Processus de Berlin

Le Processus de Berlin est une initiative diplomatique lancée par l'Allemagne lors de la conférence des États des Balkans occidentaux qui s'est tenue à Berlin en 2014 en vue d'accélérer les processus d'adhésion dans l'Union européenne des pays de la région.

  • États candidats à l'adhésion à l'UE participants
  • États de l'UE participants
  • Autres États de l'UE

Le processus s'inscrit dans une double dynamique de développement des liens multilatéraux entre les Balkans occidentaux et certains États membres de l'Union européenne et d'amélioration de la coopération régionale dans une zone marquée par de profonds conflits ethniques et territoriaux tout au long du XXe siècle et jusqu'au début du XXIe siècle et la dislocation de la Yougoslavie. Les discussions portent principalement sur des questions de développement des infrastructures et de l'économie de la région. C'est l'une des initiatives phares du troisième cabinet Merkel en matière de politique étrangère.

Historique

Angela Merkel, initiatrice du processus.

Un sommet a lieu annuellement dans l'un des États participant au processus et permet la rencontre de dirigeants politiques et de représentants de la société civile autour de thématiques spécifiques :

En 2014, la première conférence se tient à Berlin et réunit des représentants européens, allemands, autrichiens, croates (membre de l'UE depuis 2013), slovènes (membre de l'UE depuis 2004) et de l'ensemble des États des Balkans. L'objectif principal affiché par l'hôte de la conférence, Angela Merkel, est de montrer l'engagement de l'UE à travailler à long terme avec les Balkans occidentaux dans la perspective de futurs élargissements. C'est également l'occasion pour les dirigeants de ces États de montrer leurs engagements à travailler ensemble au niveau régional[1].

Cette même année, le nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, annonce que jusqu'en 2020, « il n'y aura pas de nouveaux élargissements de l'Union européenne » ; ce qui ne remet pas en cause l'approfondissement des relations et des partenariats menés entre l'UE, ses membres et les États des Balkans aux travers des différentes politiques menées (Accords de stabilisation et d'association, politique étrangère et de sécurité commune, instruments de préadhésion, etc.)[2].

En 2015, le second sommet a lieu à Vienne ; la France et l'Italie se joignent au processus et les thématiques sont élargies à des sujets tels que la création d'emplois, la liberté d'expression et le règlement des différends bilatéraux persistants dans la région. La crise migratoire en Europe qui affecte les deux ensembles de pays (UE et candidats) est également présente dans les discussions[3].

En 2016, le troisième sommet se tient à Paris et le nombre de projets de coopération est revu à la hausse avec notamment le cofinancement par l'Union européenne de trois projets ferroviaires d'envergure, de projets visant à améliorer l'efficacité énergétique au niveau régional (mise en place d'un marché régional de l'électricité), du développement du marché régional commun (ALECE), de l'amélioration des échanges universitaires au travers du programme Erasmus, d'investissements dans l'éducation et de la mise en place d'un Bureau régional de coopération de la jeunesse (sur le modèle de l'Office franco-allemand pour la jeunesse)[4].

En 2017, le quatrième sommet se tient à Trieste et poursuit les efforts menés depuis 2014 ; un vaste plan d'investissement baptisé « The Balkan Marshall Plan » est approuvé ; avec un budget de plus de 500 millions d'euros apporté par la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD)), il vise à développer les zones moins développées de la région[5].

En 2018, le cinquième sommet se tient à Londres et se concentre sur la stabilité économique de la région afin de créer un environnement propice aux affaires. Des mesures sont prises afin de prévenir le chômage des jeunes et de promouvoir entrepreneuriat et l'inter-connectivité régionale. Le sommet aborde la question de la sécurité et de la lutte contre le crime organisé, le trafic d'êtres humains, de drogues et d'armes ainsi que le terrorisme. L'accent est mis sur la consolidation de la démocratie et la prévention des conflits dans la région[6].

En 2019, le sixième sommet se tient à Poznan.

Le septième sommet a lieu en Bulgarie à Sofia en 2020.

États participants

Dix États membres de l'Union européenne participent au processus :

La totalité des États des Balkans occidentaux sont associés au projet :

Sources

Références

  1. Frédéric Lemaître, « Berlin met les Balkans à l'honneur », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. « L'élargissement de l'Union européenne », sur Toute l'Europe (consulté le ).
  3. « Balkans occidentaux : les réfugiés s'invitent au Sommet de Vienne », sur Le Courrier des Balkans (consulté le ).
  4. (en) « Final Declaration by the Chair of the Paris Western Balkans Summit », sur le site du Ministère des Affaires étrangères et européennes de la France (consulté le ).
  5. Jeanne Cavelier, « Les Balkans à Trieste pour se rapprocher de l'UE », sur Le Monde, (consulté le ).
  6. About the Western Balkans Summit

Bibliographie

  • Jean-Claude Mignon, Rapport d'information sur les Balkans, Assemblée nationale, commission des affaires étrangères, (lire en ligne)

Compléments

Articles connexes

Liens externes

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