Pierre Suard

Pierre Suard, né le à Lons-le-Saunier, est un ingénieur, haut fonctionnaire français, dirigeant de sociétés nationales. Ancien élève de l'École polytechnique (X54) et de l'ENPC.

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Carrière

Polytechnicien et membre du corps des ponts et chaussées, Suard entre en 1973 à la Compagnie générale d'électricité. Après avoir été PDG de la filiale Les Câbles de Lyon qu'il porta en 3 années de la 5e à la 1re place mondiale. En 1986, il est nommé comme PDG du groupe par le ministre de l'Économie, des Finances et de la Privatisation Édouard Balladur pour privatiser la CGE, qui devient en 1991 Alcatel-Alsthom puis en 1998 Alcatel.

C'est sous son impulsion que seront développés les premiers centraux téléphoniques numériques, que l'activité des câbles de fibres optiques sera développée et qu'ITT sera rachetée. Il aura transformé une compagnie française, surtout renommée pour ses bonnes relations avec l'administration, en une société internationale en suivant une logique industrielle.

En 1993, il obtient le contrat du TGV en Corée, s'impose comme numéro un mondial du câble et des télécoms et s'intéresse aux médias, en contrôlant notamment Le Point et L'Express.

Poursuites judiciaires

Le , Jean-Marie d'Huy, juge d'instruction auprès du Tribunal de grande instance d'Evry, met Pierre Suard en examen pour un prétendu "abus de biens sociaux" pour avoir, craignant d'être pris pour cible par les terroristes d'Action directe, fait installer par des filiales de construction de son groupe pour 3 millions de francs de systèmes de sécurité dans ses logements successifs.

Le , sur les accusations de Denis Gazeau, ancien cadre d’Alcatel licencié pour « incompétence », le juge le met en examen pour « recel d’escroquerie » dans une affaire de « surfacturation » pour un montant de 6,75 millions de francs, au détriment de France Télécom, son principal client.

Il le place sous contrôle judiciaire, ce qui lui interdit de continuer à diriger le groupe, qu'il est obligé de quitter en juin. Serge Tchuruk lui succède ; Pierre Suard l'accusera de l'avoir poussé vers la porte et d'avoir précipité la prise en compte de certaines provisions pour déconsidérer sa gestion, et obtenir par la suite des résultats comptables artificiellement améliorés. Quoi qu'il en soit, l'interdiction d'exercer du juge fait immédiatement perdre à l'entreprise 4 % de sa valeur en Bourse : elle inflige donc à ses actionnaires une perte infiniment plus importante que les 3 millions qui étaient des dépenses de sécurité (engagées à la demande du ministre de la Police de 1986, à la suite de l'assassinat de George Besse et d'attentats contre d'autres dirigeants) que le juge accuse le dirigeant de l'entreprise de les avoir "spoliés".

Le , Pierre Suard est condamné en première instance à trois ans de prison avec sursis et à deux millions de francs d’amende par le Tribunal correctionnel d'Evry[1].

Non-lieux pour toutes les charges

Le , il bénéficie d'un non-lieu devant le Tribunal d'Evry, pour les surfacturations au détriment de France Télécom[2],[3].

Défendu en appel par MM° Jean-Denis Bredin et Éric Dezeuze, il bénéficie en d'un deuxième non-lieu, au titre du prétendu abus de biens sociaux.

Sans plus d'explications, la Cour d'appel de Versailles a ordonné la réhabilitation de Pierre Suard, le [réf. nécessaire].

Publications

Pierre Suard a publié en L'envol saboté d'Alcatel-Alsthom aux éditions France-Empire.

Pierre Suard a publié, en , En toute impunité, la scandaleuse destruction d’Alcatel Alsthom, (ISBN 9782748044829), à la Société des Écrivains.

Liens externes

Notes et références

  1. « Pierre Suard condamné à trois ans de prison avec sursis pour abus de biens sociaux », sur lesechos.fr (consulté le )
  2. « Non-lieu pour l'ex-PDG d'Alcatel Pierre Suard », sur Challenges (consulté le )
  3. « Après 12 ans d'instruction, l'ex-PDG d'Alcatel Alsthom, Pierre Suard, bénéficie d'un non-lieu », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
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