Planète chthonienne

En planétologie, une planète chthonienne (ou chtonienne) serait le résidu planétaire d'une ancienne planète géante gazeuse de type Jupiter chaud dont l'atmosphère d'hélium et d'hydrogène se serait évaporée du fait de sa proximité avec son étoile. L'astre résultant n'est plus qu'un noyau rocheux ou métallique ressemblant à une planète tellurique sous bien des aspects[1]. Certaines des planètes de type super-Terre pourraient n'être que des planètes chthoniennes[2].

Vue d'artiste de CoRoT-7 b.
Vue d'artiste de HD 209458 b transitant devant son étoile.

Cette catégorie de planètes a été proposée après la découverte d'HD 209458 b (alias Osiris) dont l'atmosphère est en cours d'évaporation, même si elle ne devrait pas devenir une telle planète dans un proche avenir.

Certains scientifiques ont suggéré que Mercure pourrait être une planète chthonienne, mais cette position n'est guère acceptée. Aujourd'hui aucune planète de ce type n'est connue de façon certaine et cette classe reste un concept théorique.

Terminologie

Planète chthonienne est le calque de l'anglais chthonian planet qui a été introduit, en 2003, par les astrophysiciens français Guillaume Hébrard, Alain Lecavelier des Étangs, Alfred Vidal-Madjar, Jean-Michel Désert et Roger Ferlet « en référence au dieu grec Khthôn (sic) (“chthonien” est utilisé pour nommer les divinités grecques les plus anciennes, qui viennent du sous-sol infernal chaud, et sont à l'origine du Panthéon grec) ».

Découvertes

L'objet CoRoT-7 b pourrait être la première planète chthonienne découverte[3],[4].

En analysant les données du satellite Kepler de la NASA sur les pulsations de l'étoile Kepler-70, une équipe d'astrophysiciens a publié dans la revue Nature du (édition papier) la possible découverte de telles planètes[5],[6].

En 2020, une équipe anglo-suisse a découvert et étudié le noyau d'une exoplanète géante, qui a été nommé TOI 849 b[7].

Notes et références

  1. (en) Guillaume Hébrard, Alain Lecavelier des Étangs, Alfred Vidal-Madjar, Jean-Michel Désert et Roger Ferlet, « Evaporation rate of hot Jupiters and formation of chthonian planets », dans Jean-Philippe Beaulieu, Alain Lecavelier des Étangs et Caroline Terquem (dir.), Extrasolar Planets : Today and Tomorrow (proceedings of a meeting held at the Institut d'astrophysique de Paris, Paris, France, 30 June - 4 July 2003), San Francisco, Astronomical Society of the Pacific, coll. « Astronomical Society of the Pacific conference serie » (no 321), (1re éd.), XXI- 424 p. (ISBN 1-58381-183-4, notice BnF no FRBNF40033410), p. 203-204 (Bibcode : 2004ASPC..321..203H, arXiv:astro-ph/0312384, lire en ligne [GIF])
  2. (en) Francesca Valsecchi, Frederic A. Rasio et Jason H. Steffen, « From hot Jupiters to super-Earths via Roche lobe overflow », The Astrophysical Journal, vol. 793, no 1, , id. L3, 6 p. (DOI 10.1088/2041-8205/793/1/L3, Bibcode 2014ApJ...793L...3V, arXiv 1408.3635, résumé)
  3. (en) « Exoplanets Exposed to the Core », AstroBiology Magazine, (consulté le )
  4. (en) « Super-Earth 'began as gas giant' », BBC News, (consulté le )
  5. (en) « A compact system of small planets around a former red-giant star », sur Nature (revue), (consulté le )
  6. « Les exoplanètes de tous les records », sur INSU, (consulté le )
  7. Laurent Sacco, « Des astronomes ont découvert le premier noyau d'une planète mis à nu », sur Futura Sciences, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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