Pierre Durand (pasteur)

Pierre Durand, né le à Pranles (Ardèche) et mort exécuté le à Montpellier, est un pasteur protestant français.

Famille et jeunesse

Pierre Durand est né au hameau du Bouschet, dans la commune de Pranles en Vivarais. Son père Étienne Durand (1657-1749) était greffier consulaire, et sa mère s'appelait Claudine Gamonet (1670-1726). Il est le frère aîné de Marie Durand (1711-1776), qui sera emprisonnée dans la Tour de Constance à Aigues-Mortes, de 1730 à 1768 ; leur père Étienne sera lui-même emprisonné au fort de Brescou, de 1729 à 1743[1].

Il a été ondoyé par le curé de Pranles deux jours après sa naissance, et a dû suivre une instruction catholique romaine, en vertu de la révocation de l'Édit de Nantes. Pierre Durand fera aussi « quelques études » à Privas, comme clerc de notaire.

Marié à Anne Rouvier, Pierre Durand a eu trois enfants, dont une fille morte à l'âge de deux ans.

Pasteur du désert

Pierre Durand fait la connaissance d'Antoine Court, qui a réorganisé les églises réformées clandestines à partir de 1715. Comme lui, il part en Suisse où il reçoit une formation pastorale. Revenu en Vivarais, il échappe aux soldats le au ravin de Navalet, puis à une arrestation à domicile. Il célèbre les baptêmes et bénit les mariages au désert, à partir de 1722. Il est consacré pasteur en , au synode de Craux près de Saint-Pierreville. Il se déplace à cheval pour son ministère, « par serres et par vallats »[2] ; sa tête est mise à prix pour 4 000 livres.

Arrestation et exécution

Il est arrêté le [3] entre Vernoux et Saint-Jean-Chambre. Au capitaine qui lui demande : « Êtes-vous Monsieur Durand ? », il répond : « Je le suis et je connais aujourd'hui que mon heure est venue pour passer de ce monde au Père des esprits »[4]. Conduit à Vernoux, puis à Tournon, il est amené à Montpellier, siège de l'intendance de Languedoc, où il est interrogé à partir du . À son collègue Fauriel-Lassagne, il écrit : « ma course sera bientôt finie, Dieu aidant, dans peu de temps je scellerai l'Évangile que j'ai prêché »[4]. Pierre Durand est pendu le , après avoir chanté un psaume, et mourant « sans aucune contorsion ou résistance »[4]. Selon le cardinal Fleury, « on ne pouvait guère se dispenser de faire cet exemple ».

Hommage

En 1932, la maison familiale de Pierre Durand au Bouschet de Pranles a été aménagée en musée du Vivarais protestant[5].

Sources

  • Jean-Louis Meynadier, Pierre Durand, pasteur du Désert et martyr, 1700-1732 , Valence, Combier, 1864, 128 p.
  • Samuel Mours, Portraits huguenots vivarois : de la Révocation à la Révolution, Musée du Désert en Cévennes, 1948, 347 p.
  • Étienne Gamonnet, Pierre Durand, restaurateur du protestantisme en Vivarais, Esparon, 1999, 287 p. (ISBN 2-911722-03-5)

Références

  1. Yves Krumenacker, « Marie Durand, une héroïne protestante ? », Clio, no 30, , p. 79–98 (lire en ligne, consulté le )
  2. Jean Estéoule, Vie et passions huguenotes au cœur du Vivarais, Curandera, (ISBN 2-86677-010-2), p. 174.
  3. « Relation de la mort de M. Pierre Durand », Bulletin historique et littéraire (Société de l'histoire du protestantisme français), vol. 33, n° 2, , p. 74-76.
  4. Jean Estéoule, op. cit., p. 180.
  5. Henri Dubief et Jacques Poujol (dir.), La France protestante. Histoire et lieux de mémoire, Max Chaleil éditeur, (ISBN 2-84062-001-4), p. 299.

Voir aussi

Lien externe

Articles connexes

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