Puits artésien

Un puits artésien est une exsurgence formant un puits où l'eau jaillit spontanément. Le puits peut également être artificiel (forage). Ce phénomène a été mis en évidence pour la première fois en France par les moines de l'abbaye de Lillers, en Artois en 1126, d'où son nom.

Pour les articles homonymes, voir Artésien (homonymie).

Aquifère artésien.

Description

Structure géologique très simplifiée de la région de Béthune-Lillers (le sud se trouve à gauche, le nord à droite).

L'« artésianisme » se produit lorsque la configuration particulière de la géologie d'un lieu et sa topographie provoquent une telle mise en pression de l'aquifère, soit lorsque l'inclinaison de la couche géologique imperméable qui le surmonte le contraint sous le niveau de sa ligne piézométrique (ligne d'égale pression de l'eau souterraine). Si cette couche est forée, l'eau remonte le forage en jaillissant, selon le principe des vases communicants.

Ces eaux souterraines profondes pouvant être chaudes, les puits artésiens sont aussi utilisés dans des systèmes de chauffage géothermique.

On désigne parfois à tort par « puits artésien » un puits foré dans une nappe sous pression, qui n'est pas jaillissante mais simplement « captive ».

Dans ce cas, on devrait parler de « puits subartésien ».

Origine des puits artésiens

Dès les premiers siècles de notre ère, les peuples de l’Orient connaissaient l’art d’aller chercher dans les profondeurs de la terre l’eau des nappes invisibles, et de la faire monter à la surface du sol, où on l’employait pour tous les usages domestiques et pour les besoins de l’agriculture.

Les oasis qui parsèment les déserts de la Syrie, de l’Arabie et de l’Égypte, doivent leur fertilité aux sources d’eaux jaillissantes pratiquées par la main de l’homme[1].

Puits de Tours et Paris

Tours fut, avant Paris, l'une des villes pionnières en Europe en ce qui concerne le forage de puits artésiens. La campagne tourangelle de forages se déroula pendant les années 1830. Ces forages étaient nettement moins profonds qu'en Île-de-France : 150 m en moyenne contre plus de 500 m.

La plupart des puits ont été réalisés par Joseph Degousée (1795-1862) qui s'associera plus tard avec son gendre Charles-Auguste Laurent (1821-1870). Les premiers alimentaient des fontaines de quartier, puis ils furent forés pour des casernes, une filature de soie, des brasseries, des moulins à céréales, des jardins, des cultures et un abattoir[2].

Notes et références

  1. Louis Figuier, « Les Puits artésiens », dans Les Merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes, Furne, Jouvet et Cie, (lire en ligne), p. 529–615
  2. « Puits artésiens », sur keblo1515.free.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Sabine Barles et André Guillerme (1993) « Les puits artésiens d'absorption », in : Histoire de l’environnement et des phénomènes naturels, Paris, Presses du CNRS, p. 119-122.

Articles connexes

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