Poly Styrene

Marianne Joan Elliott-Said (née le à Bromley et morte le [1],[2] dans le Sussex), connue sous le nom de scène de Poly Styrene, était une musicienne britannique, chanteuse-auteure-compositrice du groupe punk X-Ray Spex.

Poly Styrene
Informations générales
Genre musical Punk rock, new wave, downtempo
Labels Universal, EMI/Virgin, Future Noise Music

Enfance et débuts

Poly Styrene est née Marianne Joan Elliott-Said en 1957 à Bromley, dans le Kent, et a grandi à Brixton, un quartier de Londres[3]. Sa mère, qui l'a élevée seule, était une secrétaire juridique d'origine écossaise et irlandaise. Son père était un aristocrate dépossédé de Somalie[4],[5].

Adolescente, Poly Styrene fut une hippie, mais a également été formée au chant lyrique[6]. À l'âge de 15 ans, elle s'enfuit de chez elle avec 3 £ dans sa poche, et va d'un festival à un autre en stop, vivant dans des squats. Cette aventure se termine, quand après avoir marché sur un clou rouillé lors d'une baignade dans un ruisseau, elle doit être traitée pour une septicémie.

Après avoir vu les Sex Pistols au Pier Pavillon de Hastings, sur la côte sud de l'Angleterre, le [7] (le jour de son 19e anniversaire), elle décide de former le groupe punk X-Ray Spex.

Carrière musicale

Démo et premier single

Poly Styrene enregistre sa première démo en 1975, à l'âge de 18 ans. Son manager, Ted Bunting, s'improvise alors producteur[8].

En 1976, Poly Styrene sort son premier single sous son vrai nom, Mari Elliott. Intitulé Silly Billy, c'était un morceau reggae, avec quelques touches de ska. Elle co-écrit la face B What a way avec le producteur du morceau, Falcon Stuart. Le single paraît sur le label GTO Records[9].

X-Ray Spex

Après avoir vu un concert des Sex Pistols à leurs débuts, dans une salle vide d'Hastings Pier, un concert majoritairement composé de reprises[10], elle conclut que chacun peut faire du rock et décide de publier une annonce dans le journal pour rechercher de « jeunes punx qui veulent se coller ensemble pour former un groupe »[11]. Elle devient alors chanteuse du groupe X-Ray Spex sous le nom de Poly Styrene[12], un nom trouvé dans les Pages Jaunes, qui sonnait comme quelque chose de son temps, quelque chose en plastique[13]. Elle est décrite par Billboard comme « l'archétype de la punk féministe moderne », parce qu'elle portait des appareils dentaires, s'élevait contre le fantasme de la femme objet des années 1970 et était métisse. Elle était « l'une des leaders les moins classiques de l'histoire du rock, de sexe masculin ou féminin »[14]. Le groupe publie son premier single en 1977 et son album Germ Free Adolescents en 1978.

En 1978, après un concert à Doncaster (South Yorkshire), Poly Styrene a la vision d'une lumière rose dans le ciel et sent les objets craquer quand elle les touche. Pensant qu'elle était en train d'halluciner, sa mère l’emmène à l'hôpital où elle est mal diagnostiquée et hospitalisée sans consentement comme schizophrène. Il lui est dit qu'elle ne pourrait jamais travailler à nouveau. Même si elle regrette à l'époque de ne plus pouvoir jouer, avec le recul, elle estime que sortir du regard public a été bon pour elle. Elle est finalement diagnostiquée comme ayant un trouble bipolaire en 1991[15].

Carrière Solo

Après que le line-up original de X-Ray Spex a éclaté, Poly Styrene enregistre un album solo, Transluscence en 1980. L'album abandonne les guitares de X-Ray Spex, pour un son plus jazzy, qui a depuis été considéré comme les prémices du son de groupe comme Everything but the Girl[16]. En 1986, elle sort l'EP de God's & Godesses sur le label Awesome Records. Un album solo New Age, Flower Aeroplane suit en 2004.

En 2007, Poly Styrene est invitée au festival Concrete Jungle de Camber Sands[17] par son ami John Robb, où avec Symond Lawes, elle célèbre les trente ans du premier album de X-Ray Spex, Germ Free Adolescents. Un concert, complet, est organisé à la Roundhouse de Camden, qui sera retranscrit sur un CD/DCD intitulé Live @ The Roundhouse London 2008, publié en sur le label Year Zero par Future Noise Music.

En 2008, elle fait une apparition en tant qu'invitée au 30e anniversaire concert de Rock Against Racism dans le Victoria Park, à Londres, chantant Oh Bondage Up Yours ! avec Drew McConnell (des Babyshambles et d'Helsinki) et Flash de David Wright en jouant du saxophone. Cette même année, elle joue en duo avec Goldblade's John Robb sur un remix de City of Christmas Ghosts.

En , la presse annonce que Poly Styrene sortira un album solo intitulé Generation Indigo, produit par Martin Glover (Youth du groupe Killing Joke), en . Elle publie Black Christmas en téléchargement gratuit en [18], morceau co-écrit avec sa fille, Celeste[19]. Le premier single Virtual Boyfriend est publié le , avec une animation vidéo promotionnelle réalisé par Ben Wheele. L'album sort une semaine plus tard, le . C'est un succès critique, avec une note de 10 sur 10 pour le magazine Artrocker, et 8 sur 10 pour le Telegraph. Generation Indigo est également choisi comme l'Album de la semaine pour la station de radio BBC 6 Music. Le disque sort aux États-Unis le , la veille de sa mort d'un cancer du poumon.

Ghoulish est le premier titre posthume à être publié, avec un remix du groupe Hercules and Love Affair. Lauryn S. Siegel réalise le clip de la chanson.

Le groupe U2 a rendu hommage à Poly Styrene dans la vidéo HerStory en 2017, diffusée lors de la tournée du 30e anniversaire de Joshua Tree[20].

Vie personnelle

En 1983, Poly Styrene intègre le mouvement Hare Krishna, vivant dans le manoir Bhaktivedanta. Elle a vécu comme une convertie du Hare Krishna dans le Hertfordshire de 1983 à 1988[21]. Elle a aussi vécu à St Leonards-on-Sea dans l'East Sussex.

En , dans une interview publiée dans le Sunday Times, interview largement consacrée à son passé et sa relation avec sa fille Celeste, Poly Styrene révèle qu'elle a été traitée pour un cancer du sein, qui s'est propagé dans sa colonne vertébrale et ses poumons. Elle est décédée le , à l'âge de 53 ans[22].

Sa fille Celeste Bell-Dos Santos a été la chanteuse du groupe Celeste Dos Santos & The Tabloid Queens basé à Madrid, qui a existé entre 2012 et 2013[23].

La représentation de Styrene

Film

En 1986, dans le film biopic Sid et Nancy, un groupe sans nom avec une chanteuse chante Oh Bondage Up Yours!. Cependant, la chanteuse, à la différence de Poly Styrene, est blanche avec de longs cheveux raides[24].

Film biographique

Basé sur la biographie Dayglo: The Poly Styrene Story publiée en 2019[25], un documentaire réalisé par Celeste Bell et Paul Sng est annoncé[26]. Il sortira le au Royaume-Uni[27].

Discographie Solo

Albums

EPs

  • God's & Godesses (Awesome, 1986)[32]

Singles

  • Silly Billy / What A Way – sous le nom de Mari Elliot (GTO, 1976)
  • Talk in Toytown / Subtropical (United Artists, 1980)[33]
  • City of Christmas Ghosts – Duo avec Goldblade (Damaged Goods, 2008)[34]
  • Black Christmas (2010)
  • Virtual Boyfriend (2011)
  • Ghoulish (2011)

Références

  1. « BBC News – Punk icon Poly Styrene dies at 53 », BBC, (lire en ligne, consulté le )
  2. Poly Styrene dies, aged 53, Digital Spy, 26 avril 2011
  3. « Poly Styrene »
  4. Charlotte Philby, « My secret life: Poly Styrene, Singer, 51 », The Independent, London, (lire en ligne, consulté le )
  5. Jillian Abbene, « on the record with Poly Styrene », Sugarbuzz Magazine, (lire en ligne, consulté le )
  6. Nitsuh Abebe, « A Glorious Yelp », New York magazine, , p. 112–13
  7. « gig list – my sex pistols collection », Punk1976.webs.com (consulté le )
  8. Nick McCarthy, « Poly Styrene and the Birmingham demo tape », Birmingham Mail, (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Mari Elliot – Silly Billy sur Discogs
  10. Dave Simpson, « Poly Styrene: The Spex factor », The Guardian, London, (lire en ligne, consulté le )
  11. P–P Hartnett, « Once upon a time... », X-Ray Spex (consulté le ) : « It was in the hot summer of 1976 that Poly Styrene placed an advert in the British music papers NME and MELODY MAKER which started with the grabbing header of 'YOUNG PUNX WHO WANT TO STICK IT TOGETHER'. »
  12. « The return of punk's first lady » [archive du ], The Independent,
  13. jaymusseato, « X-Ray Spex / Poly Styrene interview '77 punk », sur YouTube,
  14. « Poly Styrene Music News & Info », Billboard (consulté le )
  15. « Former punk rocker in defiant cancer battle – Features – Hastings St. Leonards Observer », Hastingsobserver.co.uk (consulté le )
  16. « X-Ray Spex Music News & Info », Billboard (consulté le )
  17. « Concrete Jungle Festivals » [archive du ], Jacktheladproductions.com (consulté le )
  18. « X-Ray Spex Poly Styrene to release solo album », NME, (lire en ligne, consulté le )
  19. Robin Murray, « Track of the Day 9/12 – Poly Styrene – Punk Icon Gets festive », Clash, (lire en ligne, consulté le ) :
    « the track was inspired by news reports about an American serial killer dressed as Santa Claus, and references therecession. »
  20. http://www.u2songs.com/news/updated_the_women_of_ultra_violet_light_my_way
  21. « When 'gay' Boy George was rejected to be part of Hare Krishna movement », topnews.in, (consulté le )
  22. « X-Ray Spex's Poly Styrene dies of cancer | News », NME (consulté le )
  23. « Wonky Pop at Cargo – Thur 9th April 09 | music news », ilikemusic.com (consulté le )
  24. « Sid and Nancy (1986) - IMDb » [vidéo], sur imdb.com (consulté le ).
  25. (en) David Chiu, « Poly Styrene, British Punk Icon, Is Celebrated In New Biography », sur Forbes (consulté le )
  26. (en-GB) « 'Poly Styrene: I Am A Cliché' film Patreon launched • WithGuitars », sur WithGuitars (consulté le )
  27. « Poly Styrene: I Am a Cliché (2021) », sur imdb.com (consulté le )
  28. (en) Translucence sur Discogs
  29. « x-ray spex official site – poly's solo activity », X-rayspex.com (consulté le )
  30. (ASIN B004LYG4I8)
  31. John Robb, « "Generation Indigo" Track By Track Interview », Poly Styrene Official Youtube Channel, (consulté le )
  32. (en) Gods And Goddesses sur Discogs
  33. (en) Talk in Toytown sur Discogs
  34. (en) City of Christmas Ghosts sur Discogs (liste des versions d'une même œuvre)

Liens externes

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