Réparabilité

La réparabilité est le caractère d’un produit qui se répare relativement aisément et, de ce fait, est moins susceptible de devoir être remplacé en cas de panne. Les objets concernés peuvent être des appareils ou équipements mécaniques, électriques et électroniques domestiques. Ils incluent le petit électroménager (aspirateurs, cafetières, fers à repasser, micro-ondes, etc.), le gros électroménager (réfrigérateurs, machines à laver...), les appareils de bricolage ou de jardinage, les téléphones mobiles ou fixes, les appareils d'éclairage, etc.

Facteurs de réparabilité

Différents facteurs influencent le degré de réparabilité d'un appareil.
  • La qualité de l'information disponible au départ : manuels utilisateur, manuels de service, conseils dispensés par le fabricant, des bénévoles ou des professionnels, sur des sites ou dans des vidéos.
  • L'outillage nécessaire, plus ou moins spécialisé.
  • La solidité ou fragilité des éléments d'assemblage et en particulier des clips en matière plastique.
  • La possibilité de se procurer des pièces de rechange à un prix raisonnable. Éventuellement produites par des imprimantes 3D.
  • La possibilité de recoller, restaurer ou remplacer la pièce défectueuse par une pièce fonctionnellement équivalente.
[réf. nécessaire]

Tous ces aspects font l'objet de débats publics et de recommandations, généralement en lien avec l'obsolescence programmée ou obsolescence organisée[1]. Ainsi, dans son avis du 17/10/2013, le Comité économique et social européen « recommande aux entreprises de faciliter les réparations de leurs produits[2] ».

Avantages

La réparabilité[3] est un moyen efficace de lutter contre l’obsolescence programmée. Elle nécessite une implication dès la conception d’un produit, avec l'écoconception, pour s’assurer de la facilité du démontage total et du remontage sans difficulté, et de la possibilité d’intervenir sur de plus petits sous-ensembles en vue de limiter le coût des pièces éventuellement à remplacer[4].

L'allongement de la durée de vie des produits par la réparabilité est l'une des pistes visant à promouvoir une consommation plus durable. Il faut cependant une approche particulière adaptée à chaque catégorie de biens. Il faut aussi poursuivre les travaux sur l'analyse environnementale et son interprétation ainsi que la mise en place de méthodologies pour estimer les durées de vie puis la durabilité. L'ADEME a analysé les enjeux des parties prenantes et propose des pistes d'action[5].

Une entreprise qui s'engage dans une politique de réparabilité de ses produits peut espérer conserver ses clients, ainsi que l'estime Alain Pautrot, directeur de la satisfaction client et de l'après-vente d'un groupe de petit électroménager : « Chaque produit réparé c'est une vente qui ne va pas chez nos concurrents »[6]. Cette démarche de développement durable peut donner une image positive à l'entreprise.

Une meilleure disponibilité et une baisse des prix des pièces détachées vont dans le sens d'une plus grande réparabilité des biens. Cependant, cette démarche doit être envisagée en parallèle avec la possibilité d’étendre les durées de garantie[7].

Difficultés liées à la réparabilité

Le secteur de la réparation est en difficulté : l'activité est en baisse en raison du coût de réparation trop élevé par rapport au prix du produit neuf ; en outre le secteur est très concurrentiel et souffre d'un déficit d'image. Pour surmonter ces difficultés, il faudrait faciliter le recours à la réparation et réduire son coût, en plus d'accroître la visibilité auprès des consommateurs[8].

En effet, en France, le taux de TVA de base appliqué aux réparations de produits, contrairement au taux réduit appliqué pour les rénovations de l’habitat, ne permet pas de favoriser le choix d’une réparation par rapport à un rachat, et met en péril la profession des réparateurs tout en étant un facteur d’accroissement des déchets prématurés.[réf. nécessaire]

Ainsi, lorsqu'on s'engage dans une démarche de réparabilité, il faut entreposer et gérer toutes les pièces détachées techniques des appareils, les rendre accessibles même après la fin de la période de garantie, mettre en place un réseau de réparateurs professionnels agréés, et s'assurer que les prix de réparation ne dépassent pas un certain pourcentage du prix de vente, comme le montre l'expérience du groupe SEB[9].

Notes et références

  1. Charlotte Rodriguez Conde, Les pistes d’intervention du législateur européen en matière de lutte contre l’obsolescence organisée, Louvain-la-Neuve, 101 p. (lire en ligne)
  2. Thierry Libaert, « Pour une consommation plus durable: la durée de vie des produits de l'industrie et l'information du consommateur au service d'une confiance retrouvée », , p. 9
  3. « Réparabilité »
  4. Isabelle de Foucaud, « Seb et Rowenta s'engagent à fabriquer des appareils... réparables », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
  5. ADEME, Allongement de la durée de vie des produits.
  6. Domitille Arrivet, « Seb va réparer tous ses produits », Le Figaro, 13 septembre 2016.
  7. Les Amis de la Terre, La garantie à 10 ans est-elle une mesure suffisante pour sauver les emplois des réparateurs indépendants ?.
  8. Les Amis de la Terre, Les ressources s'épuisent les réparateurs aussi.
  9. Isabelle de Foucaud, « Seb et Rowenta s'engagent à fabriquer des appareils réparables », Le Figaro, 14 octobre 2015].

Annexes

Bibliographie

Articles de presse

Articles de recherche universitaire

Ouvrages / Articles de revues

Études d’organisations publiques et associatives

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