Police fédérale Los Angeles

Police fédérale Los Angeles (To Live and Die in L.A.) est un film américain réalisé par William Friedkin, sorti en 1985. Adaptation cinématographique du roman du même nom de Gerald Petievich, dont il a co-écrit le scénario avec Friedkin, le long-métrage narre l'histoire d'un agent des services secrets américains qui est prêt à basculer dans l'illégalité avec un nouveau coéquipier pour coincer un faux-monnayeur responsable du meurtre de son ami et collègue.

Police fédérale Los Angeles
Titre original To Live and Die in L.A.
Réalisation William Friedkin
Scénario William Friedkin
Gerald Petievich
Musique Wang Chung
Acteurs principaux
Sociétés de production SLM Production Group
New Century Productions
United Artists
Pays d’origine États-Unis
Genre policier
Durée 116 minutes
Sortie 1985


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le film met en scène William Petersen, Willem Dafoe et John Pankow dans les rôles principaux. Les personnages notables sont incarnés par Debra Feuer, Dean Stockwell, Darlanne Fluegel et John Turturro. Tourné avec un budget modeste de six millions de $ avec des acteurs relativement inconnus au moment de la production et une équipe technique pouvant travailler très vite, Police Fédérale Los Angeles sort en salles le sur le territoire américain et obtient initialement un accueil critique mitigé et un succès commercial modeste avec plus de 17 millions de dollars engrangées au box-office. Au fil des années, le film est largement salué par la critique, le considérant comme l'un des meilleurs polars jamais réalisés[1],[2] et est devenu une œuvre majeure dans la filmographie de Friedkin.

Synopsis

L'accroche

Véritable tête brûlée, Richard Chance travaille pour les services secrets américains. Le jour où son coéquipier Jimmy Hart est abattu alors qu'il menait une opération en solo pour coincer le faussaire Rick Masters, Chance, obsédé à l'idée de se venger, décide de monter un coup tordu des plus illégaux avant l'arrivée de son nouveau coéquipier, John Vukovich, en braquant un convoyeur de fonds... qui s'avère être un agent du FBI infiltré et qui est abattu accidentellement. Obstiné, Chance continue à tendre son piège autour de Masters, malgré le déluge de violence qui s'abat autour de lui.

Résumé

Agents des services secrets américains, Richard Chance et son ami Jim Hart sont affectés à Los Angeles dans le service des contrefaçons, où ils traquent Rick Masters, un faux-monnayeur qui nargue les autorités. Chance a la réputation d'avoir un comportement imprudent, tandis que Hart est à l'approche de la retraite. Un jour, Hart se rend seul dans un entrepôt qui servirait d'imprimerie pour les activités illégales de Masters, avant d'être repéré par ce dernier et son garde du corps, Jack, qui l'abat de sang-froid. Choqué, Chance est déterminé à venger le meurtre de son ami. Le patron de Chance lui adjoint une nouveau partenaire, l'intègre John Vukovich, avec lequel il réussit à s'entendre. Les deux agents tentent d'obtenir des informations sur Masters en mettant un de ses associés criminels, l'avocat Max Waxman, sous surveillance. Vukovich s'endort pendant la surveillance et, par conséquent, ils ne parviennent pas à attraper Masters en train d'assassiner Waxman. Alors que Vukovich veut s'en tenir au livre récupéré chez Waxman, Chance devient de plus en plus téméraire et contraire à l'éthique dans ses efforts pour attraper Masters. Alors que Chance se fie à sa relation avec Ruth, une libérée conditionnelle qui lui sert d'indic, Vukovich rencontre en privé l'avocat de Masters, Bob Grimes. Grimes, reconnaissant un conflit d'intérêts potentiel qui pourrait ruiner sa pratique juridique, accepte d'organiser une réunion entre son client et les deux agents, qui engagent Masters en se faisant passer pour des banquiers de Palm Springs intéressé par les services de contrefaçon de Masters. Masters est réticent à travailler avec eux, mais accepte finalement d'imprimer pour 1 million de $ en faux billets.

À son tour, Masters exige 30 000 $ en argent comptant, ce qui est trois fois la limite autorisée par l'agence pour acheter de la fausse monnaie. Pour obtenir de l'argent, Chance persuade Vukovich de l'aider à voler Thomas Ling, un trafiquant à qui Ruth avait précédemment dit que Chance apportait 50 000 $ en espèces pour acheter des diamants volés. Chance et Vukovich interceptent Ling à la gare Union Station et saisissent l'argent dans une zone industrielle. Des hommes de Ling les suivent et, tout en observant le vol, ouvrent le feu et tirent accidentellement sur Ling. Chance et Vukovich tentent de leur échapper à travers les rues, les autoroutes et même l'un des canaux de contrôle des inondations, avant de parvenir à leur échapper en roulant à contre-sens sur l'autoroute. Le lendemain, à la fin de leur briefing quotidien, leur chef lit un bulletin du FBI annonçant que Ling était son agent secret, enlevé, volé et assassiné lors d'une opération sous couverture. Seule une description générique des agresseurs et de leur véhicule est donnée. Bien que Chance et lui n'aient pas tué Ling, Vukovich, submergé par la culpabilité, commence à paniquer tandis que Chance conserve son sang-froid et se concentre uniquement sur l'arrestation de Masters. Incapable de persuader Chance de clarifier leur rôle dans la mort de Ling, Vukovich rencontre Grimes, qui lui conseille de se rendre et de témoigner contre Chance en échange d'une peine plus légère. Vukovich refuse d'impliquer son partenaire.

Chance et Vukovich rencontrent Masters pour l'échange. Après avoir rapidement examiné les faux billets, les agents, au moment de payer Masters tentent de l'arrêter avec son compère Jack, mais celui-ci et Chance s’entre-tuent tandis que Masters s'échappe. Vukovich le pourchasse en se rendant dans un entrepôt dont un informateur précédent leur avait parlé. Au moment où il arrive, Masters a mis le feu à tout ce qu'il y avait à l'intérieur, détruisant toutes les preuves. Masters demande d'abord à Vukovich pourquoi il n'a pas suivi les conseils de Grimes pour livrer son partenaire, révélant que Grimes travaillait pour le compte de Masters depuis le début. Vukovich, d'abord stupéfait par la révélation, frappe violemment Masters qui, peu après, attrape une planche avec laquelle il assomme Vukovich. Masters recouvre ensuite Vukovich de papier déchiqueté auquel il va mettre le feu lorsque Vukovich reprend conscience et abat mortellement Masters, qui brûle vif.

Vukovich rend visite à Ruth alors qu'elle fait ses bagages pour quitter Los Angeles. Il mentionne la mort de Chance, déduisant qu'elle savait depuis le début que Ling était un agent du FBI. Il sait que Chance lui a laissé l'argent restant que son agence veut maintenant récupérer, mais Ruth dit qu'elle en avait besoin pour payer les dettes qu'elle devait. Vukovich lui annonce qu'elle va désormais travailler pour lui.

Fiche technique

Distribution

Production

William Friedkin décide de tourner son film avec une équipe composée de personnes pouvant travailler très vite, dont la plupart sont non-syndiqués, comme le directeur de la photographique néerlandais Robby Müller[5].

Le tournage a lieu en Californie, notamment à Los Angeles (San Pedro, Lake Los Angeles, Terminal Island Freeway, Santa Monica Boulevard, Downtown Los Angeles, Wilmington, Century City), Beverly Hills, Malibu, Pasadena, Santa Monica, San Luis Obispo, Palmdale, Lancaster[6].

Dans la scène où Chance court après Carl Cody dans un terminal d'aéroport a été tournée dans le terminal Bradley de l'Aéroport international de Los Angeles. Les autorités locales avaient interdit à l'équipe que William L. Petersen coure sur la partie haute du tapis roulant. L'acteur décide cependant de braver cet interdit pour donner plus d'intensité à la scène[5].

Bande originale

To Live and Die in L.A.
Original Motion Picture Soundtrack

Bande originale de Wang Chung
Sortie
Genre musique de film, new wave, pop rock
Producteur Wang Chung, Jolley & Swain, John Kalodner, David Massey
Label Geffen
Critique

Albums de Wang Chung

Singles

  1. To Live and Die in L.A.
    Sortie : 25 septembre 1985
  2. Wake Up, Stop Dreaming
    Sortie : décembre 1985

La bande originale est l’œuvre du groupe britannique new wave Wang Chung. Le réalisateur avait été séduit par leur album, comme l'explique Jack Hues : « William Friedkin a découvert Wang Chung au moment où il a acheté notre album Points On The Curve. Il aimait particulièrement le titre Wait, à cause de son tempo rapide - très rapide pour l’époque - et de son orchestration dramatique. Il pensait d’abord utiliser Wait de manière partielle, en le laissant tourner lors d’une scène, afin de créer une certaine atmosphère. Puis il s’est rendu compte que cette musique était celle qu'il voulait sur tout le film. C’était courageux de le faire à ce moment là, où le cinéma et la musique pop n'avaient quasiment jamais réussi à cohabiter de manière harmonieuse. On pouvait trouver quelques chansons pop dans les films, mais on demandait rarement aux groupes de créer une bande originale entière. Billy avait déjà fait cela auparavant, quand il a par exemple demandé à Tangerine Dream de s'occuper de la bande originale de Le Convoi de la peur ou qu'il a utilisé le morceau Tubular Bells de Mike Oldfield dans L'Exorciste »[8].

Le premier single est la chanson To Live and Die in L.A.. Pourtant, initialement, William Friedkin ne voulait absolument pas d'une chanson-thème, comme le raconte Jack Hues : « Billy était catégorique : “Ce que je ne veux pas c’est une chanson intitulée 'To Live and Die in L.A.' !”. Mais on l'a quand même fait et Billy nous a appelé pour nous dire combien il était emballé par le morceau. Sans internet à l'époque, il était très difficile d’échanger rapidement des idées, nous travaillions donc chacun de notre côté mais, comme je te l'ai dit, nous avons eu une connexion intuitive assez forte. Et quand nous avons vu le premier montage du film à Los Angeles, ça nous a mis une véritable claque. C’était tellement excitant[8] ! »

Liste des titres

Face A - vocal
No Titre Durée
1. To Live and Die in L.A. (produit par Tony Swain, Steve Jolley) 4:53
2. Lullaby 4:43
3. Wake Up, Stop Dreaming (Wang Chung, David Motion) 4:35
4. Wait (Chris Hughes, Ross Cullum) 4:26
18:37
Face B - instrumental
No Titre Durée
1. City of the Angels 9:17
2. The Red Stare 3:11
3. Black–Blue–White 2:23
4. Every Big City 5:09
20:00

Sortie et accueil

Box-office

Tourné pour un budget de 6 millions de dollars[3], Police fédérale Los Angeles sort dans les salles américaines début novembre 1985 dans 1 135 salles et rapporte 4 875 839 $ de recettes lors de son premier week-end d'exploitation[9], faisant relativement mieux que le précédent film de William Friedkin, Le Coup du siècle, qui n'avait que totalisé 3 520 605 $ en week-end d'ouverture[10]. Après huit semaines d'exploitation, le film finit avec 17 307 019 $[9]. Sans pour autant être un énorme succès commercial, le film a bien fonctionné au box-office[11].

En France, le film connaît un impact limité au box-office avec 276 109 entrées[12]. Pour sa ressortie, le long-métrage totalise 5 619 entrées[13].

Autour du film

Police fédérale marque l'apogée du style très énergique de William Friedkin, qui réitère ici certains tours de force de French Connection (une scène de poursuite d'anthologie sur autoroute, par exemple) en s'appropriant une esthétique rappelant le style des années 1980. Filmé dans un style branché, souligné par une musique tonitruante de boîte de nuit (par Wang Chung), donnant la part belle à un Los Angeles tout en néons et en terrains vagues, le film est un polar efficace qui joue sans cesse autour des notions de bien et de mal.

William Friedkin déclara d'ailleurs a propos de ce film : « Je ne me suis jamais senti aussi confiant ou inventif que lorsque j'ai fait Police fédérale Los Angeles [...] Tout semblait couler de source[14] ».

Thomas D. Clagett, auteur d'un ouvrage sur Friedkin, souligne la façon dont le réalisateur joue avec les apparences sur ce film : « Lorsque Chance saute du pont, on dirait qu'il se suicide avant que l'on ne voit l'élastique accroché à sa jambe. Quand Masters retrouve sa copine dans le vestiaire du théâtre d'avant-garde où elle se produit, il semble que ce soit un homme qu'il embrasse passionnément sur la bouche, jusqu'à ce que Friedkin inverse l'angle de vue[14] ».

Dans Point Blank (2019), le personnage de Big D dit que le film est le meilleur jamais réalisé, et que ''il aurait dû être numéro 1 quand il est sorti, mais les gens ont préféré des sabres lasers'', en référence à Star Wars.

Notes et références

  1. « Police fédérale, Los Angeles - la critique », sur Avoir Alire - aVoir-aLire.com (consulté le ).
  2. Jacky Bornet, « William Friedkin explose dans le coffret 4K de "Police Fedérale Los Angeles" », sur Francetvinfo.fr, Franceinfo, (consulté le ).
  3. Michael M Arick, « Counterfeit World: The Making of To Live and Die in L.A. », To Live and Die in L.A. Special Edition DVD =, MGM,
  4. « POLICE FEDERALE LOS ANGELES : Visas et Classification », sur CNC, (consulté le ).
  5. Michael M. Arick (2003). Counterfeit World: The Making of To Live and Die in L.A. (making-of du film) MGM DVD/Blu-ray
  6. (en) Filming locations sur l’Internet Movie Database
  7. (en) , To Live and Die in L.A. [Original Motion Picture Soundtrack] sur AllMusic ().
  8. « Wang Chung nous a parlé de sa B.O. pour « To Live and Die In L.A. » de William Friedkin », sur Noisey-Vice, (consulté le )
  9. « To Live and Die in L.A. (1985) », sur Box Office Mojo, IMDb (consulté le ).
  10. (en) « Deal of the Century », sur The Numbers (consulté le ).
  11. Chris Bumbray, « The Best Movie You Never Saw: To Live and Die in LA », sur joblo.com, (consulté le ).
  12. « Police Fédérale Los Angeles », sur jpbox-office.com (consulté le ).
  13. « To Live and Die in L.A. », sur Lumière (consulté le ).
  14. Valentin Pimare, « Police Fédéral, Los Angeles », Studio Ciné Live n°85, , p. 136 à 139

Liens externes

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