Procès des 193

Le procès des 193 désigne un procès de 193 activistes populistes anti-tsaristes en automne 1877 à Saint-Pétersbourg.

Le procès des 193 fait suite à un procès en chargé de juger les manifestants de la place Notre-Dame-de-Kazan le [1] et un autre à Moscou en mars qui avait réuni 50 accusés[2].

Organisation

Le procès des 193 fut organisé devant une chambre du Sénat. Commencé à la mi-, il se poursuivit durant des mois pour s’achever le .

Accusés

  • Nicolas Kibaltchitch, activiste de la future Narodnaïa Volia.
  • Sergueï Golouchev, activiste, peintre, critique d'art.
  • Ekaterina Brechko-Brechkoskaia, activiste du Cercle Tchaïkovski qui participe à la création d'une commune à Kiev[3].
  • Anna Yakimova, enseignante qui développe une activité humanitaire auprès des paysannes et ouvrières russes[3].

Verdicts

Dans le contexte de l'époque, les peines prononcées furent plutôt légères. Les peines les plus lourdes ne dépassaient pas dix ans de travaux forcés et ne furent infligés qu’à cinq des accusés[4]. Cependant, soixante-cinq des accusés avaient été tués, étaient morts par suicide ou avaient perdu la raison durant leur emprisonnement avant le procès[5].

Impact

Pour le gouvernement russe, ce procès devait constituer le dernier acte de « la liquidation de la propagande révolutionnaire dans l'Empire[6] ». L’impact politique du procès fut tout à fait désastreux pour le pouvoir politique. Pendant des mois, des opposants résolus du régime tsaristes eurent l’occasion de présenter leurs griefs à l’envi. Pis, les conjurés parvinrent à s’attirer la sympathie du public et même du jury, qui demanda aussitôt à Alexandre II d’alléger les peines les plus lourdes en les commuant en simples exil[7].

Le lendemain du verdict, le , Véra Zassoulitch tentait d’assassiner le général Fiodor Fiodorovitch Trepov[8],[9]. Ce geste donna lieu à un nouveau procès public en .

Notes et références

  1. Radzinsky, Alexandre II, p. 314.
  2. Hélène Carrère d’Encausse, Alexandre II, p. 394.
  3. Jean-Jacques Marie, Les femmes dans la révolution russe, dl 2017 (ISBN 978-2-02-135010-4 et 2-02-135010-X, OCLC 1006729319, lire en ligne), p.43
  4. Carrère d’Encausse, p. 395.
  5. (en) Richard Wortman, The Crisis of Russian Populism, p. 24.
  6. Franco Venturi, Les Intellectuels, le peuple et la révolution. Histoire du popuplisme russe au XIXe siècle, p. 952, Gallimard, 1972.
  7. Carrère D’Encausse, Alexandre II, p. 395.
  8. (en) Richard Wortman, The Crisis of Russian Populism, p. 24, Cambridge University Press, 1967 (reprint 2008).
  9. Carrère d’Encausse, Alexandre II, p. 396.

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Edvard Radzinsky, Alexandre II. La Russie entre espoir et terreur, Le Cherche-midi, Paris, 2009
  • Portail de la culture russe
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