Raúl Isaías Baduel

Raúl Baduel, nom courant de Raúl Isaías Baduel, né le à Las Mercedes (Guárico) est un général en chef de l'armée vénézuélienne qui a été ministre du pouvoir populaire à la défense. C'est l'une des figures de l'opposition vénézuélienne.

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Raúl Isaías Baduel
Fonctions
Ministre de la Défense du Venezuela
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Las Mercedes (Guárico)
Nationalité Vénézuelien

Biographie

En 1976, il obtient sa licence de l'école de sciences et arts militaires à l'Académie militaire du Venezuela, où il rencontre Hugo Chávez[1].

Il est un des quatre fondateurs du MBR-200, mouvement révolutionnaire bolivarien, le avec notamment Hugo Chávez.

Peu après le coup d'État du , alors commandant de la base de Maracay, il menaça de marcher sur Caracas contre les officiers putschistes. Quarante-sept heures après avoir investi le palais présidentiel de Miraflores, les putschistes sont contraints à abandonner le pouvoir : Chavez revient à la tête de l'État, grâce à son aide.

Le , il est nommé ministre de la défense de la république bolivarienne du Venezuela.

Le , il est démis de ses fonctions et remplacé par le général en chef Gustavo Reyes Rangel Briceño.

Le , il se manifeste contre la réforme constitutionnelle approuvée par le parlement vénézuélien. Il demande au peuple vénézuélien de voter non au référendum sur la constitution du , qualifiant la réforme constitutionnelle de « coup d'État ». Il se proclame le nouveau "lider de la oposicion". Chavez qualifie ses propos de véritable trahison ; selon lui, Baduel trahirait son propre président et le peuple. Il critique notamment la politique de Chavez, l'accusant de ne pas créer le socialisme du XXIe siècle mais de faire du capitalisme d'état (où l'état contrôle et possède toutes les sociétés), faux socialisme, comme l'avait fait l'URSS avec Lénine et Joseph Staline[2].

Traditionnel pourfendeur du capitalisme, il plaide pour la fondation d'un État qui saurait instaurer la justice sociale sans renier les libertés de la démocratie libérale. En particulier, il dénonce « l'orthodoxie marxiste, qui considère la démocratie [..] comme un simple instrument de la domination bourgeoise »[3].

En , à l'assemblée générale du parti d'opposition Podemos, le général Baduel a déclaré : "J'ai été nommé par la providence divine pour sauver le pays des malheurs qu'il subit".

Condamnation et incarcération

Le , Raúl Baduel est arrêté par des agents de la Dirección de Inteligencia Militar (DIM - Direction du Renseignement Militaire) pour suspicion de corruption. Le , il est condamné à sept ans et onze mois de prison, convaincu du détournement de 30 millions de bolívars et de 3,9 millions de dollars durant sa gestion comme ministre. Baduel a alors accusé les ministres qui l'ont précédé et qui lui ont succédé d'avoir manié cet argent, et a déclaré que le motif de son emprisonnement était de s'être opposé à Chavez[4],[5].

Il lui est en outre interdit d'exercer des fonctions publiques jusqu'à la fin de sa condamnation ; divers biens lui ont aussi été confisqués[6]. Le 12 août 2015, la justice vénézuélienne décide de le placer sous un régime de liberté conditionnelle.

La liberté conditionnelle est levée en [7]. Baduel est réincarceré le [7]. Selon son avocat, Baduel est en isolation dans La Tombe (en) (espagnol : La Tumba), une prison souterraine avec des conditions de détention qualifiées de « torture blanche »[7].

Notes et références

  1. Raul Baduel : fidèle de Chavez hier, principal opposant aujourd'hui, La Croix, 5 décembre 2007
  2. http://www.rebelion.org/noticia.php?id=54201, Discours intégral, 18 juillet 2007
  3. L'ex-chef des armées vénézuéliennes critique Hugo Chavez, Le Monde, 7 novembre 2007
  4. Vénézuela : « Le chavisme n'a aucune base idéologique », Le Figaro, 12 février 2012.
  5. Un ex-général dénonce la mainmise de Cuba au Venezuela, Le Figaro, 23 avril 2013.
  6. Condenan a Baduel a siete años y 11 meses de prisión (8 mai 2010 - journal El Universal)
  7. Guylaine Roujol Perez, « Au Venezuela, l’ex-général en chef des armées croupit dans… «la tombe» », Le Parisien, (consulté le )

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