Port-Martin

Port-Martin est la première base scientifique française établie au cap Margerie (en) sur la Terre Adélie en Antarctique. Elle est fondée par André-Frank Liotard, sous l'impulsion des expéditions polaires de Paul-Émile Victor, le soit 110 ans jour pour jour après la découverte par Jules Dumont d'Urville de la terre Adélie. Dirigée par Liotard en 1950 et Michel Barré en 1951, le bâtiment principal est détruit à la suite d'un incendie accidentel survenu le vers 3 heures du matin[1].

Port-Martin
Coordonnées 66° 49′ 00″ sud, 141° 24′ 00″ est
Pays Terre Adélie France
Création 1950
Activités base détruite
Géolocalisation sur la carte : Antarctique

Toponymie

Le nom de la base a été donné en l'honneur de l'explorateur polaire Jacques-André Martin, décédé d'une crise cardiaque au large de l'Afrique du Sud, non loin de Durban, à bord du Commandant Charcot en route pour la Terre Adélie (fin 1949[2]).

Histoire

En 1950[3] et 1951[4], le navire Commandant Charcot[5], ex USS Lancewood (en), débarque hommes, matériel, nourriture et carburant en Terre Adélie pour l'installation de la station.

Port-Martin accueille une population de onze personnes lors de l'hiver 1950 et dix-sept en 1951. Il s'agissait d'étudier des domaines scientifiques aussi variés que la sismologie, la météorologie, la glaciologie, le magnétisme, etc...

Les expéditions TA3, TA4 et TA5 de 1950 à 1952 sont les dernières des EPF à utiliser des chiens de traineaux et les premières à utiliser des chenillettes weasels.

Après l'incendie, les membres de la mission sont évacués par le navire norvégien Tottan qui avait amené l'équipe de relève de René Garcia, mais sept volontaires[6], dont Mario Marret[7], demeurent à la base secondaire, dite base Marret, installée à une soixantaine de kilomètres sur l'île des Pétrels dans l'archipel de Pointe-Géologie[8]. Ils hiverneront, dans des conditions précaires, avant de quitter l'île en avec le Tottan.

Port-Martin est abandonnée[9] et remplacée en 1956 par la base Dumont-d'Urville construite sur le site de la base Marret dont le bâtiment originel, restauré par la 36e mission française est classé comme monument historique de l'Antarctique.

Protection

Une zone spécialement protégée de l'Antarctique[10] (ZSPA/ASPA-166) a été définie en 2006 :

La zone est centrée sur un point qui correspond au repère dit «pilier Astrolabe», situé sur le côté gauche du refuge de Port Martin. Le site contient les vestiges du bâtiment principal et des annexes construites entre 1950 et 1951. Depuis lors, seules des visites limitées de quelques heures ont eu lieu. Avec la courte phase opérationnelle, les vestiges de la base de Port-Martin sont une parfaite illustration d'une base en Antarctique dans l'immédiat après-guerre. Pour l'archéologie future, Port-Martin représente un site optimal pour concevoir des méthodes et des techniques adaptées aux conditions de recherche archéologique extrêmes. Il est considéré non seulement comme un site historique, mais aussi comme un champ archéologique original.

Liens externes

Références

  1. Michel Barré, Blizzard Terre Adélie 1951, Ouest-France, page 282
  2. « Le récit de l'expédition en Terre Adélie de 1951. », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  3. Du 18 janvier au 8 février 1850
  4. Du 9 janvier au 5 février 1951
  5. « The ships of French Southern and Antarctic Territories », sur www.philateliemarine.fr (consulté le )
  6. Mario Marret, cinéaste ; Robert Dovers, géologue ; Jackie Duhamel, constructions ; Georges Lépineux, radio ; Jean Prévost, ornithologie ; Jean Rivolier, médecin et Roger Vincent, mécanicien.
  7. Radio et cinéaste, il a été chargé de la construction de la base qui porte son nom. Il a réalisé le documentaire Terre Adélie qui décrit le quotidien des membres de l'expédition polaire lors du long hiver austral. Marret est également l'auteur du livre : Sept hommes chez les pingouins.
  8. La base Marret était destinée à l'étude d'une rookerie de manchots. Elle était dimensionnée pour quatre personnes.
  9. La plupart des bâtiments annexes subsistent : abri refuge, abri météo, dépôts de vivres et de charbon...
  10. (en) « Antarctic Specially Protected Area », dans Wikipedia, (lire en ligne)
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