Pierre Fabre

Pierre Fabre, né le à Castres (Tarn)[1] et mort le à Lavaur[2], est un pharmacien et homme d'affaires français, fondateur de l'un des trois plus grands groupes pharmaceutiques français, les Laboratoires Pierre Fabre.

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En 1998, Pierre Fabre se diversifie dans le secteur des médias en créant la holding Sud Communication, ainsi que dans le rugby en faisant l'acquisition en 1989 du club Castres olympique. En 2013, sa fortune professionnelle est estimée à 1,2 milliard d'euros par le magazine Challenges, ce qui le classe à la 43e place au niveau national[3].

Biographie

Carrière dans l'industrie pharmaceutique

Après avoir étudié depuis son officine de Castres les vertus du Ruscus aculeatus (petit houx, plante abondante dans la région castraise), Pierre Fabre fonde son laboratoire en 1962 en lançant le premier veinotonique d'origine naturelle, le Cyclo 3. Il se renforce dans les produits de santé par l'acquisition en 1963 des laboratoires INAVA. Deux ans plus tard, il s'ouvre aux produits dermo-cosmétiques grâce à l'acquisition des laboratoires Klorane[1]. Cette stratégie se poursuit et des marques prestigieuses de la pharmacie et de la para-pharmacie sont acquises par Pierre Fabre, parmi elles, Ducray en 1969[4] et René Furterer en 1978[5]. Il crée par ailleurs la marque Galenic en 1977.

Pierre Fabre se développe à l'international, avec l'implantation de filiales en Espagne, en Italie et en Allemagne. Il renforce ainsi sa position en Europe. Il rachète également les laboratoires américains Genesis Pharmaceuticals en 2002[6] et en 2006, la société brésilienne Darrow Laboratorios, spécialisée dans les produits d'oncologie et de dermo-cosmétique[5].

En jouant les premiers rôles dans ce secteur industriel, il devient la personne la plus puissante de la région Midi-Pyrénées en faisant travailler directement environ 10 000 salariés, dont 4 000 en France. Fidèle à sa région, la plupart de ses usines et de ses centres de décision sont situées dans le département du Tarn et en Midi-Pyrénées. Il est également propriétaire d'une source à Avène-les-Bains depuis les années 1970. C'est maintenant une station thermale reconnue et leader dans le domaine de la dermatologie. Il possède un centre d'immunologie à Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie)[5].

Il a réglé la question de sa succession en confiant, en 2008, 71 % du capital de son groupe à une fondation reconnue d'utilité publique, la Fondation Pierre Fabre. Très présent dans l'entreprise, il suit de très près l'ensemble des activités de son groupe jusqu'à son décès.

Il présidait alors les Laboratoires Pierre Fabre et la Fondation Pierre Fabre. En 2012, il lui reste 29 % du capital de Pierre Fabre et 15 % des laboratoires Boiron[7][source insuffisante].

Il fut élevé en 2009 à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur[8].

Mort et hommages

Pierre Fabre, mécène du Castres olympique (CO) depuis 1988, meurt des suites d'une longue maladie, en , dans sa résidence située à Lavaur un mois après le sacre du CO.

Les obsèques de Pierre Fabre se déroulent en la cathédrale Saint Benoît de Castres (Tarn) en présence de sa famille, de personnalités du monde de la santé (Philippe Douste-Blazy ancien ministre de la Santé), de membres des laboratoires pharmaceutiques du groupe Fabre (Pierre-Yves Revol président du CO et dirigeant du groupe Fabre), du monde politique (Bernadette Chirac épouse de l'ancien président de la République, Pascal Bugis maire de Castres), du monde du rugby (Thomas Castaignède, etc.) Un écran géant est installé place Jean Jaurès, là où même Pierre Fabre possédait une pharmacie dans les années 1960, afin de permettre à la population castraise, rassemblée par milliers, d'assister aux funérailles. Les magasins et boutiques du centre-ville de Castres étaient fermés. Des portraits du défunt étaient disposés face à son ancienne officine place Jean Jaurès.

Pierre Fabre repose dans le caveau familial au cimetière Saint Roch de Castres.

Autres acquisitions

Pierre Fabre était propriétaire, à titre personnel, d’un secteur presse et éditions, la holding Sud Communication, créée en 1998. Cette holding, dirigée par Pierre-Yves Révol, PDG délégué des laboratoires Pierre Fabre, détient notamment 15 % du capital du groupe Midi Libre et 6 % de La Dépêche du Midi. D'autres médias locaux ou nationaux viennent compléter la collection dont Valeurs actuelles[1], Le Spectacle du Monde[1], le quotidien L'Éveil de la Haute-Loire, La Gazette de la Loire, Tarn Infos, le Journal d'Ici, La Ruche, Le Réveil du Vivarais[5]

Il a également créé en 1999 la Fondation Pierre-Fabre, reconnue d’utilité publique, pour aider les pays en voie de développement à accéder aux médicaments de qualité et aux soins de première nécessité[5].

En 2001, la holding Sud Communication rachète l'agence photographique parisienne Sipa, créant la surprise générale[5]. Elle est revendue en 2011 au groupe allemand Deutscher Auslands-Depeschendienst (DAPD)[1].

Sports

Pierre Fabre était propriétaire du club de rugby Castres olympique depuis 1988. Il a eu le bonheur de voir ses investissements récompensés par deux Bouclier de Brennus. En effet, c'est sous sa direction que le CO commence à se renforcer en recrutant notamment le troisième ligne centre australien Michael Cheika et le deuxième ligne narbonnais Jean-Philippe Swiadek en 1990 alors que la saison suivante voit l’arrivée de l'ailier Philippe Escalle et du pilier Christophe Urios dans l’effectif castrais.

En 1993, au stade du Parc des Princes à Paris, Castres s’impose face au FC Grenoble sur le score de 14 à 11 dans une finale marquée par de graves erreurs d’arbitrage[9] permettant aux Tarnais de remporter un 3e titre de champion de France[10].

En 2013, au stade de France à Saint-Denis, Castres bat en finale le RC Toulon, champion d’Europe en titre, sur le score de 19 à 14 et soulève un 4e Bouclier de Brennus.

Afin de rendre hommage à Pierre Fabre, le stade Pierre-Antoine est rebaptisé stade Pierre Fabre en 2017. La mairie de Castres rebaptise aussi la place de l'Albinque, place Pierre Fabre.

En 2018, cinq ans après son décès, le groupe Fabre continue à investir au Castres Olympique qui remporte un 5e Bouclier de Brennus contre le Montpellier Hérault Rugby sur le score de 29 à 13.

L'Association Sportive Pierre Fabre (ASPF), des Laboratoires Pierre Fabre, regroupe plus de 15 sections sportives.

Références

  1. AFP, « Pierre Fabre est mort », sur Le Point, (consulté le ).
  2. AFP, « Décès de Pierre Fabre fondateur du laboratoire pharmaceutique », sur La DH Les Sports+, (consulté le ).
  3. Pierre Fabre, le pharmacien de Castres qui a bâti un empire, publié le par Cyrille Pluyette, sur le site du Figaro (consulté le ).
  4. Ducray 90 ans d’innovation utile, publié le sur le site ducray.com (consulté le ).
  5. Biographies des Barons : Pierre Fabre, publié sur le site zonebourse.com (consulté le ).
  6. Cessions et acquisitions : Pierre Fabre acquiert Genesis Pharmaceuticals, publié le sur le site industriepharma.fr (consulté le ).
  7. Challenges, « Les 500 plus grandes fortunes de France en 2020 », Challenges, (lire en ligne, consulté le ).
  8. Décret du portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier, publié le sur le site de Légifrance (consulté le ).
  9. « Grenoble : les mammouths et le gratin », sur www.ladepeche.fr
  10. Clément Garioud, « Ces sombres affaires qui ont entaché la réputation du rugby français », sur Actu.fr, (consulté le ).

Liens externes

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