Pierre Gemayel

Cheikh Pierre Gemayel (nom aussi épelé Jumail ou Jumayyil, arabe : بيار الجميّل), né le et décédé le , est un dirigeant politique libanais de la famille Gemayel. Il est le fondateur du parti Kataeb (ou parti phalangiste), un homme influent au parlement, et le père de Bachir Gemayel et d'Amine Gemayel, chacun d'eux ayant été élu, de son vivant, président du Liban. À la fin des années 1930 et au début des années 1940, il s'opposa au mandat français sur le Liban, et plaida pour un État indépendant de tout contrôle étranger. Il a été connu pour ses manœuvres politiques habiles, qui l'ont mené à prendre des positions qui ont été vues par ses défenseurs comme pragmatiques, mais par ses adversaires comme contradictoires, ou même hypocrites. Politicien controversé, il a survécu à plusieurs attentats[réf. nécessaire].

Ne pas confondre avec Pierre Amine Gemayel (1972-2006)

Son fils Bachir sera assassine le 21 jours apres son élection a la présidence. Plusieurs de ses petits enfants ont été assassinés, notamment Amine Assouad en 1976, Maya Bachir Gemayel en 1980 et Pierre Amine Gemayel en 2006.

Débuts

Pierre Gemayel est né dans la ville de Mansoura, Égypte. Il est originaire du village de Bikfaya (Liban) où sa famille tient un rôle prééminent depuis 1540. Forcés de fuir en Égypte après avoir été condamnés à mort en 1914 pour s'être opposés à l'Empire ottoman Gemayel, maronite élevé à l'école des jésuites, fit des études de pharmacie à la faculté de médecine de Beyrouth, où il ouvrit plus tard une officine. Il s'intéressa aussi au sport, et mena l'équipe du Liban aux jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin, où il put observer l'organisation du parti nazi. Bien que rejetant l'idéologie hitlérienne, il en a admiré la formidable organisation et son efficacité, et la même année, à son retour au Liban, il fonda le parti Kataeb, et l'organisa selon une structure similaire.

Charles Helou, qui sera plus tard président du Liban de 1964 à 1970, a travaillé avec Pierre Gemayel à l'organisation du parti à ses débuts. Au moment de sa présidence, pourtant, Helou n'était plus membre du parti, et Gemayel tenta sans succès de s'opposer à lui lors de l'élection présidentielle de 1964.

Chef de l'indépendance

Dans les années précédant l'indépendance, l'influence de Gemayel et du parti Kataeb étaient limitées. Il survécut à une tentative française de le dissoudre de force en 1937 et prit part à un soulèvement contre le mandat français en 1943, mais même s'il comptait 35 000 membres, il opérait à la frange de la vie politique libanaise. Ce n'est pas avant la guerre civile de 1958, que Gemayel émergea comme chef de file des mouvements de droite (majoritairement chrétiens) qui s'opposaient aux mouvements d'inspiration nassérienne qui tentaient de renverser le gouvernement du président Camille Chamoun. Au lendemain de la guerre, Gemayel a été nommé ministre dans un gouvernement d'unité nationale. Deux ans plus tard, Gemayel est élu à l'assemblée nationale, pour la circonscription de Beyrouth, siège qu'il occupa jusqu'à la fin de sa vie. À la fin des années 1960, le parti Kataeb avait neuf sièges à l'assemblée nationale, en faisant un des plus grands groupes au sein d'un parlement notoirement divisé. Bien qu'il ait échoué par deux fois à l'élection présidentielle en 1964 et en 1970, Gemayel a continué à occuper des postes importants pendant le quart de siècle suivant.

Le Liban a été à proximité des champs de bataille des guerres israelo-arabes, et Gemayel a souvent changé de position à ce sujet. Ses partisans y ont vu un signe de flexibilité, tandis que ses détracteurs y ont vu un signe d'incohérence. Gemayel s'opposa à la signature des accords du Caire imposés au gouvernement libanais. Dans les années 1970, il s'opposa à la présence palestinienne armée au Liban. Le parti Kataeb a entretenu une milice privée, qui sera commandée par son fils Bachir.

Gemayel changea aussi de position à propos de l'intervention syrienne durant la guerre du Liban de 1975 à 1990. Il accueillit d'abord favorablement l'intervention syrienne, mais il devint bientôt convaincu que la Syrie occupait le Liban pour des raisons qui lui étaient propres. En 1976, il rejoignit la plupart des dirigeants chrétiens principaux, y compris l'ancien président Camille Chamoun, le diplomate Charles Malek, et le dirigeant radical Étienne Sacr, pour s'opposer à l'occupation syrienne. Le , Gemayel a amèrement dénoncé la présence militaire syrienne, et le front libanais se joignit à l'armée libanaise dans la guerre de 100 jours, perdue contre l'armée syrienne.

Succession

Gemayel vit son plus jeune fils, Bachir Gemayel, être élu président du Liban le , et être assassiné le , neuf jours avant son entrée en fonction. Habib eh Chartouni avoua avoir place la bombe sous les instructions de Nabil Alam responsable au sein du PSNS parti d'obedience Syrienne. Le frère aîné de Bachir, Amine Gemayel a été élu à sa place. Pierre Gemayel resta d'abord en dehors du gouvernement de son fils, mais bientôt en 1984, après avoir participé à deux conférences à Genève et à Lausanne en Suisse, qui ont contribué à mettre fin à la guerre civile et à l'occupation du pays par les troupes syriennes et israéliennes (qui avaient envahi le pays en 1982), il accepta de participer encore une fois à un cabinet d'union nationale. Il était toujours en poste quand il mourut à Bikfaya, le , âgé de soixante-dix-huit ans. Son épouse est décédée en 2003.

Liens externes

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