Prony

Prony désigne, selon le contexte, des objets fort différents indirectement reliés entre eux.

Savant

Prony désigne d'abord, chronologiquement, un manoir sur la commune d'Oingt, dans le Rhône, qui correspondait autrefois à une seigneurie dont un titulaire, Gaspard de Prony, s'est fait connaître au XIXe siècle par ses travaux d'ingénieur. Hydrolicien et mécanicien et auteur d'autres recherches scientifiques, il resta 34 ans directeur de l'École des Ponts[1].

Gaspard de Prony a conçu une machine pour mesurer le couple au démarrage d'une machine, le frein de Prony, restée en usage au cours du XIXe siècle pour comparer les machines à vapeur.

L'équation de Prony, utilisée en hydraulique, permet de calculer la perte de charge due à la friction dans une conduite.

Un navire de guerre dont la construction commence en 1844, cinq ans après la mort du savant, reçoit son nom. La Corvette Prony (en) est lancée en 1847[2]. C'est un navire en bois à propulsion mixte, à voile et à vapeur à roues, avec une machine de 320 chevaux[3]. En station au Brésil et à la Plata en 1850[4], puis désarmé, le Prony est affecté en 1853 à la division navale chargée de revendiquer pour la France le territoire de Nouvelle-Calédonie.

Le capitaine de frégate Jean-Joseph de Brun, en assurera le commandement du mois d'octobre 1852 à février 1856. Sa correspondance durant cette période a été publiée en 1934 par son fils, Henri de Brun, dans un ouvrage de 80 pages, "La campagne du Prony dans les mers du Sud" imprimé à Moulin par Les Imprimeries Réunies.

Le Prony fera naufrage à la suite d'une tempête alors que le navire accomplit une mission d'observation de la Guerre de Sécession américaine, en 1861.

Baie et village de Nouvelle-Calédonie

La corvette Prony reconnaît le littoral de la Nouvelle-Calédonie[5], et on donne son nom à la Baie de Prony (en), au sud de l'île. Un établissement du Bagne de Nouvelle-Calédonie, dit le camp Sebert, y a été établi. Après la fermeture du bagne, le familles des mineurs employés à l'extraction du minerai ont occupé les bâtiments. L'extraction dans des mines à ciel ouvert de 1955 à 1968 a causé une pollution reconnue par l'ONU[6].

Propriétaire des bâtiments depuis 2007, la Province Sud a inscrit les vestiges du village de Prony à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques[7].

Unités

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Au XIXe siècle, Gaspard de Prony est connu pour ses travaux de mécanicien. Son frein de Prony mesure le couple au démarrage. Édouard Hospitalier proposera[Quand ?] d'appeler prony l'unité de puissance qu'il avait définie[réf. nécessaire], celle nécessaire pour élever d'un mètre un poids de un kilogramme en une seconde[8]. Ce nom d'unité a été peu utilisé et l'usage du kilogramme-force rend sa définition obsolète.

Gaspard de Prony avait publié un traité des intervalles musicaux avec une table de logarithmes en base 2, faisant correspondre des rapports de fréquence avec un nombre décimal d'octaves, suivant une suggestion d'Euler datant du siècle précédent. Une seconde table donne la multiplication des valeurs de la première par douze, pour correspondre à l'intervalles du demi-ton dans l'accord à tempérament égal, conformément à la proposition de Lambert. Il appelait cette quantité « logarithme acoustique » ; on l'a parfois désignée en France comme « unité de Prony ». On[Qui ?] décida de lui donner son nom[Quand ?]. L'intervalle en pronys entre deux sons est égal à douze fois le logarithme binaire du rapport de leurs fréquences fondamentales. C'est dire que deux notes qui ont un écart d'un prony ont un intervalle d'un demi-ton dans une gamme au tempérament égal[réf. nécessaire].

Alexander John Ellis a repris le raisonnement de Prony en remarquant que deux décimales suffisaient. Le cent, en usage en musicologie et en ethnomusicologie, est le centième de demi-ton au tempérament égal[9].

Notes et références

  1. Y. Chicoteau, A. Picon et C. Rochant, « Gaspard Riche de Prony ou le génie « appliqué » », Culture technique, , p. 171-183 (lire en ligne).
  2. Jacques Vichot, Répertoire des navires de guerre français, .
  3. « État général de la Marine », .
  4. « État général de la Marine », .
  5. Louis-Marie-François Tardy de Montravel, « Rapport sur l'exploration des côtes de la Nouvelle-Calédonie », Journal des Débats, (lire en ligne).
  6. (en) « The impacts of opencast mining in New Caledonia », sur www.greenstone.org, vers 1983.
  7. « village de Prony » (consulté le ).
  8. Chicoteau, Picon et Rochant 1984, p. 179.
  9. J. Bosquet, « Sons musicaux, intervalles et tempéraments », Bulletins de l'Académie Royale de Belgique, no 60 passage=1205-1247, (lire en ligne).
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