Pureté

Le mot pureté est employé dans plusieurs domaines :

Chimie

La pureté est la propriété d'un objet ou d'une substance chimique de ne pas contenir (ou de contenir à l'état de traces) de corps ou d'éléments étrangers. Elle peut être exprimée en pourcentage ou en carats pour les métaux précieux. On peut vérifier la pureté d'un corps en comparant son point de fusion ou d'ébullition mesuré avec le point de fusion ou d'ébullition du corps donné dans la littérature.

Optique et colorimétrie

Pureté et saturation sont synonymes dans ces domaines. Une couleur pure est la sensation associée à une onde monochromatique du domaine visible. On dit alors qu'elle est saturée au maximum ou saturée à 100 %.

Acoustique et musique

Un son pur est un son correspondant à une variation de pression sinusoïdale[1].

Un intervalle pur correspond à un rapport de fréquences qui s'exprime par une fraction rationnelle simple.

Religion

Judaïsme

Dans le judaïsme, il est deux domaines principaux dans lesquels la pureté constitue le paramètre majeur : les lois alimentaires (cacherout) et la relation conjugale (pureté familiale) car il existe constamment pour les Juifs un objectif de sainteté à atteindre à travers la « sanctification du Nom de Dieu », conformément au commandement répété dans la Torah : « Car Je suis l'Eternel... Soyez saints parce que Je suis saint » (Lév 11:45)[2].

« La source de toute tahara, « pureté », selon le judaïsme, est la vie elle-même. À l’opposé, la mort est considérée comme l’origine de la touma, « l’impureté » » qui n'est ni mauvaise ni dangereuse ni tangible car il s'agit d'un état spirituel – l’absence de pureté –,« tout comme l’obscurité est l’absence de lumière »[3]. La pureté est donc la clé de la sainteté, la condition préalable pour tendre voire accéder à la sainteté de l’esprit[2].

Christianisme

Dans la religion chrétienne, la pureté est notamment associée à l'abstinence sexuelle avant le mariage. Cette appréciation reste limitée, la pureté est en fait, l'union à Dieu, qui aime les cœurs purs (Matthieu 5,8.), c'est-à-dire, les cœurs qui aiment les commandements de Dieu et les mettent en pratique. On peut vivre la chasteté dans tous les états de vie : vie consacrée, laïque, mariage, célibat. La pureté est également associée au Sacré-Cœur de Jésus-Christ, et à la Vierge Marie, avec la grâce.

Pour les Catholiques, le recouvrement de la pureté entachée par le péché s'obtient par une demande de pardon sincère à Dieu par l'intermédiaire d'un prêtre descendant de Saint-Pierre en vertu de l'ordre de Jésus-Christ[4], le Croyant devant avoir la ferme intention de s'affranchir du péché confessé, le processus de purification s'obtenant donc par le sacrement de réconciliation, communément appelé "confession", dont les dispositions sont prévues aux canons 1440 à 1449 du code de croit canonique[5]. Dans l'attente d'être en mesure de se confesser ou pour vaincre une impureté récurrente, notamment des pensées d'ordre sexuel hors mariage, l'Église recommande la prière d'intercession dans la communion des Saints reconnus pour leur vertu de pureté, et particulièrement à Saint-Joseph[6]. De surcroît, en mémoire de l'ancienne alliance juive qui n'a jamais été révoquée par l'Église[7], l'Église recommande la récitation régulière des psaumes de l'ancien testament, spécialement du psaume 50 (51) appelé Miserere, la strophe de ce psaume à répéter avec contrition le plus souvent étant "Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur."[8] l'hysope étant ici l'un des symboles prophétique du précieux sang du Christ[9] répandu pour la purification du monde entier, l'allégorie de l'Agneau de Dieu étant issue de cette analogie préquelle de l'agneau pascal purificateur de l'ancienne alliance[10],[11].

Afin d'échapper au châtiment consécutif de la perte de la pureté et recouvrer les grâces qui auraient dû être accordées durant la vie si la personne avaient conservé sa pureté de corps et d'âme[12], la restauration de la pureté originelle de l'âme s'obtient par les indulgences plénières ou partielles prévues aux canons 992 à 997 du code de droit canonique[13] à la suite d'exercices spirituels plus ou moins complexes[14] effectués pour soi-même ou pour un proche défunt afin de lui éviter le purgatoire, l'obtention de l'indulgence pour les défunts ayant été facilitée depuis 2020[15].

L'exégèse chrétienne se fonde, en ce qui concerne la pureté, sur l'enseignement du Christ relaté dans Saint Marc 7, 14-23 « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »[16].

Hindouïsme

Dans l'hindouisme, la pureté est associée à une caste : celle des brahmanes. Ils ne touchent rien d'impur tout au long de leurs journées ; impurs comme : le cuir, les animaux morts, les égouts, les ordures ménagères. Ces tâches sont pour les dalits, à l'opposé de l'échelle sociale séculaire de l'Inde[17].

Idéologie

La pureté raciale est une notion à la base de l'idéologie raciste ou aryenne.

Références

  1. Mario Rossi, Audio, Lausanne, PPUR, , 1re éd., 782 p. (ISBN 978-2-88074-653-7, lire en ligne), p. 5-6
  2. Rav Mordekhaï Bensoussan, « La notion de pureté dans la Torah », sur The Jerusalem Post | JPost.com, (consulté le )
  3. Rivkah Slonim, « La pureté et l’impureté », sur fr.chabad.org (consulté le )
  4. « Pourquoi les catholiques confessent-ils leurs péchés à un prêtre, et non directement à Dieu ? », sur Aleteia, (consulté le )
  5. « Catéchisme de l'Église Catholique - IntraText », sur www.vatican.va (consulté le )
  6. F.C, « Prière à SAINT JOSEPH pour obtenir la pureté », sur site-catholique.fr, (consulté le )
  7. Jean Duhaime, « « L’ancienne Alliance jamais révoquée » dans les interventions récentes des papes », Théologiques, vol. 24, no 2, , p. 147–166 (ISSN 1188-7109 et 1492-1413, DOI 10.7202/1050505ar, lire en ligne, consulté le )
  8. « Psaume 50 - Miserere ... », sur Bible : Parole et paroles (consulté le )
  9. « Le sang précieux de Christ (3) », sur www.bible-notes.org (consulté le )
  10. « 5 avril 2007: Messe "in Cena Domini" | BENOÎT XVI », sur www.vatican.va (consulté le )
  11. « Pâques et la Pâque juive (l'agneau pascal, rituel juif du Seder Pessah) », sur www.info-bible.org (consulté le )
  12. « Que sont les indulgences et les indulgences plénières ? Cette notion est-elle biblique ? », sur GotQuestions.org/Francais (consulté le )
  13. « LIVRE IV LA FONCTION DE SANCTIFICATION DE L'ÉGLISE (Cann. 834 - 848) - PREMIERE PARTIE LES SACREMENTS - TITRE IV LE SACREMENT DE PÉNITENCE (Cann. 959 – 997) - CHAPITRE IV LES INDULGENCES, Code de Droit Canonique », sur www.vatican.va (consulté le )
  14. « Recueil de plusieurs Indulgences... », sur Recueil de plusieurs Indulgences que tout fidèle peut gagner, et de celles qui sont attachées aux chapelets ou rosaires, nommés brigittains, bénis par le souverain pontife on [sic] par celui à qui il en a accordé le pouvoir.- A Falaise, chez Brée frères, imprimeurs de M. l'Evèque de Séez, 1809.- 24 p. ; 13,5 cm., (consulté le )
  15. « Le Vatican facilite l'obtention d'une indulgence pour les morts en novembre », sur Aleteia, (consulté le )
  16. « Ce qui rend l’homme impur - Les méditations - Catholique.org », sur viechretienne.catholique.org (consulté le )
  17. C.A. Jones et J.D. Ryan, Encyclopedia of Hinduism, publié par Checkmark Books, p. 329-330 (ISBN 0816073368)

Voir aussi

Articles connexes

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