Planétarium Rio Tinto Alcan de Montréal

Le Planétarium Rio Tinto Alcan de Montréal est un musée éducatif, culturel et scientifique situé à Montréal au Québec (Canada). Le planétarium a comme objectif de sensibiliser la population aux sciences de la nature et à la nature, tout particulièrement dans le domaine de l'astronomie. C'est le plus grand planétarium au Canada avec une capacité de 288 places assises.

Mission

Le planétarium a comme objectif de sensibiliser la population aux sciences de la nature et à la nature, tout particulièrement dans le domaine de l'astronomie[1].

Histoire

Les débuts

L'ancien Planétarium Dow (1966-2011)

Dès 1936, l'idée de doter Montréal d'un planétarium circulait au sein d'un groupe de mécènes anglophones prêt à financer un projet de ce type sur un terrain situé près du Jardin botanique de Montréal[2]. Un autre projet, imaginé par Roger Brodeur un astronome amateur, est lancée en 1949 et propose la construction d'un vaste édifice sur le Mont Royal[2].

Mais ce n'est finalement qu'en 1962 avec la participation financière de la Brasserie Dow que l'idée d'un planétarium se concrétise enfin[2]. C'est Pierre Gendron, un professeur de chimie et astronome amateur, nouvellement nommé vice-président de la Brasserie Dow, qui réussit à convaincre son entreprise de financer le projet d'un planétarium de niveau international à Montréal dans le cadre des célébrations du centenaire[3].

Dans un premier temps le nouvel édifice devait être construit sur le toit de l'usine d'empaquetage de la Dow, mais vu les difficultés que représente ce choix c'est finalement sur le site de la Station historique Bonaventure sur le square Chaboillez, près du Vieux-Montréal que le planétarium est construit[2]45° 29′ 46″ N, 73° 33′ 50″ O . C'est la firme d'architecte David-Barott-Boulva qui esquisse les plans du nouveau planétarium dont la construction débute en 1964 et se termine en 1966[2]. Le concept sélectionné reprenait alors un thème spatial avec un dôme extérieur rappelant Saturne entouré de ses anneaux. Le coût total de la construction du bâtiment est de 1,25 million de dollars[2].

Le , Pierre Gendron, devenu président de la Brasserie Dow, remet les clés de l'édifice à Jean Drapeau alors maire de Montréal[2]. L'institution qui ouvre ses portes au public le , quelques mois avant l'exposition universelle de Montréal, et présente alors le spectacle « Nouveau Ciel pour une nouvelle ville ». C'est le service des parcs de Montréal qui a la responsabilité de gérer l'édifice[2]. Ses équipements à l'époque, un dôme de projection de 20 mètres, un projecteur Zeiss à la fine pointe de la technologie et sa capacité d'accueil de plus de 400 places assises en font l'un des planétariums les plus importants au monde[2].

Ce planétarium s'intègre à l'origine dans le contexte nord-américain de la course à la Lune, et doit son succès immédiat jusqu'à la fin de la Guerre froide à l'effet Spoutnik[4]. La brasserie Dow nomme Pierre Gendron pour profiter de cet engouement et la venue de l'Exposition universelle de 1967. L'astronome Donald D. Davis est engagé comme directeur et se met en relation avec ses collègues canadiens pour créer l'Association des Planétariums du Canada. Le planétarium offre des spectacles originaux dans les deux langues, propose des cours d'initiation à l'astronomie. Le prof Lebrun anime plusieurs conférences très populaires.

En 1971, Auray Blain prend la direction du planétarium et renforce le créneau de la vulgarisation scientifique, s'ouvre au public scolaire et développe pour les adultes la thématique des grandes figures de l'astronomie ainsi que l'exploration du système solaire et des constellations. Il met sur pied une équipe de conférenciers amateurs compétents. Il prend sa retraite dix ans plus tard ; la relève est assurée par son adjoint Claude Lebrun ; celui-ci engage un directeur scientifique, Pierre Lacombe, qui s'appuie sur l'expertise de professionnels de l'éducation. Il décide également d'embaucher un animateur dont le rôle est d'interagir avec le public à la fin des spectacles. Le planétarium intègre un réseau montréalais de communication, le ZAP. De plus un club d'astronomes amateurs fait le pont entre chercheurs et grand public et crée en 1985 le Club Espace.

Pierre Lacombe est nommé directeur en 1989 et engage Pierre Chastenay comme conseiller scientifique et responsable des activités éducatives jusqu'en 2003. Sept expositions temporaires vont sillonner la province. En 1991, la Société des musées de sciences naturelles remplace le ZAP et s'appuie sur l'expertise de l'Insectarium (dont P. Lacombe prend temporairement la direction), puis prend le nom de Muséums Nature Montréal en s'appuyant sur une enquête approfondie de fréquentation par Statmédia sur l'offre et les clientèles. Au retour de l'Insectarium, Lacombe dote le planétarium d'une société d'amis, la SAPM, qui remplace le club Espace et donne un nouveau souffle aux activités de vulgarisation scientifique : cours, accès à la bibliothèque, conférences, ateliers d'astrophotographie, bulletin d'information notamment. Pour son 30ème anniversaire, le planétarium inaugure son site internet et met en route une ligne téléphonique 861-CIEL pour répondre en direct aux questions du grand public, sur le bogue de l'an 2000, les astéroïdes ou le réchauffement climatique. Le planétarium acquiert une réputation de référence auprès des caméras et des radios grâce à ses astronomes diplômés et ses capsules hebdomadaires pour Météo Média.

Les spectacles conçus pour les familles ont beaucoup de succès, en particulier Le grand voyage de la petite ourse ou À la recherche du Galactium. Plusieurs livres de vulgarisation à destination des enfants sont édités : Je deviens astronomome[5], La Terre, la Lune et le Soleil[6] et La tournée des planètes[7] ; ils remportent de nombreux prix.

Statue de Nicolas Copernic devant l'entrée de l'ancien Planétarium Dow

En plus d'accueillir le nouvel édifice en 1967, des œuvres d'art public sont installées au square Chaboillez en 1967-1968[3]. La première est une statue de Nicolas Copernic réalisée en 1967 à partir d'un modèle en plâtre de l'artiste danois Bertel Thorvaldsen et offert à la ville de Montréal par le musée Thorvaldsen en 1967[8]. La seconde œuvre d'art public installée sur le site du square en 1968 s'intitule « Le cadran solaire » et a été réalisé par l'artiste néerlandais Herman J. van der Heide[3].

Cet équipement connaît dès ses débuts un grand succès et dans ses deux premières semaines d'ouverture, plus de 16 000 personnes assistent à l'un des spectacles qui y sont présentés[2]. Depuis son inauguration, le planétarium a accueilli plus de six millions de visiteurs et près de cinquante-huit mille spectacles ; il est considéré comme l'une des attractions touristiques très populaires de Montréal[3].

Le vieux bâtiment ferme ses portes en 2011 mais ses activités continuent avec l'achat d'un planétarium gonflable qui s'installe facilement dans un gymnase et des animations hors-murs dans des zones éloignées à travers tout le Québec.

Nouveau planétarium au Parc Olympique

Le nouveau planétarium en 2013

La ville de Montréal a créé en 2008 un concours d'architecture international pour déménager le Planétarium sur le site du Parc olympique de Montréal, près du Biodôme. La firme « Cardin + Ramirez & Associés architectes » (opérant maintenant sous le nom Cardin Julien inc) en consortium avec Ædifica inc a été choisie au printemps 2009 par un jury au terme du concours[9].

Le but du projet est de regrouper sur un même site le Planétarium et les autres établissements du réseau Espace pour la vie : le Biodôme, l'Insectarium et le Jardin botanique, déjà situés dans l'est de la métropole. Les coûts de construction du projet sont évalués à 33 millions$[9]. Rio Tinto Alcan contribuera pour millions$ à la réalisation du projet, le reste sera assumé par les trois paliers de gouvernement (fédéral, provincial et municipal)[9].

D'une superficie de 8 000 m2, le nouveau Planétarium comporte notamment deux théâtres des étoiles, une salle d'exposition immersive, quatre salles d'animation ainsi que divers locaux de soutien tels que boutique, restauration, vestiaires, locaux administratifs, entreposage, etc.

La construction du nouveau Planétarium qui devait débuter durant l'été 2010 a été retardée à l'été 2011 et son ouverture officielle d'abord prévue en 2012 a été repoussée à 2013[9],[10]. L'ouverture du planétarium a finalement lieu le et les coûts globaux de réalisation du projet sont de 48 millions$[11].

Le succès est au rendez-vous, avec les spectacles de Continuum et De la Terre aux Étoiles[12] et l'exposition EXO, sur les traces de l'univers[13]. Un animateur explique les phénomènes célestes dans le Théâtre des étoiles et le Théâtre du chaos encourage les réflexions d'ordre philosophique sur la place de l'homme dans l'univers. Le calendrier des événements fait l'objet d'une page très attractive[14].

Notes et références

  1. Jean-Sébastien Cloutier, « Visite du nouveau Planétarium », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  2. Julie Fontaine, « Avril 1966 : le planétarium Dow ouvre ses portes | Archives de Montréal », sur archivesdemontreal.com (consulté le )
  3. Planétarium de Montréal, « Historique du Planétarium de Montréal », sur Planétarium de Montréal (consulté le )
  4. (en) Richard A. Jarrell, The cold light of dawn : A History of Canadian Astronomy, University of Toronto, , 251 p. (ISBN 978-0-8020-2653-8, lire en ligne).
  5. Pierre Chastenay, Je deviens astronome, coll. « Astro-jeune », , 48 p. (ISBN 2-89435-197-6, lire en ligne).
  6. Pierre Chastenay, La Terre, la Lune et le Soleil, , 48 p. (ISBN 2-89435-271-9, lire en ligne).
  7. Pierre Chastenay, La tournée des planètes, , 48 p. (ISBN 978-2-89435-385-1, lire en ligne).
  8. Ville de Montréal Montréal, « L'art public à Montréal - Monument à Nicolas Copernic », sur L'art public à Montréal (consulté le )
  9. Ville de Montréal, « Concours d’architecture du Planétarium Rio Tinto Alcan de Montréal - Les Muséums nature de Montréal dévoilent le nom de la firme gagnante » (consulté le )
  10. [PDF]« Le Planétarium Rio Tinto Alcan, en bref - Le Planétarium Rio Tinto Alcan ouvrira toutes grandes ses portes sur les étoiles en 2013! », sur Espace pour la vie (consulté le )
  11. « Le nouveau Planétarium de Montréal ouvre ses portes au public samedi », Société Radio-Canada, (consulté le )
  12. « Dernière chance de voir Continuum et De la Terre aux étoiles! », Espace pour la vie, Montréal, (consulté le ).
  13. « EXO, sur les traces de l'univers » (consulté le ).
  14. « Calendrier d'août 2018 », À l'affiche, sur Espace pour la vie Montréal (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Mireille Lacombe, « La vulgarisation scientifique au Planétarium de Montréal », Scientia Canadensis, vol. 38, no 2, , p. 21-33 (lire en ligne, consulté le ).
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