Pipeline Donges-Melun-Metz

L'oléoduc ou pipeline Donges-Melun-Metz (DMM) est un oléoduc conçu à l'origine pour répondre aux préoccupations logistique des forces armées des États-Unis en Europe. Il est opérationnel en 1956. Aujourd'hui il est exploité par la Société Française Donges-Metz (SFDM), filiale à 95% de Bolloré Energy.

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Carte de l'état de l'avancement des travaux au 30 juin 1955.
Pose du DMM à Les Touches.

Caractéristiques

En 2015, il mesure un peu plus de 627 km. La canalisation a un diamètre de 12 pouces sur les 512 km entre Donges et Châlons-en-Champagne, puis de 10 pouces sur les autres 116 km entre Châlons et Metz. Un centre de télésupervision situé à Avon (Seine-et-Marne), contrôle l'ensemble du système et les terminaux de jonction avec les autres oléoducs dont l'ODC (Oléoduc de Défense Commune). Sa maintenance emploie sur place 25 personnes (SDEL Donges).

Les points d'entrée des produits (super plombé, super sans plomb, jet fuel/pétrole lampant, gazole et fioul domestique) se situent à Donges (raffinerie Elf puis Total de Donges ou par mer par un appontement du Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire); Levesville et Champeaux (en provenance du LHP [Le Havre-Paris] et au départ des raffineries et dépôts de Basse-Seine); Vatry, en provenance de l'ODC 2 et départ de Dunkerque, de la zone Amsterdam-Rotterdam-Anvers et éventuellement des raffineries du Sud-Est); Saint-Baussant (en provenance de l'ODC 3 et au départ des raffineries du Sud-Est).

Les points de sorties sont constitués d'une part par les quatre dépôts de stockage à Donges, La Ferté-Alais, Vatry et Saint-Baussant, pour une capacité totale de stockage de plus de 900 000 m3, et d'autre part par les dépôts et pipelines connectés au DMM : dépôt de Saint-Gervais-en-Belin, dépôt EPR du Mans et diverses connexions : à Levesville vers les LHP à destination d'Orléans et de Tours ; à Champeaux vers le LHP à destination de la raffinerie Elf de Grandpuits ; à Vatry vers l'ODC à destination de Châlons-en-Champagne ; à Saint-Baussant vers l'ODC à destination du Luxembourg et de l'Allemagne[1].

La SFDM transporte chaque année plus de 3 millions de m³ de produits pétroliers via le DMM et expédie plus de 4 millions de m³ depuis ses gares de chargement camions[2].

Historique

Le pipeline DMM a été construit entre 1954 et 1956, à la suite du décret du 26 mars 1954[3] paru grâce à un accord signé le 30 juin 1953 entre MM. Bidault et Dillon.

À l’origine, ce pipeline avait un diamètre nominal de 12" puis 10" sur une longueur de 636 kilomètres, pour un débit opérationnel de 12 000 m³ par jour. En outre il dispose de cinq dépôts pétroliers, dont un à Saint-Baussant en Meurthe-et-Moselle, avec 17 réservoirs et une capacité de stockage de 1,12 million de m³ de produits[4].

Propriété des forces armées des États-Unis et ayant couté 57 millions de dollars (437 millions actuels) au gouvernement américain[5], il a été utilisé en complément du réseau d'oléoducs en Centre-Europe (CEPS) de l’OTAN. En 1967, après le retrait du commandement intégré de l'OTAN, il a été rétrocédé à l'État français , qui a alors confié son exploitation à Trapil (société des Transports Pétroliers par Pipelines), y compris pour une utilisation civile.

En 1988 les Américains décident de concéder les droits d’exploitation du pipeline à l’État Français, qui décide par la suite de les allouer à la société privée SFDM (Société Française de Donges Metz)[6]. Un désaccord entre le gouvernement américain et l'État français le 31 août 1992 entraîne la cessation des activités de transport et de stockage au profit de l'armée américaine le 31 août 1993.

De 1987 à 1992, le trafic militaire a diminué régulièrement de 490 à 170 millions de mètres cubes kilomètres (unité multipliant les volumes transportés par les distances parcourues), à l'exception d'un ressaut en 1991 dû à la guerre du Golfe, tandis que, dans le même temps, le trafic civil augmentait de 290 à 390 millions de mètres cubes kilomètres[7]. En 1992, il restait six sites de stockage[8].

À la suite d'un appel d'offres, l'État français a concédé l'exploitation du DMM à la Société Française du Donges-Metz (SFDM) le 1er octobre 1994. Un contrat entre la SFDM et TRAPIL a été signé le 28 février 1995 pour l'exploitation conjointe. A compter du 1er janvier 1999, la SFDM a décidé de reprendre elle-même l'exploitation de ce pipeline et l'exploite aujourd'hui encore.

Notes et références

  1. « Donges », sur France, le trésor des régions (consulté le ).
  2. BOLLORÉ DOCUMENT DE RÉFÉRENCE 2015, Bolloré, , 19 p., PDF (lire en ligne), p. 276.
  3. « Décret du 24 février 1995 confiant l'exploitation du système d'oléoduc Donges-Melun-Metz à la Société française Donges-Metz », sur www.legifrance.gouv.fr, (consulté le ).
  4. Pierre Labrude, L’Armée américaine en Moselle dans le cadre de l’OTAN de 1950 à 1967. Pourquoi ? Où ? Comment ? Que reste-t-il aujourd’hui de cette présence et des installations réalisées pendant cette période ?, vol. 22, Mémoires de l'Académie nationale de Metz, , 89-122 p. (lire en ligne), p. 92-93.
  5. (en) « (Source: STARS & STRIPES, November 23, 1967) France Pullout », sur www.usarmygermany.com/ (consulté le ).
  6. « PIPELINE DONGES-MELUN-METZ », sur Total (consulté le ).
  7. « Avis n° 93-A-15 du 28 septembre 1993 relatif à une demande d'avis sur les conditions d'exploitation de l'oléoduc Donges-Melun-Metz » [PDF], sur Autorité de la concurrence, .
  8. Jean-François Polo, « L'oléoduc Donges-Melun-Metz attise les convoitises », sur Les Échos, (consulté le ).

Article connexe

Lien externe


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