Prieuré de Guesnes

Le prieuré de Guesnes est un ancien prieuré de l'ordre de Fontevraud situé à Guesnes (Vienne).

C'est entre Poitiers et Fontevraud-l'Abbaye, et à 39 km de celle-ci, mais dans le département de la Vienne (département), que fut fondé à proximité de gués, d'où l'origine probable du nom du lieu. Des gués pour faciliter le passage, le prieuré fontevriste de Guesnes. Les domaines du prieuré s'étendant sur les deux rives de la Briande avaient permis de plus le fonctionnement de quatre moulins qui apportaient aux Fontevristes un appréciable complément de revenu[1].

Localisation

Sis à 39 km de l'abbaye Notre-Dame de Fontevraud[1], le prieuré de Guesnes présente la rare particularité d'offrir des vestiges tant du prieuré des moines (église Saint-Jean) que de celui des moniales. Le nom d'impasse du couvent qui est donné à la voie qui y conduit ne rend donc compte qu'imparfaitement de la richesse fontevriste du lieu.

Historique

Fondation du prieuré

La fondation du prieuré de Guesnes, prieuré fontevriste poitevin situé entre Lencloître et Loudun, est attestée dès avril 1106, au lieu nommé Fondoire près de Guesnes « Fontem Buldarium », dans la confirmation par le pape Pascal II. Le bourg de Guesnes est fondé, sur une terre donnée par Raoul de Saint-Jean-de-Sauves et d’Étienne de Messemé, au bord de la Briande et non loin de la forêt de Scévolles.

Disparition du prieuré

Les bâtiments subsistants ont été en partie transformés en bâtiments d’exploitation agricole, ce changement de destination ayant entrainé une mutilation partielle des deux gisants - un chevalier et sa dame - situés dans l’ancienne salle capitulaire. Pour autant, le plus spectaculaire dans l'architecture de cet ensemble prieural reste assurément la construction d'une galerie devant le bâtiment des Moniales et qui ressemble superbement à une aile d'un cloître à étages à ceci près que la construction date de 1862 et que  mis à part l'esthétique  cette galerie n'a rien de fontevriste[2].

Édifices cultuels

Mur et colonne soutenant l'ancienne voûte du choeur de la chapelle des moniales.
Vue latérale de la Chapelle des moines fontevristes Saint Jean de l'Habit à Guesnes
Les deux nefs de la chapelle des moines Saint Jean de l'Habit à Guesnes.

Chapelle des Moniales

La chapelle Sainte-Marie du prieuré des moniales, englobée tant dans les constructions modernes que dans les bâtiments d'exploitation, mais dont il reste d'importants vestiges in situ est orientée selon un axe est-sud-est. Une chapelle funéraire du XIIXe siècle de la famille de Dreux (Thomas et Hugues) accolée au sud-est du chœur de l’église est riche de trois enfeux - abritant des gisants-, dont sans doute celui de Thomas Drogo[3], implantés sur les murs gouttereaux. L'un de ces gisants à souffert de la construction postérieure d'un mur de refend[4].

Chapelle des Moines

La chapelle Saint-Jean de l’Habit du prieuré des Moines. La chapelle Saint-Jean de l’Habit est ainsi nommée par référence à la dernière scène de la vie terrestre du Christ. Mére voilà, ton fils ; Fils voilà ta mère ; dès ce moment, le disciple la prit chez lui. Evangile selon saint Jean XIX ; 26-27. Cette chapelle à deux nefs, la seconde a été construite par l’abbesse Anne d'Orléans sœur de Louis XII, Abbesse de Fontevraud en 1478, ainsi qu’en témoigne la clef de voûte à ses armes[1]. Elle est aujourd’hui l’église paroissiale du bourg. Le portail qui y donne accès a été ouvert en 1671. En 2016, un arrêté de péril a malheureusement interdit l'accès à la chapelle pour des raisons tenant au mauvais état du beffroi sommant le portail d'accès[5].

Autres éléments du patrimoine monastique

Dortoir, salle capitulaire, chauffoir (1485), ces deux derniers éléments qui subsistent encore de nos jours et qui se remarquent facilement de l'extérieur sont situés dans un bâtiment élevé flanqué d’une tourelle d’angle à encorbellement. Une salle surmontant le chauffoir avait probablement une fonction défensive[6].

Une clef de voûte armoriée dans la seconde nef de la chapelle Saint-Jean de l'Habit témoigne du don qu'en fit sur "ses" deniers l’abbesse Anne d'Orléans.

Anecdotes

De la difficile cohabitation d'un lieu anciennement de culte et d'une exploitation agricole.

Lorsque Thomas Drogo obtient l'autorisation d'être inhumé dans l'enceinte du prieuré, il lui fut - probablement - aussi accordé l'autorisation que soit installé un gisant à son effigie ainsi qu'un à celui de sa Dame. Ces deux gisants un peu dégradés par l'exploitation agricole dont a fait l'objet la propriété ont été redécouverts dans la salle capitulaire en 1998[7].

Notes et références

Notes

    Références

    1. Charte de Fontevrault, « Prieuré Fontevriste de Guesnes (86420) à 39 km de l’Abbaye royale de Fontevraud. », sur Dictionnaire de l'ordre monastique de Fontevraud, (consulté le )
    2. « Prieuré fontevriste de Guesnes », sur Prieurés fontevristes, (consulté le )
    3. « Prieuré de Guesnes », sur Dictionnaire de l'ordre monastique de Fontevraud (consulté le )
    4. « ARMMA », sur ARMMA (consulté le )
    5. « Un arrêté de péril frappe l’église du prieuré masculin fontevriste de Guesnes », sur Dictionnaire de l'ordre monastique de Fontevraud, (consulté le )
    6. « Prieuré fontevriste de Guesnes », sur Prieurés fontevristes, (consulté le )
    7. « Joelle Ernoul (de l’APF) dans ses oeuvres lors de la visite du Prieuré fontevriste de Guesnes (86420) », sur Dictionnaire de l'ordre monastique de Fontevraud, (consulté le )

    Articles connexes

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