Platoniciens de Cambridge

Les Platoniciens de Cambridge désigne un groupe de philosophes du XVIIe siècle membres de l'université de Cambridge qui compte parmi ses membres Henry More, Ralph Cudworth, Benjamin Whichcote, Peter Sterry, John Smith, Nathaniel Culverwell et John Worthington.

Histoire

Benjamin Whichcote (1609-1683) est généralement considéré comme le fondateur du groupe. En effet nombre des autres membres étudièrent à l'Emmanuel College (Cambridge) où il enseignait. Durant la Première Révolution anglaise, il fut nommé président (Provost) du King's College (Cambridge) et vice-recteur de l'université. À la restauration anglaise, il fut écarté de son poste et fut obligé de devenir pasteur à Londres. Peter Sterry (1613-1672), ancien élève de l'Emmanuel College (Cambridge) fut très impliqué dans les évènements révolutionnaires que connut alors l'Angleterre. Il fut le chapelain d'Oliver Cromwell, lui-même ancien étudiant de Cambridge et député à partir de 1640 de l'université de Cambridge au Long Parlement. À la mort de Cromwell, Peter Sterry se retira dans une communauté chrétienne à East Sheen. Son œuvre majeure est son Discourse of the Freedom of the Will (1675).

John Smith (1618-1652), également ancien de l'Emmanuel College (Cambridge), fut professeur de mathématiques au Queens' College (Cambridge) jusqu'à sa mort en 1652. Nathaniel Culverlwell (1619-1651) est le seul du groupe à s'inspirer tant de Francisco Suarez que de Saint Thomas d'Aquin ainsi que des platoniciens et à invoquer la loi naturelle[1]. Il publia en 1652, un ouvrage intitulé Elegant and Learned Discourse of the Light of Nature.

Idées et influence

Ils ont pensé une philosophie alternative tant à l'aristotélisme alors déclinant qu'à celles de Thomas Hobbes et de René Descartes[2]. Par rapport aux autres philosophes de leur époque, ils avaient un fort intérêt pour la théologie et étaient convaincus de la compatibilité entre la foi et la raison. Leur optimisme sur la nature humaine se reflétait dans l'accent mis sur la libre volonté (liberty of will) ainsi que sur l'exercice de l'autonomie humaine ce qui les a amenés à s'opposer au déterminisme. Ils pensaient que les hommes étaient imprégnés par les principes de vérité et de morale éternelles que l'esprit humain pouvait découvrir à travers la raison et la morale[3].

Pour Sarah Hutton[4], après Thomas Hobbes et John Locke, les Platoniciens de Cambridge constituent le troisième courant important de la philosophie anglaise du XVIIe siècle.

Notes et références

  1. Sarah Hutton, 2007, p.3
  2. Sarah Hutton,2007, p.1
  3. Susan Hutton, 2007, p.2 « They Held the eternal existence of moral principles and of thruth and that the human mind is equpped with the principles of reason and morality »
  4. Sarah Hutton, 2007, p.9

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) E. Cassirer, The Platonic Renaissance in England, Nelson, 1932 et 1953.
  • (en) J. Rogers, J. M. Vienne et Yves Charles Zarka, 1995, The Cambridge Platonists and the World : Philosophy, Ethics and Politics, Kluwers.
  • (en) Sarah Hutton, "Lord Herbert and the Cambridge Platonists", in S. Brown (ed.), British Philosophy and the Age of Enlightenment, Routledge History of Philosophy, vol. 5. Londres : Routledge, 1995.
  • sous la direction d’Y. C. Zarka, numéro spécial sur le thème : « Une métaphysique pour la morale / Les Platoniciens de Cambridge : Henry More et Ralph Cudworth », Archives de Philosophie, n°55/3, 1995.
  • (en) Sarah Hutton, "The Cambridge Platonists", in S. Nadler (ed.), Blackwell Companion to Early Modern Philosophy, Oxford: Blackwell, forthcoming.

Articles connexes

Liens externes

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