Présidence de Martin Van Buren

La présidence de Martin Van Buren débuta le , date de l'investiture de Martin Van Buren en tant que 8e président des États-Unis, et prit fin le . Membre du Parti démocrate et vice-président d'Andrew Jackson, Van Buren entra en fonction après avoir remporté l'élection présidentielle de 1836 face au général William Henry Harrison, candidat du Parti whig. Il fut candidat pour un second mandat à l'élection présidentielle de 1840 mais fut battu cette fois par Harrison.

Présidence de Martin Van Buren

8e président des États-Unis

Type
Type Président des États-Unis
Résidence officielle Maison-Blanche, Washington
Élection
Système électoral Grands-électeurs
Mode de scrutin Suffrage universel indirect
Élection 1836
Début du mandat
Fin du mandat
Durée 4 ans
Présidence
Nom Martin Van Buren
Date de naissance
Date de décès
Appartenance politique Parti démocrate

Élu sur un programme qui revendiquait l'héritage de son prédécesseur, Van Buren défendit la conception jacksonienne du pouvoir où l'État ne jouait qu'un rôle restreint dans la régulation de l'économie. Cette doctrine fut toutefois rapidement remise en cause par la panique de 1837 qui entraîna une forte dépression économique et des faillites en cascade. Le président fut longtemps réticent à impliquer l'exécutif dans la gestion de cette crise mais la gravité de la situation le poussa finalement vers la fin de son mandat à donner son accord à la création d'une banque fédérale. En politique intérieure, Van Buren, bien qu'étant personnellement hostile à l'esclavage, se refusa à le condamner officiellement et favorisa même à plusieurs reprises les intérêts esclavagistes afin de ne pas se couper de l'électorat du Sud, traditionnellement acquis aux démocrates. Il poursuivit également la politique indienne de Jackson en continuant d'expulser par la force les tribus amérindiennes de leurs territoires.

Sa présidence connut davantage de succès sur le plan des affaires étrangères : Van Buren parvint à éviter un conflit armé avec la Grande-Bretagne dans un contexte de tensions au sujet du Canada et ménagea le gouvernement mexicain en refusant l'admission du Texas au sein de l'Union. Son échec à juguler la crise économique de 1837 lui fut cependant grandement reproché et constitua l'une des causes principales de sa défaite à l'élection présidentielle de 1840. Pendant les quatre années de son mandat, Van Buren connut des alternatives de revers et de succès et son bilan à la tête du pays est jugé comme moyen, au mieux, par les historiens. En revanche, il joua un rôle crucial dans la construction du Parti démocrate qui domina la vie politique américaine dans les décennies suivantes.

Élection présidentielle de 1836

Sous la présidence d'Andrew Jackson, Martin Van Buren était apparu comme le successeur désigné du président en fonction à la suite de l'affaire Petticoat, et il fut élu vice-président aux côtés de Jackson en 1832[1]. Les deux hommes — le charismatique Old Hickory et le redoutable Sly Fox — avaient des personnalités très différentes mais ils formèrent une équipe de travail efficace pendant leurs huit années de collaboration au pouvoir[2]. Ayant refusé de briguer un troisième mandat en vue de l'élection présidentielle de 1836, Jackson, dont l'influence restait forte au sein du Parti démocrate, soutint activement la candidature de Van Buren[3]. Fort de cet appui, ce dernier décrocha à l'unanimité l'investiture de son parti lors de la convention nationale démocrate de 1835[4]. Deux noms furent avancés pour la nomination à la vice-présidence : le représentant Richard Mentor Johnson du Kentucky et l'ancien sénateur William Cabell Rives de Virginie. Même si la plupart des démocrates du Sud préféraient Rives, son adversaire avait la faveur du président et l'influence de Jackson fut déterminante pour permettre à Johnson de figurer comme colistier sur le ticket démocrate[5].

Le Parti whig, qui rassemblait des opposants divers à la politique de Jackson, se mobilisa pour empêcher Van Buren d'accéder à la présidence. En l'absence d'unité du parti et d'une organisation suffisamment solide pour désigner un ticket unique ou définir un programme politique global, les whigs présentèrent des candidatures multiples afin de provoquer une élection contingente à la Chambre des représentants[5]. Le sénateur Hugh Lawson White du Tennessee, un ancien partisan de Jackson, s'affirma rapidement comme le principal candidat whig dans le Sud et se présenta même comme le seul candidat véritablement sudiste. Au Nord, le général William Henry Harrison, rendu célèbre par sa victoire contre les Amérindiens à la bataille de Tippecanoe en 1811, devança le sénateur Daniel Webster en termes de popularité. Le Parti whig fit campagne sur la dénonciation de la « tyrannie exécutive » de Jackson et dépeignit Van Buren comme un politicien de carrière indigne de confiance[6].

Sur la question de l'esclavage, Van Buren dut exprimer un avis qui devait plaire à la fois aux États pro-esclavagistes du Sud et aux États du Nord où l'esclavage était illégal et impopulaire. Le principal enjeu fut de convaincre les électeurs sudistes qui considéraient tous les yankees comme suspects sur la question de l'esclavage[7]. Le candidat démocrate tenta de les rassurer en affirmant qu'il était opposé à l'abolition et que l'esclavage devait être maintenu dans les États où il était pratiqué[8]. Dans ce débat, Van Buren prit soin de ne pas évoquer ses convictions personnelles selon lesquelles l'esclavage était immoral mais garanti par la Constitution[9]. Plutôt que de défendre ses convictions, sa stratégie fut d'attaquer les abolitionnistes qui n'étaient populaires nulle part dans le pays. Lorsqu'il était vice-président, Van Buren avait déjà tranché, en sa qualité de président du Sénat, en faveur d'un projet de loi qui soumettait le courrier à caractère abolitionniste aux lois des États, garantissant ainsi que ce dernier ne serait pas distribué dans le Sud. Alors que les whigs sudistes mettaient en doute son soutien à l'esclavage, les partisans de Van Buren insistèrent sur le fait qu'il croyait en trois choses : qu'il n'était pas du devoir du Congrès d'interférer dans la politique des États en matière d'esclavage ; qu'une abolition de l'esclavage dans le district de Columbia serait « impolitique » ; que les tensions autour de l'esclavage fragilisaient l'Union. Dans ce contexte, Van Buren réalisa qu'il n'avait pas d'autre choix que de reconnaître l'existence de l'institution esclavagiste en tant que telle pour construire un parti viable et préserver l'unité de la nation. Les démocrates jetèrent ainsi les bases du premier parti politique moderne en évacuant sciemment toute référence à l'esclavage de leur plateforme partisane[10].

Van Buren remporta finalement l'élection en obtenant 170 votes de grands électeurs et 764 198 voix au suffrage populaire (50,9 %). Harrison arriva en deuxième position avec 73 votes, devant White (26 votes) et Webster (14 votes)[11]. Les 11 électeurs de Caroline du Sud se prononcèrent en faveur d'un cinquième candidat, Willie Person Mangum. En comparaison avec la campagne de Jackson en 1832, Van Buren obtint de meilleurs résultats en Nouvelle-Angleterre mais fit un score moins bon dans le Sud et l'Ouest[12]. La victoire de Van Buren fut tout à la fois la conséquence de son talent politique et de ses qualités personnelles, du soutien et de la popularité de Jackson, de la solide organisation du Parti démocrate et de la mauvaise campagne des candidats whigs[13]. Les grands électeurs de Virginie refusèrent cependant de voter pour Johnson à la vice-présidence et se portèrent sur William Smith, empêchant Johnson d'obtenir la majorité à une voix près[5]. En vertu des dispositions du douzième amendement, le Sénat fut invité à départager les candidats à la vice-présidence et Johnson fut élu[12]. Lors des élections législatives qui eurent lieu à la même période, les démocrates restèrent majoritaires dans les deux chambres du Congrès[14].

Cérémonie d'investiture

Van Buren prêta le serment présidentiel le sous l'autorité du juge en chef Roger B. Taney, lors d'une cérémonie devant l'aile Est du Capitole[15]. À 54 ans, il était alors le plus jeune président de l'histoire américaine. Dans son discours, Van Buren déclara que le rôle du président était de préserver les institutions politiques créées par les Pères fondateurs et en particulier, dans la plus pure tradition jeffersonienne, de limiter l'interventionnisme du gouvernement fédéral au profit de la liberté et de la souveraineté du peuple et des États[16].

La cérémonie d'investiture marqua l'avènement d'une véritable « dynastie présidentielle » avec le départ de Jackson et l'arrivée au pouvoir de Van Buren, son dauphin. Les deux hommes se rendirent ensemble à la cérémonie à bord d'un phaéton construit dans le bois de l'USS Constitution et tiré par quatre chevaux gris[17]. C'était la première fois qu'un président sortant accompagnait son successeur au Capitole le jour de son entrée en fonction[15]. Les festivités furent moins une célébration en l'honneur du nouveau président qu'un hommage à son prédécesseur, ce que Van Buren ne manqua pas de remarquer dans son discours inaugural :

« En recevant du peuple la confiance sacrée accordée à deux reprises à mon illustre prédécesseur, que ce dernier a si bien et si loyalement honorée, je sais que je ne pourrais m'acquitter de cette tâche difficile avec autant de capacité et de succès. Néanmoins… je formule l'espoir que je retrouverais, tout au long de mon chemin, des encouragements comparables[18]. »

Composition du gouvernement

Van Buren conserva la plupart des membres du cabinet et des fonctionnaires nommés par Jackson, car il pensait que cela permettrait de mettre un coup d'arrêt à la progression des whigs dans le Sud tout en redonnant au Parti démocrate l'image d'une formation politique unifiée au-delà des clivages partisans[19]. Les membres du gouvernement étaient originaires de diverses régions du pays : le secrétaire du Trésor Levi Woodbury venait de Nouvelle-Angleterre, le procureur général Benjamin F. Butler et le secrétaire à la Marine Mahlon Dickerson étaient issus des États du centre des États-Unis, le secrétaire d'État John Forsyth représentait le Sud et le maître des postes Amos Kendall, du Kentucky, était un natif de l'Ouest. Afin de pourvoir au poste de secrétaire à la Guerre, vacant depuis la fin de la présidence de Jackson, Van Buren songea à William Cabell Rives qui avait été candidat à la vice-présidence en 1836, mais ce dernier déclina la proposition. Le président nomma finalement Joel Roberts Poinsett, de Caroline du Sud, qui s'était opposé à la sécession lors de la crise de la nullification[20].

Les choix de Van Buren dans la formation de son cabinet furent critiqués par des Pennsylvaniens comme James Buchanan, qui pensaient que leur État aurait mérité d'être représenté au sein du gouvernement, ainsi que par quelques démocrates affirmant que Van Buren aurait dû effectuer des nominations partisanes afin d'accroître son propre pouvoir. Le nouveau président jugeait cependant plus habile d'éviter les litiges inhérents au favoritisme et sa décision de conserver le cabinet Jackson indiqua clairement qu'il avait l'intention de poursuivre la politique de son prédécesseur. Cette attitude s'expliquait aussi par le fait que Van Buren avait contribué à sélectionner la plupart des membres de l'ancien cabinet et avait entretenu avec eux des relations de travail étroites[20].

Mécontent de la discipline et de l'état d'esprit qui régnait dans la marine, Van Buren poussa Dickerson à démissionner en 1838 et le remplaça par James K. Paulding[21]. Butler quitta ses fonctions la même année et Van Buren désigna Felix Grundy, un sénateur du Tennessee proche de Jackson, pour lui succéder. Grundy fut par la suite remplacé à son tour par Henry D. Gilpin de Pennsylvanie[22]. John M. Niles, un fidèle du parti et ancien sénateur du Connecticut, fut nommé maître des postes en 1840[23].

Si Van Buren exerça une forte influence dans les affaires étrangères et dans les questions relevant du département du Trésor, le Bureau des postes ainsi que les ministères de la Guerre et de la Marine bénéficiaient d'une autonomie assez large[24]. Le président se réunissait régulièrement avec son cabinet et mit fin aux entretiens informels qui avaient suscité beaucoup de controverses sous la présidence de Jackson. Van Buren se considérait comme « un médiateur et, dans une certaine mesure, un arbitre entre les opinions contradictoires » de ses conseillers. Il consultait fréquemment les responsables des différents ministères et tolérait les échanges ouverts et même francs entre ses collaborateurs. Le détachement dont il faisait preuve dans les débats lui permettait de réserver son jugement et de préserver sa capacité à décider en dernier ressort[25].

Le président Martin Van Buren vers 1840.
Cabinet Van Buren
FonctionNomDates
PrésidentMartin Van Buren1837-1841
Vice-présidentRichard Mentor Johnson1837-1841
Secrétaire d'ÉtatJohn Forsyth1837-1841
Secrétaire au TrésorLevi Woodbury1837-1841
Secrétaire à la GuerreJoel Roberts Poinsett1837-1841
Procureur généralBenjamin F. Butler1837-1838
Felix Grundy1838-1840
Henry D. Gilpin1840-1841
Postmaster GeneralAmos Kendall1837-1840
John M. Niles1840-1841
Secrétaire à la MarineMahlon Dickerson1837-1838
James K. Paulding1838-1841

Nominations judiciaires

Van Buren nomma deux juges à la Cour suprême des États-Unis. En 1837, le Congrès avait voté une loi qui faisait passer le nombre de sièges à la Cour suprême de sept à neuf (Eighth and Ninth Circuits Act of 1837) mais le président Jackson n'avait procédé qu'à une seule nomination. Van Buren combla l'autre vacance dès le début de son mandat en nommant le sénateur John McKinley de l'Alabama, qui avait joué un rôle-clé dans la victoire du candidat démocrate en 1836. Une seconde vacance se produisit en 1841 avec la mort du juge Philip Pendleton Barbour. Le président proposa alors le nom du juge fédéral Peter Vivian Daniel pour remplacer Barbour et ce choix fut confirmé par le Sénat[26]. Outre ses deux nominations à la Cour suprême, Van Buren nomma huit juges aux tribunaux de district des États-Unis[27].

Politique intérieure

Panique de 1837

Caricature de 1837 attribuant la responsabilité de la panique bancaire au président Andrew Jackson (juché sur un âne) dont l'action est approuvée par Van Buren (chapeau à la main) : « je dois suivre les pas de mon illustre prédécesseur ! ».

Le , plusieurs banques de l'État de New York, à court de monnaie métallique, refusèrent soudainement la convertibilité du papier-monnaie en or ou en argent. De nombreuses institutions financières à travers le pays leur emboîtèrent le pas, marquant le début de la panique de 1837[18]. Cette crise économique fut suivie d'une dépression de cinq années au cours desquelles nombre de banques firent faillite et où le chômage atteignit des taux records[28].

Van Buren imputa l'effondrement de l'économie à la cupidité des entreprises et des institutions financières ainsi qu'à la surabondance des crédits accordés par les banques américaines. Les whigs blâmèrent pour leur part les politiques économiques mises en place par les démocrates, en particulier la circulaire d'espèce de 1836[18] qui imposait aux acheteurs de terrains d'État de payer en or et non en billets, ce qui eut pour effet de transférer les stocks de monnaie métallique des banques de l'Est vers les banques de l'Ouest[29] et de miner la confiance dans les billets de banque[30]. Les whigs pointèrent également du doigt le démantèlement par Jackson de la deuxième banque des États-Unis, dont la disparition avait permis aux banques étatiques de se livrer à des prêts et à l'impression de papier-monnaie sans réglementation efficace[31]. Un autre facteur ayant contribué au déclenchement de la panique fut la contraction imprévue du crédit anglais, qui avait permis de soutenir en partie la forte croissance économique du pays depuis 1830[32].

Création d'un système de trésorerie indépendante

Alors que le whig Henry Clay appelait de ses vœux la mise en place d'un « système américain » capable de relancer l'activité économique, Van Buren privilégia les concepts d'« économie stricte » et de « frugalité » pour répondre à la crise[33]. La possibilité d'une abrogation de la circulaire d'espèce divisa le Parti démocrate mais plusieurs de ses chefs de file, comme William Cabell Rives ou Nathaniel Tallmadge, n'étaient pas hostiles à l'abandon de la politique de monnaie forte menée par Jackson[34]. Après mûre réflexion, Van Buren annonça en qu'il ne toucherait pas à la circulaire d'espèce ; le président considérait en effet qu'une telle mesure serait préjudiciable aux banques de l'Ouest et ne voulait pas s'écarter de la ligne politique de son prédécesseur si tôt après le début de son mandat[35].

En maintenant la circulaire d'espèce, Van Buren manifesta clairement sa volonté de ne pas impliquer le gouvernement dans la régulation des activités bancaires. Ce principe irrigua toute la politique économique de son mandat. Sous la présidence de Jackson, le gouvernement fédéral avait retiré les fonds déposés à la Deuxième banque des États-Unis pour les transférer dans des établissements bancaires plus modestes surnommés les « banques caniches » (pet banks). La Deuxième banque, et les pet banks après elle, avaient utilisé l'argent des autorités fédérales pour se livrer à des opérations bancaires régulières, en particulier l’extension des prêts. Van Buren chercha à instaurer une dissociation complète entre les banques et le gouvernement en appuyant la création d'un système de trésorerie indépendante, qui consisterait essentiellement en une série de coffres-forts destinés à abriter les fonds gouvernementaux[36]. Le système en question était dit « indépendant » en raison de son autonomie supposée à l'égard des banques et des créanciers britanniques, qui avaient beaucoup investi dans la Deuxième banque[37]. L'idée était inspirée des écrits de William M. Gouge, un défenseur de la monnaie forte selon lequel toute intervention fédérale dans le domaine bancaire risquait à la fois d'engendrer de la corruption et de provoquer un ralentissement économique en favorisant les cycles d'expansion-récession[38].

Lors de la réunion du 25e Congrès en , le président soumit son projet de trésorerie indépendante à l'approbation des parlementaires[39]. Dans l'esprit de Van Buren, le gouvernement devait être en mesure d'accepter le papier-monnaie comme moyen de paiement tout en cherchant à convertir ce dernier en espèce le plus rapidement possible[40]. Les banques étatiques s'opposèrent vigoureusement au projet de loi et une alliance de démocrates et de whigs conservateurs fit barrage à l'adoption du texte[41]. Alors que se poursuivait le débat sur le système de trésorerie indépendante, Rives et quelques autres démocrates firent défection et rejoignirent le Parti whig, que l'opposition à Van Buren avait galvanisé[39]. La panique bancaire s'amplifia au cours des années 1837 et 1838 et le déclin de l'activité économique permit aux whigs de remporter quelques sièges supplémentaires à la Chambre des représentants et au Sénat, même si le Parti démocrate conserva sa majorité dans les deux chambres[42],[43]. Une scission entre les députés démocrates entraîna toutefois l'élection du whig Robert M. T. Hunter à la présidence de la Chambre[44]. Les whigs progressèrent également au niveau local dans tout le pays, y compris dans l'État de New York d'où Van Buren était originaire[45].

Au début de l'année 1838, la plupart des banques mirent fin à leur moratoire sur la conversion du papier en argent en or ou en argent, mettant ainsi temporairement fin à la crise monétaire[46]. L'économie commença à repartir de plus belle et une coalition de démocrates et de whigs abrogea la Specie Circular cette année-là. Une deuxième crise économique, connue sous le nom de panique de 1839, éclata cependant en raison d'un surplus de coton. La baisse des revenus liés au commerce cotonnier provoqua une chute du prix des terres, força nombre d'industries à licencier leur personnel et accula les banques à la faillite. Selon l'historien Daniel Walker Howe, la crise économique de la fin des années 1830 et du début des années 1840 fut la plus grave récession de l'histoire des États-Unis jusqu'à la Grande Dépression[47]. Afin de répondre en partie à cette seconde crise, le Congrès adopta le système de trésorerie indépendante défendu par Van Buren en [48]. Le système fut aboli par les whigs en 1841 mais fut rétabli en 1846 et demeura en place jusqu'au vote du Federal Reserve Act en 1913[49].

Esclavage

Tout au long des années 1830, le mouvement abolitionniste avait gagné en popularité dans le Nord et l'activisme de certains groupes, comme l’American Anti-Slavery Society, fut critiqué par les dirigeants du Sud et parmi eux le sénateur John C. Calhoun[50]. Van Buren considérait que l'abolitionnisme mettait en péril l'unité de la nation et il s'opposa aux tentatives du Congrès d'abolir l'esclavage dans le district de Columbia contre la volonté des États esclavagistes ou d'interférer dans la politique des États où l'esclavage existait déjà[51]. De façon symbolique, Van Buren fut le premier président à utiliser le mot « esclavage » dans son discours d'investiture, ce qui reflétait la part croissante occupée par l'esclavage dans le débat national. Les positions de Van Buren sur la question lui valurent d'être traité d'« homme du Nord avec des sentiments du Sud »[52]. Van Buren était pourtant sensible aux préoccupations du Nord au sujet de l'expansion de l'esclavage et son refus d'admettre le Texas au sein de l'Union était en grande partie lié à son désir de ne pas aggraver les tensions à l'échelle du pays[53].

Sous la présidence de Van Buren, les grandes figures du Congrès cherchèrent à contourner le brûlant dossier de l'esclavage en appliquant la « règle du bâillon » (gag rule) : en vertu de cette pratique informelle, tout débat parlementaire se rapportant à l'abolition de l'esclavage était systématiquement ajourné. La règle permit pratiquement d'enterrer la controverse autour de l'« institution particulière » au Sénat mais, à la Chambre des représentants, le député et ancien président John Quincy Adams mena un combat vigoureux et populaire contre la gag rule[54]. Une tentative faite pour censurer Adams échoua mais une coalition de démocrates sudistes et nordistes veilla au maintien de la « règle du bâillon »[55]. Alors que le débat sur l'esclavage continuait de gagner en importance, un petit groupe de militants antiesclavagistes fonda le Parti de la liberté qui présenta un candidat, James G. Birney, à l'élection présidentielle de 1840[56].

Politique étrangère

Texas

La république du Texas s'était émancipée de facto de la tutelle du Mexique à la suite de la révolution texane (1835-1836), et les Texans votèrent par la suite à une majorité écrasante en faveur de leur admission au sein de l'Union[57]. En , peu de temps avant de quitter la Maison-Blanche, le président Jackson avait reconnu la république du Texas mais l'éventualité d'une annexion exacerba les tensions sectionnelles dans le pays et fit courir le risque d'une guerre avec le Mexique. Les abolitionnistes de Nouvelle-Angleterre dénoncèrent l'existence d'une « conspiration esclavagiste pour acquérir le Texas » et, dans un discours plein d'éloquence, Daniel Webster s'opposa fermement à l'annexion[58]. À l'inverse, un grand nombre de responsables sudistes étaient particulièrement favorables à l'implantation de l'esclavage dans de nouveaux territoires[59].

Prenant le contre-pied de la politique de Jackson, Van Buren chercha à apaiser les tensions aussi bien à l'étranger que sur le territoire national. À un différend financier qui opposait de longue date l'administration américaine au gouvernement mexicain, il s'efforça d'obtenir une solution diplomatique alors que Jackson n'avait pas hésité à brandir la menace d'une intervention armée[58]. De même, lorsque l'ambassadeur de la république du Texas à Washington suggéra aux autorités américaines de procéder à l'annexion du Texas en , Van Buren lui opposa un refus, invoquant les limites constitutionnelles d'un tel projet et le risque d'une guerre avec le Mexique[57]. Cependant, la crainte de voir la nation se déchirer au sujet de l'extension de l'esclavage joua sans aucun doute un rôle plus important dans la décision de Van Buren et continua de faire résolument obstacle à l'annexion[60]. Un accord tacite fut finalement obtenu entre les démocrates du Nord et du Sud, les nordistes acceptant de s'opposer aux mesures anti-esclavagistes tandis que les sudistes renonçaient à réclamer l'annexion du Texas[59]. En conséquence, ce dernier retira sa proposition d'annexion en 1838[57].

Rébellions canadiennes

Emplacement de l'île Navy au centre de la rivière Niagara.

Entre 1837 et 1838, les sujets britanniques du Bas et du Haut-Canada se soulevèrent pour protester contre leur manque d'autonomie politique. L'insurrection dans le Haut-Canada fut toutefois écrasée en à la bataille de Montgomery's Tavern. Un certain nombre de rebelles franchirent alors la rivière Niagara pour se réfugier dans l'État de New York et le dirigeant canadien William Lyon Mackenzie commença à recruter des volontaires à Buffalo. Mackenzie déclara la République du Canada et, avec les maigres forces dont il disposait, échafauda un plan pour envahir le Haut-Canada depuis l'île Navy, située sur la partie canadienne du Niagara. Plusieurs centaines de volontaires se rendirent sur l'île dans les semaines qui suivirent et achetèrent le bateau à vapeur Caroline pour y acheminer des approvisionnements[61]. Afin d'empêcher une invasion qu'elles jugeaient imminente, les troupes britanniques pénétrèrent dans la zone de la rivière sous contrôle américain à la fin du mois de et envoyèrent le Caroline par le fond. Dans la mêlée, un Américain fut tué et plusieurs autres blessés[16]. De nombreuses voix s'élevèrent aussitôt aux États-Unis pour déclarer la guerre au Royaume-Uni et un navire britannique fut incendié en guise de représailles[62].

Des réfugiés canadiens franchissant le lac Ontario gelé pour rejoindre la ville d'Oswego, dans l'État de New York, durant l'hiver 1837-1838.

Van Buren, soucieux d'éviter un conflit armé avec Londres, envoya le général Winfield Scott à la frontière américano-canadienne pour apaiser les tensions dans la région. Scott persuada les citoyens américains de la nécessité d'obtenir une résolution pacifique à la crise et fit savoir que le gouvernement des États-Unis n'encouragerait aucune tentative d'agression isolée contre les Britanniques[62]. En , le président proclama la neutralité de son pays dans le débat relatif à l'indépendance canadienne[63]. Le Congrès appuya cette déclaration en votant une loi de neutralité destinée à décourager les citoyens américains de participer à des guerres étrangères[62].

Scott parvint à calmer la situation mais un groupe de sociétés secrètes, les Hunters' Lodges, cherchait toujours à mettre fin à la domination britannique au Canada[64]. Les membres de ces sociétés menèrent dans le Haut-Canada une série de raids qui fut connue sous le nom de « guerre patriotique ». L'administration Van Buren, en application de la loi de neutralité, favorisa la traque des flibustiers et dissuada fortement les citoyens américains de mener des activités subversives à l'étranger[65]. Après l'échec de deux expéditions sur mer à la fin de l'année 1839, les Hunters' Lodges perdirent rapidement de leur influence et la guerre patriotique prit fin[64]. Sur le long terme, l'opposition résolue de Van Buren aux rebelles canadiens contribua à l'établissement de relations saines entre le Royaume-Uni et les États-Unis d'une part, et entre les États-Unis et le Canada d'autre part, mais eut aussi dans l'immédiat des conséquences plus négatives parmi les citoyens qui dénonçaient le pouvoir excessif du gouvernement fédéral[65].

Guerre d'Aroostook

Carte illustrant la dispute territoriale à la frontière entre le Maine et le Nouveau-Brunswick.

Une autre crise survint entre la Grande-Bretagne et les États-Unis à la fin de l'année 1838 au sujet d'un litige territorial sur la frontière entre le Maine et le Nouveau-Brunswick[66]. Jackson était auparavant disposé à abandonner les prétentions américaines sur la région en échange d'autres concessions, mais le Maine n'était pas prêt à abandonner ses revendications. De leur côté, les Britanniques considéraient que la possession de ce territoire était vitale à la protection du Canada[67]. Au cours de l'hiver 1837-1838, des bûcherons américains et canadiens coupèrent du bois dans la zone revendiquée par les deux pays. Le , un groupe de bûcherons venu du Nouveau-Brunswick fut repéré en train de couper du bois en territoire américain près de la rivière Aroostook. Des bûcherons américains se rendirent aussitôt sur les lieux et un algarade verbale, surnommée la « bataille de Caribou », s'ensuivit. La situation dégénéra rapidement lorsque des citoyens du Maine et du Nouveau-Brunswick furent arrêtés de part et d'autre de la frontière, et la crise fut sur le point de se transformer en conflit armé[68].

Des troupes britanniques commencèrent à s'amasser sur les rives du fleuve Saint-Jean. En réaction, le gouverneur du Maine John Fairfield mobilisa la milice locale en vue d'une confrontation avec les Anglais[69], et plusieurs forts furent construits le long du fleuve. La presse américaine était favorable à la guerre et un éditorial la réclamait en ces termes : « le Maine et son sol, ou le SANG ! Que l'épée soit tirée et le fourreau jeté ! ». En , le Congrès vota une levée de 50 000 soldats et un budget de 10 millions de dollars[68] en prévision d'une éventuelle invasion étrangère. Van Buren n'était cependant pas enclin à entrer en guerre pour le territoire en question même s'il assura au Maine qu'il n'hésiterait pas à riposter en cas d'agression britannique[70]. À l'occasion d'une entrevue entre Van Buren et l'ambassadeur du Royaume-Uni à Washington, les deux hommes s'entendirent pour résoudre le conflit de manière diplomatique[69]. Le président envoya également le général Winfield Scott à la frontière nord pour apaiser les tensions tout en affichant sa détermination sur le plan militaire. Scott réussit à convaincre les partis en présence de soumettre la résolution du litige à un arbitrage, mais la querelle ne fut définitivement réglée qu'en 1842 avec la signature du traité Webster-Ashburton[62],[63].

Élection présidentielle de 1840

Van Buren accorda une attention particulière à l'organisation du Parti démocrate ainsi qu'à l'utilisation des journaux et des magazines, qui reçurent des subventions sous la forme de contrats d'impression gouvernementaux. L'administration était fortement soutenue sur le plan intellectuel par le United States Magazine and Democratic Review, un mensuel basé à Washington et dont le propriétaire était John O'Sullivan. Les éditoriaux et articles de ce dernier fournissaient aux sympathisants démocrates les arguments dont ils avaient besoin pour débattre du positionnement du parti sur des questions comme la guerre avec le Mexique, l'esclavage, les droits des États et la déportation des Amérindiens[71].

Lithographie représentant Harrison devant sa cabane en rondins, en train de partager son cidre avec deux soldats. Alors que les démocrates cherchaient à faire d'Harrison un vieillard qui ferait mieux de « s'asseoir dans sa cabane en rondins et de boire du cidre brut » plutôt que de s'engager en politique, les whigs récupérèrent cette image à leur avantage pour présenter le général comme un homme proche du peuple[72].

Même s'il ne rencontra aucune opposition sérieuse à la convention démocrate de 1840, qui fit à nouveau de lui le candidat du parti à l'élection présidentielle, Van Buren et ses partisans s'apprêtèrent à vivre une campagne électorale éprouvante. Le mandat de Van Buren avait en effet été marqué par une crise économique sévère, des débats acharnés autour de l'esclavage et de l'expansion vers l'Ouest ainsi que des tensions avec le Royaume-Uni, offrant à ses adversaires nombre d'occasions de critiquer son action à la tête du pays[73]. Alors que la nomination du président sortant sur le ticket démocrate ne fut jamais mise en doute, les stratèges du parti s'interrogèrent sur l'opportunité de garder Johnson en tant que colistier. L'ancien président Andrew Jackson lui-même considérait Johnson comme un handicap et suggéra avec insistance de le remplacer par l'ancien président de la Chambre des représentants James K. Polk. Van Buren était toutefois réticent à se débarrasser de Johnson, qui jouissait d'une popularité importante auprès des travailleurs et des radicaux du Nord[74] ; de plus, son expérience militaire constituerait un atout non négligeable dans le cas où les whigs choisiraient pour candidat le général William Henry Harrison[75]. Plutôt que de reconduire Johnson sur le ticket, la convention démocrate décida de laisser les dirigeants locaux du parti sélectionner les candidats à la vice-présidence dans leurs États respectifs[76]. Les délégués présents à la convention rédigèrent également, pour la première fois dans l'histoire américaine, une « plateforme » partisane dans laquelle ils approuvaient les conceptions de Van Buren en matière de politique économique et sur d'autres sujets[77].

Van Buren espérait la désignation d'Henry Clay sur le ticket whig afin de résumer l'élection à un choix entre le système de trésorerie indépendante promu par le président sortant et le rétablissement d'une banque nationale défendu par Clay[78]. Ce dernier bénéficiait du soutien de la plupart des délégués sudistes à la convention whig de 1839 mais les nordistes étaient, dans leur majorité, favorables à Harrison[79]. Plusieurs représentants du Nord comme William Henry Seward ou Thaddeus Stevens pensaient en effet que la réputation de héros de guerre du général serait très utile pour contrer la popularité des démocrates[78]. Le général Winfield Scott avait aussi ses partisans et il fit un temps figure de candidat compromis entre Clay et Harrison[79]. Habilement soutenu par les manœuvres de Thurlow Weed et de Stevens à la convention, Harrison devança largement Clay au troisième tour de scrutin. L'ancien sénateur de Virginie John Tyler fut choisi comme candidat à la vice-présidence[80]. Clay, bien qu'extrêmement contrarié par sa défaite, n'en soutint pas moins la candidature d'Harrison[78].

Les whigs, dans une campagne novatrice, célébrèrent les exploits militaires de leur candidat et le représentèrent en homme du peuple, buvant du cidre dans des cabanes en rondins ; à l'inverse, Van Buren — surnommé pour l'occasion « Martin Van Ruin » — était dépeint comme un politicien inefficace, corrompu et pusillanime[73]. Les questions politiques ne furent pas pour autant absentes de la campagne : les whigs dénoncèrent la montée en puissance de l'exécutif sous les présidences de Jackson et de Van Buren, demandaient le rétablissement d'une banque nationale et réclamaient une augmentation des droits de douane[81]. De leur côté, les démocrates tentèrent de promouvoir leur système de trésorerie indépendante mais un début de déflation fragilisa leur position[82]. De nombreux habitants du Nord reprochaient à Van Buren son soutien à la règle du « bâillon », tandis que les whigs eurent beau jeu d'affirmer auprès des électeurs du Sud qu'Harrison, natif de Virginie, ne mettrait aucunement en péril l'institution esclavagiste[83].

Malgré ses efforts et ceux de son parti, Van Buren ne put inverser la tendance : le jour de l'élection, Harrison l'emporta largement avec 53 % du vote populaire et 234 voix au sein du collège électoral, contre seulement 60 pour le président sortant. La participation, qui était d'environ 55 % en 1836, atteignit un record historique de 80 % en 1840[84]. Van Buren obtint plus de voix que lors de l'élection précédente mais la capacité du Parti whig à attirer de nouveaux électeurs fit plus qu'annuler les gains démocrates[85]. En plus de la présidence, les whigs remportèrent également la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat, cas unique pour ce parti dans l'histoire américaine[86].

Héritage

Selon l'historien Robert Remini :

« La contribution créative de Van Buren au développement politique de la nation fut énorme et, en tant que telle, son accession à la présidence fut méritée. Après avoir pris le contrôle du Parti républicain de New York, il organisa la Régence d'Albany pour diriger l’État en son absence tout en poursuivant une carrière nationale à Washington […]. Son succès [à Van Buren] est attribuable à son recours professionnel au favoritisme, au caucus législatif et au journal officiel du parti… [À Washington], il œuvra à la réorganisation du Parti républicain au sein d'une alliance entre, selon ses propres termes, « les planteurs du Sud et les républicains des plaines du Nord »… Alors que jusqu'à présent les partis étaient considérés comme des maux à tolérer, Van Buren affirmait que le système des partis était le moyen le plus sensé et le plus intelligent de conduire démocratiquement les affaires du pays, un point de vue qui obtint en définitive l'approbation de la nation toute entière[87]. »

Timbre de 1938 à l'effigie de Van Buren.

La présidence de Van Buren est jugée moyenne, au mieux, par les historiens[88]. Son mandat fut essentiellement marqué par la panique de 1837 et les spécialistes ne sont pas d'accord pour savoir si le système de trésorerie indépendante était une réponse adéquate à la crise[89]. La plus grande réussite de Van Buren fut d'avoir transformé le Parti démocrate en une force redoutable qui domina la vie politique américaine dans les décennies suivantes[90]. La plupart des historiens considèrent aujourd'hui l'action de Van Buren comme une étape fondamentale dans le développement du système politique des États-Unis[88].

Dans un sondage C-SPAN mené en 2017 auprès d'un collectif d'historiens, Van Buren se situait dans le tiers inférieur du classement des présidents américains, derrière George W. Bush et devant Chester A. Arthur. Les sondeurs ont demandé à 91 historiens spécialistes de la présidence de ranger les 43 personnes ayant exercé cette fonction (dont le président sortant Barack Obama) dans diverses catégories afin d'établir ensuite un classement général. Van Buren figurait à la 34e place (alors qu'il était 31e en 2009 et 30e en 2000). Son évaluation portait sur sa capacité de persuasion publique (30e), son leadership en situation de crise (35e), sa gestion économique (40e), son autorité morale (33e), sa gestion des affaires internationales (26e), ses compétences administratives (26e), ses relations avec le Congrès (28e), sa vision politique et sa capacité à mettre sur pied un agenda (33e), ses réalisations pour une justice plus égalitaire (30e) et enfin une remise en perspective de sa performance selon le contexte (33e)[91]. Un sondage réalisé en 2018 auprès de la section de l’American Political Science Association consacrée aux présidents et aux politiques exécutives le liste à la 27e place parmi les présidents américains[92].

En dehors des jugements portés sur son bilan à la tête du pays, Van Buren demeure l'un des présidents américains les plus méconnus. Ainsi que le notait en 2014 un article du Time intitulé « Le top 10 des présidents qu'on voudrait oublier » :

« Disparaître presque complètement des livres d'histoire n'était probablement pas ce que le « petit magicien » Martin Van Buren avait en tête, mais sa présidence fut la première des États-Unis à mériter d'être fort justement oubliée[93]. »

Notes et références

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