Pois chiche

Cicer arietinum

Pour les articles homonymes, voir Pois (homonymie).

Cicer arietinum, le pois chiche, est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Fabaceae (légumineuses), sous-famille des Faboideae, originaire vraisemblablement de Méditerranée orientale. C'est une plante herbacée annuelle, cultivée pour ses graines comestibles, les pois-chiches. Le pois chiche détient un double record : haute teneur en glucides assimilables et pourcentage élevé en protéines végétales.[réf. nécessaire]

L'épithète spécifique, « arietinum », fait référence à la forme de la graine en tête de bélier (aries en latin), flanquée de ses cornes.

Description

Cicer arietinum est une plante herbacée annuelle, au port dressé, pouvant atteindre 100 cm de haut, avec des tiges simples ou ramifiées.

Le système racinaire est étendu et porte des nodules abritant des bactéries fixatrices d'azote (notamment Mesorhizobium ciceri et Mesorhizobium mediterraneum)[2].

Les feuilles, composées pennées, présentent 5 à 7 paires de folioles. Celles-ci peuvent atteindre 16 mm de long sur 14 mm de large, avec des bords dentés et des poils glandulaires faibles et étalés. À la base des feuilles, se trouvent des stipules triangulaires[2].

Feuille et fleur.

Les fleurs, solitaires, zygomorphes, sont typiquement de type « papilionacé ». Elles atteignent 12 mm de long et présentent des pétales blancs ou lilas à violet. Le fruit est une petite gousse gonflée et arrondie, atteignant 3 cm de long sur 1,5 cm de large, avec des poils glanduleux. Chaque gousse contient une à deux graines, de forme sphérique, bosselée et terminée en pointe, à la surface lisse ou rugueuse, d'un diamètre pouvant atteindre 14 mm de diamètre. Leur couleur est variable, généralement blanc crème à beige pour les graines sèches[2].

En tant que plante de grand intérêt économique, le séquençage de son génome est en cours.

Taxonomie

Synonymes

Selon Catalogue of Life (14 juillet 2018)[3] :

  • Cicer album hort.
  • Cicer arientinium L.
  • Cicer arientinum L.
  • Cicer edessanum Bornm.
  • Cicer grossum Salisb.
  • Cicer nigrum hort.
  • Cicer physodes Rchb.
  • Cicer rotundum Alef.
  • Cicer sativum Schkuhr
  • Cicer sintenisii Bornm.
  • Ononis crotalarioides M.E.Jones

Liste des non-classés

Selon BioLib (14 juillet 2018)[4] :

  • Cicer arietinum "Bumper"
  • Cicer arietinum "Kaniva"
  • Cicer arietinum "Tyson"

Liste des sous-espèces

Selon Catalogue of Life (14 juillet 2018)[3] :

  • Cicer arietinum subsp. arietinum

Liste des variétés

Selon Tropicos (14 juillet 2018)[5] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :

  • Cicer arietinum var. arietinum
  • Cicer arietinum var. fuscum Alef.
  • Cicer arietinum var. macrocarpum Jaub.
  • Cicer arietinum var. vulgare Jaub.

Histoire

Le pois chiche est certainement originaire du Proche-Orient (sud-est de la Turquie, terres arméniennes, Syrie) où trois espèces annuelles sauvages de pois chiches existent encore[6].

On dit souvent que le pois chiche a conquis l’Europe durant le Moyen Âge après que les croisés l’eurent découvert au Proche-Orient — il est alors appelé « pois cornu ». Mais sa culture et sa consommation sont en réalité attestées bien avant, au moins dès le IXe siècle, par des sources écrites et archéologiques. Il fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis (fin du VIIIe ou début du IXe siècle).

Le pois chiche est arrivé en Inde il y a seulement deux siècles, en passant d’abord par l’Afghanistan. Le nom hindi des pois chiches est « Kabuli chana » (chana = pois chiche). Les variétés à petites graines sont appelées « Desi » (locale).

Les pois chiches sont connus et mentionnés depuis l’Antiquité, sous le nom d’« hallaru » (3 000 ans av. J.-C.), comme source alimentaire en Mésopotamie. En langue arabe, le pois chiche est nommé « Hum'mus» « حمّص », de la même racine que le verbe qui signifie « torréfier ».

Le nom latin du genre pois chiche est « cicer », sans doute apparenté à l'arménien classique « siseṙn » (moderne « siseṙ ») — dans lequel le i représente cependant une ancienne diphtongue. Ce mot latin se retrouve aujourd’hui dans le français « pois chiche », dans l’italien « cece », dans l’allemand « Kichererbse », dans l’anglais « chick pea », dans le néerlandais « kikkererwt » ou même dans le berbère « ikiker ». En revanche, son nom espagnol « garbanzo », qui n’est ni d’origine arabe ni d’origine latine, est peut-être l’indice d’une introduction encore plus ancienne.

Cicéron doit son surnom (cognomen) à une grosse verrue en forme de pois chiche qui aurait orné le bout du nez d’un de ses ancêtres ; il en est de même pour le pharaon d'origine grecque Ptolémée IX surnommé Lathyros, l'équivalent en grec[7].

Mode de culture

Le pois chiche est une plante annuelle qui se contente de sols pauvres, caillouteux et secs.

Il se sème à grand écartement, car ses racines peuvent prospecter un volume important. Il ne demande pas beaucoup d'entretien, il est toutefois conseillé de butter les pieds et de désherber par binage. La récolte a lieu quand les gousses sont sèches et brunissent.

Ses principaux ennemis sont les bruches qui percent les grains.

Variétés

On distingue deux types de pois chiches :

  • le groupe Kabuli a de grosses graines claires. Ce type est cultivé surtout dans la zone méditerranéenne.
  • le groupe Desi a de petites graines vertes ou brunes. Ce type est cultivé en Inde, Afghanistan...

Un travail d'amélioration variétale a été réalisé en France. On compte actuellement sept variétés inscrites au catalogue français : "Benito" (2016), "Eldorado" (2013), "Elixir" (2014), "Elvar" (2003), "Flamenco" (1991), "Lambada" (1992) et "Twist" (1991).

Production

Principaux pays producteurs en 2018[8]

PaysProduction
(en t)
1 Inde11 380 000
2 Australie998 231
3 Turquie630 000
4 Russie620 400
5 États-Unis577 970
6 Éthiopie515 642
7 Birmanie509 856
8 Mexique351 796
9 Pakistan323 364
10 Canada311 300
Source : FAOSTAT

La production mondiale de pois chiche avoisine les 9 millions de tonnes[9], dont 6,5 Mt produits en Inde. Le pois chiche est bien acclimaté aux climats de type méditerranéen, comme l’Espagne, la Turquie, le Maghreb et le sud de la France. Sa culture valorise les sols secs et elle est excellente en rotation, notamment en troisième année après un blé dur.

Utilisation

Pois chiche
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 1288 kJ
(Calories) (305 kcal)
Principaux composants
Glucides 44,3 g
Amidon 41,89 g
Sucres 2,41 g
Fibres alimentaires 15,5 g
Protéines 18,6 g
Lipides 5,92 g
Eau 8,77 g
Cendres totales 2,94 g
Minéraux et oligo-éléments
Calcium 124 mg
Chlore 80 mg
Chrome 0,0051 mg
Cobalt 0,0011 mg
Cuivre 0,448 mg
Fer 6,1 mg
Magnésium 126 mg
Manganèse 2,7 mg
Nickel 0,160 mg
Phosphore 332 mg
Potassium 800 mg
Sodium 23 mg
Zinc 2,4 mg
Vitamines
Provitamine A 0,180 mg
Vitamine B1 0,518 mg
Vitamine B2 0,134 mg
Vitamine B3 (ou PP) 1,7 mg
Vitamine B5 1,3 mg
Vitamine B6 0,560 mg
Vitamine B9 0,340 mg
Vitamine C 5,1 mg
Vitamine K 0,264 mg
Acides aminés
Arginine 1480 mg
Cystine 280 mg
Histidine 530 mg
Isoleucine 1140 mg
Leucine 1460 mg
Lysine 1370 mg
Méthionine 260 mg
Phénylalanine 960 mg
Thréonine 700 mg
Tryptophane 160 mg
Tyrosine 660 mg
Valine 980 mg
Acides gras

Source : Souci, Fachmann, Kraut : La composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, 7e édition, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis, (ISBN 978-3-8047-5038-8)

Cuisine

Chana masala, plat indien à base de pois chiche

Il est consommé chaud ou froid (en salade), mais le plus souvent consommé comme l'un des « légumes » du couscous ou des ragoûts, potées, kormas, potages et estouffades, ou, après avoir été écrasé, sous forme de houmous (ou houmos) ou falafel. Ces deux recettes traditionnelles des pays méditerranéens sont intéressantes pour la santé.

Sous forme de farine, il entre dans la préparation de plats comme la socca, typiquement niçoise, ou les panisses (recette niçoise mais aussi marseillaise, consistant à préparer de la pâte, moulée dans un récipient circulaire, puis à découper le disque obtenu en tranches épaisses — quelquefois en dés —, que l'on plonge ensuite dans la friture), ou encore les panelle de Sicile ou la calentica d'Algérie.

Le liquide de cuisson du pois chiche, ou aquafaba (qu'on trouve dans les boites de conserves), est, comme le blanc d'œuf, composé d’environ 90 % d’eau et de 10 % de protéines végétales dont l’albumine. Ce jus peut donc être utilisé en substitut des blancs d’œuf, notamment dans la cuisine végétalienne, pour faire des plats type mousse nécessitant des œufs battus en neige.

Le pois chiche dans la tradition française

La Cèze, rivière du sud de la France, doit son nom au Cicer arietinum dans une région où la culture de cette légumineuse a été jadis très répandue.

À proximité, à Montaren, dans le Gard, a lieu la fête du pois chiche, au mois de mai. Cette manifestation, qui dure trois jours, est organisée par plusieurs associations locales et comprend de nombreuses animations.

À Rougiers, dans le Var, a lieu également chaque année au mois de septembre une fête des pois chiches. La manifestation est organisée par la Confrérie du Pois Chiche de Rougiers (chapitre, intronisation, exposants, défilé, repas en plein air, musique, concours divers) et se clôture par un concours de soufflé de pois chiche où chaque concurrent, à plat ventre, doit lancer le pois chiche le plus loin possible avec sa bouche.

Trempage et cuisson du pois chiche

Pour cuire des pois-chiches, il est important de les tremper, idéalement une nuit entière, dans de l’eau. Les pois chiches vont alors gonfler en absorbant cette eau. Il faut s’assurer qu’ils en ont assez (au moins 3 à 4 fois leur volume). Il est possible de rajouter du bicarbonate à l’eau de trempage mais cela n’est pas nécessaire. Si les pois chiches trempent trop longtemps, ils vont commencer à germer.

La cuisson des pois-chiches secs est très courante dans les pays où ce légume sec est répandu. Cela se fait en quelques étapes et le processus n’est pas compliqué[10].

Une fois cuits, les pois chiches peuvent être utilisés dans des préparations culinaires différentes, comme le hoummous ou les falafels. Il est possible de congeler les pois chiches dans leur eau de cuisson pour des utilisations ultérieures.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Pierre-Brice Lebrun (ill. Mireille Gayet), Petit traité du pois chiche, Le Sureau, , 160 p. (ISBN 978-2-911328-66-4 et 2-911328-66-3)

Radiographie


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