Qasim Amin

Qasim Amin (1865, Alexandrie - 1908, Le Caire) est un penseur égyptien connu comme un des principaux pionniers du courant féministe arabe.

Biographie

Né en 1865 à Alexandrie d'un père aristocrate kurde ottoman[1], Amin a une enfance aisée au sein de l'élite politique égyptienne. Son père, Muhammed Bey Amin Khan, a servi comme gouverneur du Kurdistan avant d'installer la famille à Alexandrie, où il devient commandant de l'armée d'Ismaïl Pacha. La mère de Qasim est issue de la famille de Méhémet Ali[2].

Il effectue des études dans des établissements fréquentés par les enfants des familles égyptiennes privilégiées. Ses études primaires ont lieu à Alexandrie. Puis sa famille déménage au Caire où il poursuit sa scolarité. Il rejoint l'école khédiviale de droit du Caire, où enseignent des professeurs français, et obtient une licence en 1881.

Dès lors, à 17 ans, il quitte l'Égypte pour la France pour l'université de Montpellier, et Paris. Dans ce parcours étudiant, il découvre la vie occidentale, ainsi les penseurs européens en vogue, notamment Charles Darwin et Herbert Spencer[3]. Il rencontre aussi à Paris Jamal Ad-din al-Afghani et Muhammed 'Abdou. Il se joint à la Société Al-Ôrwa Al-Wothqa[Quoi ?]. Il retourna au Caire en l'été 1885, et le , il est nommé aux contentieux de l'État, puis, en 1889, chef du parquet à Beni Suef et ensuite à Tantah. En 1892, il est nommé juge au tribunal d'appel[4].

Ses œuvres

Son œuvre principale, Tahrir al-mar’a [La Libération de la femme], est publié en 1899. Il y affirme que l'éducation et l'autonomie des femmes sont des signes de modernité, et que le statut de la femme au sein d'une société reflète le niveau de civilisation atteint[5]. En 1900, il publie Al Mar'a al-jadida (La femme nouvelle).

Ses positions face à la religion et à la science

Seule la raison, chez Qasim Amin, est capable de prescrire des traitements pratiques aux diverses maladies de la société ainsi que de trouver des solutions adéquates à ses différents problèmes. Contrairement à son mentor Muhammed 'Abdou qui essaie de concilier l'islam à la science, Qasim Amin, sans critiquer les conceptions religieuses, donne la priorité à la science. Le seul remède, précise-t-il, consiste dans l'éducation de nos enfants. Il faut leur apprendre à bien connaitre la civilisation occidentale[6].

Notes et références

  1. (en) Cynthia Nelson, Doria Shafik, Egyptian feminist : a woman apart, American Univ in Cairo Press, (lire en ligne), p. 27
  2. (en) Ida Blom, Gendered nations : nationalisms and gender order in the long nineteenth century, Berg, , p. 148-149
  3. « Qasim Amin, un penseur féministe ? », Les clés du Moyen-Orient, (lire en ligne)
  4. Courants d'idées en Islam: du sixième au vingtième siècle, Albert Nader, page 147
  5. Sonia Dayan-Herzbrun, Femmes et politique au Moyen-Orient, Éditions L'Harmattan,
  6. Islamistes, apologistes et libres penseurs, Ghassan Finianos, page 51

Bibliographie

  • Sonia Dayan-Herzbrun, Femmes et politique au Moyen-Orient, Paris, L'Harmattan, coll. « Bibliothèque du féminisme », , 157 p. (ISBN 978-2-7475-9391-5, notice BnF no FRBNF40075355, lire en ligne)
  • Alain Roussillon, Fāṭimah al-Zahrāʼ Azruwīl, Être femme en Égypte, au Maroc et en Jordanie, Aux lieux d'être, 2006, (ISBN 2916063161)

Voir aussi

Articles connexes

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