière à changer cette situation. Les conflits sociaux sont une lutte pour maintenir ou modifier la répartition de l'autorité et non une lutte pour la possession des moyens de production comme le soutenait Karl Marx.

« Classe globale »

En 2000[alpha 1], il théorise l'existence d'une « classe globale », une classe sociale[1], composée d'une élite mondialisée dotée d'une conscience de classe et « vouée à dominer la planète au mépris des frontières et des appartenances nationales »[2]. Il se démarque cependant de cette théorie peu avant sa mort, estimant que la classe globale « se disperse beaucoup »[2]. David Rothpokf (en) reprend ce concept sous le nom de « superclasse »[2], notamment dans son livre Superclass (en) paru en 2004.

Œuvres

  • Die Chancen der Krise: über die Zukunft des Liberalismus, 1983
  • Fragmente eines neuen Liberalismus, 1987
  • Homo sociologicus, 1967
  • Classes et conflits de classe dans la société industrielle, Introduction par Raymond Aron, traduction française, Mouton, 1981

Notes et références

Notes

  1. Dans une communication donnée à l'Académie israélienne des sciences et lettres, The Global Class and the New Inequality.

Références

  1. (en) Marian Adolf et Nico Stehr, Knowledge : Is Knowledge Power?, Londres, Taylor and Francis, , p. 64.
  2. Michael Hartmann, « Le mythe de la « classe globale », sur monde-diplomatique.fr, .

Liens externes

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