Radar de contrôle routier

Un radar de contrôle routier est un instrument servant à mesurer la vitesse des véhicules circulant sur la voie publique à l'aide d'ondes électromagnétiques de l'ordre du centimètre. Ce type de cinémomètre est principalement utilisé afin d'identifier les contrevenants aux limites de vitesse.

Radar avec microdigicam utilisé au Brésil

Principe de fonctionnement

Effet Doppler

Ces radars utilisent le principe de l'effet Doppler-Fizeau pour mesurer la vitesse. Ils émettent une onde entretenue (ou continue) qui est réfléchie par toute cible se trouvant dans la direction pointée. Par effet Doppler, cette onde réfléchie possède une fréquence légèrement différente de celle émise : plus grande fréquence pour les véhicules s'approchant du radar et plus petite pour ceux s'éloignant. En mesurant la différence de fréquence entre l'onde émise et celle retournée, on peut calculer la vitesse de la cible. Ceci se fait en trouvant le battement entre les deux ondes.

En général, on utilise une longueur d'onde centimétrique des bandes X, K et Ka. En Europe, on utilise la bande Ku. La bande X est moins courante depuis quelques années, car elle est facilement perceptible par les récepteurs anti-radars dont certains automobilistes se munissent, légalement ou non. De plus, elle est utilisée par d'autres appareils dont les ouvre-portes de garage. Une alternative au radar est celle du lidar qui utilise le même principe que le radar Doppler pulsé ; c'est-à-dire qu'il mesure les temps d'aller-retour d'impulsions laser successives pour estimer la vitesse du véhicule.

Angle de détection

Vitesses réelles et mesurées sans compensation pour l'angle de visée

Les données ainsi obtenues ne montrent que la vitesse radiale entre le radar et le véhicule. Il faut donc que le sens de déplacement de la cible soit en ligne directe vers le radar. Si la cible se déplace avec un angle par rapport à cette direction, la vitesse notée n'est que la projection sur la radiale au radar, soit la vitesse réelle multipliée par le cosinus de l'angle (facteur variant de 0 pour un déplacement perpendiculaire au radar à 1 pour celui vers le radar).

Comme la direction radiale pure demande de mettre le radar sur la route pour faire la mesure, les appareils sont généralement calibrés pour prendre les vitesses lorsque le radar est orienté suivant un angle de 25° par rapport à l'axe de circulation des véhicules contrôlés[1]. Cette notion est extrêmement importante puisqu'un écart aussi minime soit-il à cette valeur entraîne des modifications significatives sur les valeurs détectées. Un radar mesurant des vitesses sous un angle de 30° par rapport à l'axe de circulation, un différentiel de seulement 5°, induit une minoration de la vitesse détectée de 4,5 %, soit une erreur de 4 km/h pour un véhicule roulant à 90 km/h et environ 6 km/h pour un véhicule se déplaçant à 130 km/h[1].

Le respect de cette contrainte est très important pour la validité du calcul compensatoire de l'effet Doppler-Fizeau. Un radar mobile posé rapidement sur le bord de la route ou monté sur un véhicule garé sans attention particulière à l'orientation par rapport à la voie de circulation peut ainsi être responsable de l'émission de contraventions indues au code de la route. La formation du personnel manipulant les radars de contrôle routier est donc elle aussi très importante puisque naturellement un angle plus faible que 25° avec l'axe de circulation sera défavorable à l'automobiliste, un angle plus grand que 25° sera favorable à l'automobiliste.

Pour tenir compte de la potentielle erreur de mesure, les autorités de différents pays utilisateurs de tels radars émettent des règles à suivre pour l'émission de constats d'infraction. Par exemple en France[2], la loi définit les erreurs maximales tolérées qui constituent les marges techniques d'abaissement pour l'obtention de la vitesse retenue. Ces erreurs maximales dépendent du type de radar. Pour les radars routiers fixes de nouvelle génération, dont l'angle de mesure est fixe et précis à 1°: plus ou moins 3 km/h, pour les vitesses inférieures à 100 km/h et plus ou moins 3 % de la vitesse, pour les vitesses égales ou supérieures à 100 km/h. Pour les radars fixes plus anciens, et pour les radars embarqués disposés ponctuellement par les forces de l'ordre, les marges sont de 5 km/h puis 5 % au-delà de 100 km/h. Pour les radars embarqués dans un véhicule en mouvement, les marges sont respectivement 7 km/h puis 7 % ou 10 km/h puis 10 % selon la génération de l'équipement.

L'état considère que l'erreur de 5° sus-citée est impossible sur les radars fixes dont la déviation angulaire est de 1° maximum, ce qui explique l'abaissement en 2009 des marges pour ce type d'appareil. Pour annuler l'imprécision de 5 % des radars disposés ponctuellement, il suffit d'un décalage de 5° par rapport à l'angle de 25° défini au calibrage, cette erreur étant très improbable compte tenu de l'utilisation d'un laser de positionnement.

Néanmoins, il ne faut pas oublier que les véhicules peuvent se déplacer sur l'axe de la chaussée, notamment pour changer de file, et comme précisé au-dessus, c'est la direction de déplacement du véhicule par rapport au radar qui est importante, pas seulement l'angle de positionnement du radar par rapport à l'axe de la route.

Exemples de caractéristiques

En France, en 2009 un modèle apparemment fort utilisé a comme caractéristiques de fonctionnement[3]

  • fréquence d'émission : 24,125 GHz
  • étendue de mesure : 10 à 300 km/h
  • échelon d'indication : 1 km/h
  • valeur de contrôle : 100 km/h.

Types

Pistolet radar

Il s'agit d'un radar portatif ayant la forme d'un tube monté sur une poignée qui le fait ressembler à un pistolet. Le policier pointe directement dans la direction d'où viennent les véhicules et après un temps de prise de données, obtient une lecture de la vitesse. On utilise également ce type de radar pour mesurer la vitesse dans certains sports.

Radar embarqué

En France, des radars équipés d'appareils photo numériques sont embarqués dans plusieurs types de véhicules dont des breaks. De nouveaux radars, appelés radars mobiles de nouvelle génération (RMNG), sont mis en service en France le . Le dispositif de photographie infrarouge est situé dans la plaque avant de la voiture banalisée.

Radar fixe

Il existe plusieurs types de radar automatiques montés de façon permanente et qui permettent de mesurer la vitesse des véhicules. Ceux-ci sont placés à des endroits stratégiques et sont équipés d'une caméra numérique pour photographier et identifier le contrevenant.

Nouveautés

Des nouveaux radars de contrôle routier importés des États-Unis, développés sur la base de la technologie lidar (Application du lidar à la circulation routière (en)), permettent en France de vérifier à grande distance la présence des objets aussi précis que la vignette critair grâce à un grossissement de la photo prise par l'appareil[4].

Références

  1. Éric G., « Les radars routiers en pratique », SedLex, SedLex.fr, (consulté le )
  2. « Arrêté du 4 juin 2009 relatif aux cinémomètres de contrôle routier », Légifrance, (consulté le )
  3. Un modèle courant sur les routes françaises
  4. Audric Doche, « Mortalité routière : en France, presque un quart des morts dû à l'absence de ceinture », Caradisiac, (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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