Pierre Michaux

Pierre Michaux, né le à Bar-le-Duc, mort le à Paris Bicêtre[1], est un artisan serrurier et charron français. Il créa et développa la fabrication des vélocipèdes à pédales (les michaudines) en ajoutant une manivelle à la roue avant d'une draisienne, et inventant ainsi la pédale. Cet ingénieur inventeur occupe, à ce titre, avec son fils Ernest, une place unique dans l'histoire de la bicyclette.

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Biographie

Vélocipède Michaux de 1861.

Apprenti serrurier dès l'âge de 14 ans, Pierre Michaux travaille dans plusieurs villes de France puis s'établit à Paris vers 1855. Après avoir travaillé dans les ateliers du Chemin de fer du Nord, il fonde une entreprise de serrurerie en voitures à façon rue Rodier à Paris avant de s'installer vers 1858 au 7 Cité Godot-de-Mauroy, voie disparue qui était située à l'emplacement de l'actuelle rue du Boccador. En 1861, un événement fortuit, qui sera raconté par son plus jeune fils Francisque, va changer la fortune de l'affaire familiale.

Ernest, un des 4 fils de Pierre, âgé alors de 19 ans, ayant trouvé fatigant pour les jambes l'usage d'une draisienne, aurait eu l'idée d'adapter un repose-pieds sur la roue avant. Il en parla à son père qui lui aurait conseillé d'adapter plutôt une manivelle qui permettrait de faire tourner la roue. C'est ainsi que la pédale aurait été trouvée. La paternité de cette invention est cependant contestée par Pierre Lallement ou par un mécanicien bordelais Jean Lacou qui aurait construit de 1846 à 1848 un vélocipèdes à trois roues mû par des pédales[2],[3],[4],[Note 1]. L'invention est également attribuée en Allemagne à Philipp Moritz Fischer au cours de l'année 1853.

D'autres modifications suivent également : l'ajout d'un frein et puis le doublement du diamètre de la roue avant[5].

Plaque de la rue Jean-Goujon

La fabrication commence avec deux vélocipèdes puis une centaine de vélocipèdes à pédale en 1862. L'entreprise se développe et Michaux établit un nouvel atelier 19 rue Jean-Goujon avec une capacité de production de 12 vélocipèdes par jour ne pouvant satisfaire la demande. Pierre Michaux s'associe avec les frères Aimé et René Olivier, jeunes ingénieurs passionnés par le vélocipède, pour créer le 7 mai 1868, la société en nom collectif Michaux et Compagnie qui s'agrandit au 19 et au 27 rue Jean-Goujon dans un atelier de 300 m2. Cette société est dissoute le 6 avril 1869 et deux entreprises sont créées, la société Michaux père et fils et la société Olivier frères qui devient la Compagnie parisienne des vélocipèdes et s'installe 12 avenue Bugeaud avec ateliers de fabrication employant 150 ouvriers pour produire cinquante vélocipèdes par jour, ateliers de réparation et manège d'entrainement. [5].

Liste de tarifs Michaux & Cie Paris publiée dans l'« Almanach des vélocipèdes illustré », 1869

Après l'apogée de 1869, l'entreprise périclite. La société Michaux père et fils est dissoute et mise en faillite le 29 mars 1870. La vogue du vélocipède connaît une éclipse dès l'été 1870, aggravée par la guerre de 1870, fermant toute perspective de redressement pour la famille Michaux irrémédiablement ruinée. De leur côté, les frères Olivier s'orientent vers d'autres activités, leur société étant dissoute le 31 juillet 1874.

Ernest Michaux meurt en 1882 et son père Pierre, en 1883 à Bicêtre. Un autre frère, Henry, participera à une modeste fabrique de bicyclette, les Cycles Henry Michaux[6].

Première moto ?

Vélocipède à vapeur Michaux-Perreaux (The Art of the Motorcycle, Las Vegas).
Ernest Michaux, son fils, en 1868.

En 1869, un mécanicien américain construisit un vélocipède à vapeur et en 1873, Louis-Guillaume Perreaux un autre modèle en bois. conservé au musée de l'Ile-de-France à Sceaux. Les essais de ce prototype resté sans suite jusqu'à la fin du siècle se déroulèrent avec précaution, le pilote étant fixé à un manège[6].

Hommages

En 1893, la presse sportive lance une souscription pour élever un monument à la mémoire des « pères de la vélocipédie » Pierre et Ernest Michaux. Ce monument sera inauguré solennellement à Bar-le-Duc le 30 septembre 1894. Il est situé à l'angle de la rue du Bourg et de la rue André-Maginot, à l'emplacement d'une ancienne fontaine. La statue actuelle est une réplique en fonte de la statue originelle qui était en bronze.

En 1960, est inauguré le musée du vélo à Trois-Fontaines-l'Abbaye, non loin de Bar-le-Duc.

En 2013, la Ville de Paris décide de la création de la piste[7] cyclable Pierre et Ernest Michaux par délibération 2013 DVD 151.

Notes et références

Références

  1. Relevé généalogique sur Geneanet
  2. G.M., « Chronique », La Gironde, (lire en ligne) voir le P.S.. Il nous est agréable de rendre justice à l'inventeur de la pédale.
  3. Helvétius, « un émule de Michaux », Le Véloce-sport, (lire en ligne)
  4. Argus, « Causerie Bordelaise », La Gironde, (lire en ligne)
  5. J. Althuser, Notice de l'office de tourisme de Bar-le-Duc (2007)
  6. Keizo kOBAYASHI, Histoire du vélocipède de Drais à Michaux, Tokyo, Bicycle culture center, , 406 p. (ISBN 2950812104), p. 83-110
  7. « Conseil de Paris »

Notes

  1. Le seul témoignage de son fils Henry ne permet pas de lui attribuer avec certitude la paternité de l’invention de l'adaptation de la pédale sur la roue avant mais Pierre Michaux est le premier fabricant connu de vélocipèdes en série

Bibliographie

  • Keizo Kobayashi, Histoire du Vélocipède de Drais à Michaux 1817-1870 Mythes et réalités, Tokyo, Bicycle Culture Center, 1993 (ISBN 2950812104)
  • Jean Althuser, Pierre Michaux et ses fils, pionniers de la grande épopée du vélo, Bar-le-Duc, 1986 (ISBN 2950150306)

Articles connexes

Liens externes

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