Polynôme de Touchard

Les polynômes de Touchard, étudié par Jacques Touchard[1], aussi appelés polynômes exponentiels[2],[3],[4] ou polynômes de Bell[5], constituent une suite de polynômes de type polynomial[6] définie par

,
Une autre famille de polynômes appelés parfois polynômes de Touchard sont les polynômes de Bateman.
Ne doit pas être confondu avec Polynôme de Bell.

est le nombre de Stirling de seconde espèce qui compte le nombre de partitions d'un ensemble de éléments en sous-ensembles non vides disjoints.

Propriétés

  • La valeur en 1 du -ième polynôme de Touchard est le -ième nombre de Bell, c'est-à-dire le nombre de partitions d'un ensemble de taille  :
    .
  • Les polynômes de Touchard vérifient
    .
  • La suite de polynômes est de type binomial, et satisfait les identités
    .
  • Les polynômes de Touchard sont la seule suite polynomiale de type binomial dont le coefficient du terme de degré 1 est égal à 1 dans chaque polynôme.
  • Les polynômes de Touchard vérifient une formule de Rodrigues :
  • Les polynômes de Touchard vérifient les relations de récurrence :
    et .
Pour , elle se réduit à la formule de récurrence pour les nombres de Bell.
  • Avec la notation empruntée au calcul ombral, ces formules deviennent :
    et
  • La série génératrice des polynômes de Touchard est :
    ,
ce qui correspond à la série génératrice des nombres de Stirling de seconde espèce.
  • Les polynômes de Touchard admettent une représentation par intégrale de contour :
    .

Zéros

Les zéros des polynômes de Touchard sont réels négatifs[7]. Le plus petit zéro est minoré, en valeur absolue, par[8] :

et il est conjecturé que le plus petit zéro croît linéairement avec l'index n.

On peut encadrer la mesure de Mahler (en) des polynômes de Touchard comme suit[9] :

et sont les plus petits indices k qui maximisent respectivement et .

Généralisations

  • Les polynômes de Bell complets peuvent être vus comme une généralisation multivariée des polynômes de Touchard , puisque
    .
  • Les polynômes de Touchard (et par conséquent aussi les nombres de Bell) peuvent être généralisés à des indices fractionnaires en utilisant la partie réelle de l’intégrale donnée plus haut :
    .

Références

  1. Jacques Touchard, « Sur les cycles des substitutions », Acta Mathematica, vol. 70, no 1, , p. 243–297 (ISSN 0001-5962, DOI 10.1007/BF02547349, Math Reviews 1555449).
  2. Steven Roman, The Umbral Calculus, Dover, , 193 p. (ISBN 0-486-44139-3).
  3. Khristo N. Boyadzhiev, « Exponential polynomials, Stirling numbers, and evaluation of some gamma integrals », Abstract and Applied Analysis, vol. 2009, , p. 1–18 (DOI 10.1155/2009/168672, Bibcode 2009AbApA2009....1B, arXiv 0909.0979).
  4. Bruce C. Brendt, « Ramanujan reaches his hand from his grave to snatch your theorems from you », Asia Pacific Mathematics Newsletter, vol. 1, no 2, , p. 8-13 (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) Eric W. Weisstein, « Bell Polynomial », sur MathWorld.
  6. Une suite de polynômes indexés par { 0, 1, 2, 3, ... }, où l'index de chaque polynôme est égal à son degré, est de type polynomial si elle vérifie les identités
    .
  7. Lawrence H. Harper, « Stirling behavior is asymptotically normal », The Annals of Mathematical Statistics, vol. 38, no 2, , p. 410–414 (DOI 10.1214/aoms/1177698956)
  8. István Mező et Roberto B. Corcino, « The estimation of the zeros of the Bell and r-Bell polynomials », Applied Mathematics and Computation, vol. 250, , p. 727–732 (DOI 10.1016/j.amc.2014.10.058).
  9. István Mező, « On the Mahler measure of the Bell polynomials » (consulté le ).

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