Sierra Leone

La Sierra Leone, en forme longue la république de Sierra Leone[2] (en anglais : Republic of Sierra Leone et en langue krio : Salone[3]), est un État d'Afrique de l'Ouest, d'une superficie de 71 740 km2, peuplé environ à 6,6 millions d'habitants. Il est situé entre la Guinée (au nord-ouest et à l'est-nord-est) et le Liberia (au sud-est) et est bordé à l'ouest-sud-ouest par l'océan Atlantique. La Sierra Leone fait partie de la CEDEAO. Ce pays est l'un des plus pauvres de la planète. Avec un indice de développement humain (IDH) de 0,419[4], il se classe 222e au niveau mondial[5].

Pour les articles homonymes, voir Leone.

République de Sierra Leone

(en) Republic of Sierra Leone


Drapeau de Sierra Leone.

Armoiries de Sierra Leone.
Devise en anglais : Unity, Freedom, Justice  Unité, Liberté, Justice »)
Hymne en anglais : High We Exalt Thee, Realm of the Free  Nous t'exaltons en haut, Royaume de la liberté »)
Fête nationale
· Événement commémoré Indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni ()
Administration
Forme de l'État République
Président de la République Julius Maada Bio
Vice-président de la République Mohamed Juldeh Jalloh
Parlement Parlement
Langues officielles Anglais
Capitale Freetown

8° 31′ N, 13° 15′ O

Géographie
Plus grande ville Freetown
Superficie totale 71 740 km2
(classé 117e)
Superficie en eau 0,2 %
Fuseau horaire UTC +0
Histoire
Indépendance du Royaume-Uni
date
Démographie
Gentilé Sierraléonais
Population totale (2020[1]) 6 624 933 hab.
(classé 108e)
Densité 92 hab./km2
Économie
PIB nominal (2018) 3,91 milliards[1] (160)
IDH (2017) 0,419 (faible ; 222)
Monnaie Leone (SLL​)
Divers
Code ISO 3166-1 SLE, SL​
Domaine Internet .sl
Indicatif téléphonique +232
Organisations internationales BAD
CEDEAO
CEN-SAD
ZPCAS
INBAR
CIR

Histoire

Les esclaves noirs libérés par les Anglais

Plusieurs dizaines de milliers d'esclaves noirs ont été libérés par les Anglais en Caroline du Sud, mais aussi en Georgie ou encore dans le Maryland, pendant la guerre d'indépendance américaine, en échange de leur affranchissement collectif, notamment dans le sillage de la Dunmore's Proclamation (1775) et la Philipsburg Proclamation (1779), au tout début de ce conflit, à l'issue duquel ces loyalistes noirs seront évacués au Canada, resté une des possessions anglaises importantes puis participeront à la création du Sierra Leone.

Les Britanniques qui fondent Freetown en 1787 y installent des esclaves affranchis.

L'indépendance en 1961

Le , le pays obtient son indépendance. Initialement, l'indépendance était prévue pour , mais à cause de luttes entre ethnies, le pays connaît une grande instabilité politique. En 1964, Albert Margai, remplace son frère Milton Margaï comme Premier ministre.

En mars 1967, Siaka Stevens, chef du parti Congrès de tout le peuple (APC), remporte les élections, mais son accession au pouvoir en tant que Premier ministre est retardée jusqu'en par une série de coups d'État militaires.

Le , Siaka Stevens instaure un régime de parti unique. Il commence alors à tenter d'assainir la vie politique, en luttant contre la corruption par exemple. Mais il abandonne vite cette voie pour exploiter les mines de diamants au nord du pays.

Le , avec 14 autres pays, la Sierra Leone fonde la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest.

Siaka Stevens laisse sa place au commandant en chef des armées, Joseph Saidu Momoh, en novembre 1985, et il est officiellement élu président en janvier 1986.

En novembre 1987, Joseph Saidu Momoh décrète « l'état d'urgence économique ». Des mesures draconiennes d'austérité sont prises. Mais l'exploitation des mines de diamants continue toujours de rapporter beaucoup d'argent aux principaux chefs du régime.

En dépit de la transition démocratique engagée en 1991 par Saidu Momoh, il est renversé par un coup d'État du jeune capitaine Valentine Strasser. Celui-ci doit faire face à une rébellion ; il est déposé à son tour par le brigadier Julius Maada Bio.

La guerre civile

La guerre civile de Sierra Leone se déroula de mars 1991 au . Cette guerre avait pour principal but le contrôle des zones diamantifères.

Elle causa la mort de 100 000 à 200 000 personnes, et le déplacement de plus de deux millions (ce qui représente le tiers de la population de l'époque). En outre, de nombreuses mutilations eurent lieu, ainsi que l'emploi massif d'enfants soldats.

Le groupe sud-africain De Beers y eut un rôle très controversé, puisqu'il fut le premier acheteur de ces diamants, vendus clandestinement au Liberia voisin. L'Afrique du Sud garde aussi une autre influence, celle du déploiement de ses forces armées privées sur le territoire sierraléonais, afin de sécuriser les régions diamantifères.

Le , 20 hommes du commando de Montfort (commandos marine français) sont envoyés sur place pour évacuer près d'un millier de personnes de 21 nationalités différentes. Ces personnes seront rapatriées sur l’aviso Jean Moulin et la FS Germinal, et débarquées à Conakry, en Guinée.

Depuis la fin de la guerre civile

Le , le président sortant Ahmad Tejan Kabbah est réélu avec 70,6 % des voix.

Le pays est actuellement en paix. Les différentes mesures prises par l'ONU sont progressivement réduites, voire supprimées, comme la levée de l'embargo sur l'exportation des diamants de conflits. Une diminution des effectifs des forces des casques bleus (Mission des Nations unies en Sierra Leone) est également engagée. Après un pic de 17 500 hommes en mars 2001, les effectifs sont descendus à 13 000 en juin 2003 et à 5 000 en octobre 2004. La mission s'est achevée en 2005. Au total selon un dossier de la Documentation française, c'est près de 48 000 combattants de différentes factions qui ont été démobilisés[6].

Cependant, pour des raisons économiques, de nombreux enfants travaillent toujours dans les mines de diamants, qui sont très dangereuses. La propagation du sida est très importante, 16 000 enfants de moins de 15 ans sont séropositifs[Quand ?].

En 2007, selon l'indice de développement humain (IDH) qui était 0,365, la Sierra Leone figurait parmi les 3 pays les moins développés au monde, avec le plus faible PIB/habitant (330 dollars par an et par habitant). En 2011, son IDH est encore plus faible (il s'établit désormais à 0,336), mais le nombre de pays recensés par le Programme des Nations unies pour le développement ayant augmenté, le pays se classe désormais 180e sur 187, cette remontée dans le classement ne traduisant pas une amélioration de la situation sanitaire et sociale dans le pays, car si l'on tient compte des inégalités, la Sierra Leone continue à occuper en 2011 la troisième place parmi les pays dont l'IDH (ajusté aux inégalités) est le plus faible au monde.

Politique

La Sierra Leone est une république multipartite à régime présidentiel, où le président est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et la Chambre des représentants. Le pouvoir judiciaire est indépendant de l’exécutif et du législatif. Le président actuel est Julius Maada Bio qui succéda à Ernest Koroma en avec 51,81% des voix, contre 48,19% pour Samura Kamara, candidat du parti du Président sortant [7] Congrès de tout le peuple. Ernest Koroma s'est mis à l'écart de la course à la présidentielle conformément à la constitution de la Sierra Leone après avoir passé 10 ans au pouvoir. Élu en septembre 2007, il a été réélu en 2012[8].

Provinces

La Sierra Leone est divisée en cinq provinces :

L'enseignement en Sierra Leone est légalement requis pour tous les enfants, durant six ans au niveau primaire (classes P1-P6) et trois ans dans l'enseignement secondaire inférieur, mais la pénurie d'écoles et d'enseignants a rendu l'application de cette règle impossible. Les deux tiers de la population adulte du pays sont analphabètes.

La guerre civile de Sierra Leone a entraîné la destruction de 1 270 écoles primaires et, en 2001, 67 % de tous les enfants d'âge scolaire n'étaient plus scolarisés. La situation s'est considérablement améliorée depuis, avec le doublement des inscriptions dans les écoles primaires entre 2001 et 2005, et la reconstruction de nombreuses écoles depuis la fin de la guerre. Les élèves des écoles primaires ont généralement entre 6 et 12 ans, et dans les écoles secondaires de 13 et 18 ans.

Le pays compte trois universités : le Fourah Bay College, fondé en 1827 (la plus ancienne université d'Afrique de l'Ouest), l'université de Makeni (ou UNIMAK, établie initialement en septembre 2005 sous le nom de Fatima Institute), et l'université de Njala, principalement situé dans le district de Bo. L'université de Njala a été établie en 1910 comme Station expérimentale agricole de Njala, elle est devenue une université en 2005. Les écoles de formation des enseignants et les séminaires religieux se trouvent dans de nombreuses régions du pays. Israël accorde des bourses d'études aux étudiants de Sierra Leone, dans le cadre de son programme de coopération internationale au développement.

Géographie

En 2019, Le Sierra Leone avait un score moyen de l'indice d'intégrité du paysage forestier de 2,76, le classant 154e sur 172 pays[9].

Une grande partie de la côte sont des marécages de palétuviers, à l'exception de la péninsule où se trouve la capitale Freetown. Le reste du pays est principalement un plateau couvert de forêts, se trouvant à environ 300 mètres au-dessus du niveau de la mer. Des montagnes se situent à l'est, Loma Mansa, la plus élevée, culminant à 1 948 mètres.

Le climat est tropical, la saison des pluies va de mai à décembre, la saison sèche de décembre à avril.

Les principales villes sont Freetown, Koidu (Sefadu), Bo, Kenema et Makeni.

Population et société

Démographie

Évolution de la démographie entre 1961 et 2002 (chiffre de la FAO, 2004). Population en millions d'habitants.

Langues

La langue officielle est l'anglais mais il n'est parlé que par 15 % de la population.

Le krio, un créole de base anglaise, parlé par 90 % de la population (mais seulement 11 % en tant que langue maternelle), sert de langue véhiculaire entre les différentes ethnies du pays. L'Inter-compréhension est assez difficile entre un locuteur du Krio et de l'Anglais, et cette situation ressemble par exemple à l'inter-compréhension entre un locuteur du Créole Haïtien et du Français, dont la situation est similaire.

Religions

Les principales religions au Sierra Leone sont l'islam (78 %) et le christianisme (21 %).

Santé

L'espérance de vie globale est la plus basse au monde en 2015, celle des femmes étant estimée en 2015 à 48 ans, et celle des hommes à 47 ans[1] selon l'OMS. L'espérance de vie en bonne santé féminine était de 30 ans en 2003, et celle masculine de 27 ans[10]. Les dépenses publiques pour la santé étaient de 41 000 000 $ en 2006[10].

Économie

L'économie du pays est principalement basée sur les exploitations minières de diamant et d'or[11]. Le pays est un des plus pauvres du monde au regard du PIB par habitant, estimé en 2010 à 326 dollars par an[12]. En 2008, le pays est le dernier à l'indice de développement humain.

Culture

Fêtes et jours fériés
DateNom françaisNom localRemarques
Fête de l'indépendanceIndependance Day

Codes

La Sierra Leone a pour codes :

Notes et références

  1. (en) « Africa :: Sierra Leone — The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur www.cia.gov (consulté le )
  2. Selon l’IGN et le GENUNG.
  3. (en) Fiche langue[kri]dans la base de données linguistique Ethnologue..
  4. « Sierra Leone • Fiche pays • PopulationData.net », sur PopulationData.net (consulté le )
  5. « Palmarès – Indicateur de développement humain (IDH) – PopulationData.net », sur www.populationdata.net (consulté le ).
  6. La Documentation française, Les forces en présence dans la guerre civile au Sierra Leone, dossier « Sierra Leone 2002 : un espoir de paix pour l'Afrique ». http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000126-sierra-leone-2002-un-espoir-de-paix-en-afrique-de-l-ouest/les-forces-en-presence-dans-la-guerre-civile-en-sierra-leone
  7. « Sierra Leone : l'élection de Maada Bio, un tournant et une situation inédite - RFI », RFI Afrique, (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) The CIA World Factbook 2015, Skyhorse Publishing, (lire en ligne), p. 4272.
  9. (en) H. S. Grantham, A. Duncan, T. D. Evans, K. R. Jones, H. L. Beyer, R. Schuster, J. Walston, J. C. Ray, J. G. Robinson, M. Callow, T. Clements, H. M. Costa, A. DeGemmis, P. R. Elsen, J. Ervin, P. Franco, E. Goldman, S. Goetz, A. Hansen, E. Hofsvang, P. Jantz, S. Jupiter, A. Kang, P. Langhammer, W. F. Laurance, S. Lieberman, M. Linkie, Y. Malhi, S. Maxwell, M. Mendez, R. Mittermeier, N. J. Murray, H. Possingham, J. Radachowsky, S. Saatchi, C. Samper, J. Silverman, A. Shapiro, B. Strassburg, T. Stevens, E. Stokes, R. Taylor, T. Tear, R. Tizard, O. Venter, P. Visconti, S. Wang et J. E. M. Watson, « Anthropogenic modification of forests means only 40% of remaining forests have high ecosystem integrity - Supplementary material », Nature Communications, vol. 11, no 1, (ISSN 2041-1723, DOI 10.1038/s41467-020-19493-3)
  10. (en) « Sierra Leone », sur World Health Organization, World Health Organization (consulté le ).
  11. « Présentation de la Sierra Leone », sur diplomatie.gouv.fr (consulté le )
  12. (fr) Les pays les plus pauvres du monde : 1er : Sierra Leone.

Voir aussi

Bibliographie

Essais
  • Patrick Puy-Denis, La Sierra Leone (essai), Paris, Karthala, , 190 p. (ISBN 2-86537-723-7)
Romans
  • Laurent Bonnet, Salone, Vents d'ailleurs, (ISBN 978-2-36413-017-3 et 2-36413-017-4)
  • Anne-Carole Salces y Nedeo, Ces années assassinées : L'enfer des combats d'un enfant de Sierra Léone, Paris, L'Harmattan, coll. « Écrire l'Afrique », , 135 p. (ISBN 978-2-296-08240-3, EAN 9782296082403, lire en ligne)
  • (en) Tim Adams, « The Memory of Love by Aminatta Forna : A painful tale set in postwar Sierra Leone » Après-guerre en sierra leone. Cœurs et corps brisés »], The Observer, Guardians News and Media Limited, (lire en ligne, consulté le )
  • Graham Greene (trad. Marcelle Sibon), Le Fond du problème [« The Heart of the Matter »] [« Le Cœur du problème »] (roman), Robert Laffont, coll. « Pavillons poche », (1re éd. 1948), 400 p. (ISBN 978-2-221-10709-6 et 2-221-10709-8)
  • Ahmadou Kourouma, Allah n'est pas obligé (roman), Paris, Seuil, , 240 p. (ISBN 2-02-042787-7, EAN 9782020427876)
  • (en) Ishmael Beah, A Long Way Gone : Memoirs of a Child Soldier, Sarah Crichton Books, , 229 p. (ISBN 978-0-374-53126-3)
  • James Patterson (trad. Philippe Hupp), La Piste du tigre [« Cross Country »] (roman), Lattes, coll. « Thrillers », (1re éd. 2008), 330 p. (ISBN 978-2-7096-3635-3 et 2-7096-3635-2, EAN 978-2709636353)

Filmographie

Liens externes

  • Portail de Sierra Leone
  • Portail de l’Afrique
  • Portail du Commonwealth
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.