Pierre-Victor Léger

Pierre-Victor Léger, né le à Vichy (Allier) et mort le , est un pharmacien et homme politique français. Il fut maire de Vichy de 1929 à 1944 et de 1949 à 1950.

Pour les articles homonymes, voir Pierre Léger et Léger.

Biographie

Après avoir fait des études de pharmacie à Paris, Pierre-Victor Léger s'installe à Vichy, sa ville d'origine. Sa pharmacie est alors établie à l'angle du boulevard de Russie et de l'avenue Aristide-Briand, à proximité du débouché du pont de Bellerive[1].

Radical-socialiste, il est adjoint au maire de Vichy dans les années 1920, la ville est alors une station thermale internationalement renommée. Il est élu conseiller général de l'Allier (canton de Vichy) en 1928[2], succédant au socialiste Gaston Vidal qui ne se représentait pas[2], et l'année suivante, le [3] est élu maire de Vichy   battant le maire sortant Louis Lasteyras qui était maire depuis 21 ans  et sera réélu en 1935. Il mène une politique ambitieuse qui présage celle de son successeur, Pierre Coulon : création de la gare d’autobus sise place de la Poste, construction d'une nouvelle poste[4], déplacement du marché couvert[4] au Catalpa, construction d’une usine de purification des eaux usées, extension du réseau d’égouts[4], construction d’un stade municipal, le stade Darragon[4] avec un vélodrome (1932), construction d’un immeuble place de l’Hôtel-de-Ville pour accueillir la perception, la recette municipale, le poste des pompiers et la salle des fêtes, aménagement de l’aéroport de la Rhue, remplacement du pont de Bellerive par un pont plus large (1932), alors l'unique pont de Vichy traversant l'Allier.

Il préside l’Association nationale des maires et délégués des chambres d’industrie, des stations thermales, climatiques et touristiques de France[5].

Son mandat est prorogé en 1941 par l’État français qui s'est installé alors dans la station thermale. Mais Pierre-Victor Léger est secrètement membre d'un réseau de résistance[4], le réseau Mithridate[6], spécialisé dans le renseignement et qui lui aurait demandé de rester en poste[6]. Selon la biographie qu'a écrite sa petite-fille, Monique Blanquet-Léger, il aurait aussi, avec l'aide d'un agent municipal, fait fabriquer des faux papiers dans les sous-sols de la mairie et caché des juifs[6]. Pierre-Victor Léger est destitué le [7] peu après la libération de la ville, par le Comité national de la Libération et remplacé par le socialiste Jean Barbier, nommé par le Commissaire régional de la République[7] (celui-ci sera remplacé par Louis Moinard, 8 mois plus tard, élu lors des élections municipales). Mais Pierre-Victor Léger continue de représenter le canton de Vichy au Conseil général de l'Allier[7]. Il est réélu conseiller municipal en 1947 (sa liste obtient neuf élus dont Pierre Coulon) et il est élu maire en 1949 (au bénéfice de l’âge), face à Louis Moinard qui avait choisi de remettre son mandat en jeu, à la suite de sa défaite aux cantonales face à Pierre-Victor Léger[7]. Il le reste jusqu'à sa mort l'année suivante, à 67 ans, le . Il est enterré au cimetière des Bartins (carré 8)[8], à Vichy.

Une place de la ville porte son nom, située devant le Grand marché couvert[1]. Le sculpteur Robert Mermet (1896-1988) a réalisé son buste[9].

Mandats

  • Conseiller municipal de Vichy de 1919 à 1929 puis de 1947 à 1949.
  • Adjoint au maire de Vichy de 1925 à 1929.
  • Maire de Vichy de 1929 à (destitué), puis du jusqu’à son décès le .
  • Conseiller général du canton de Vichy, élu en 1928, réélu en 1934 jusqu’en 1940. Il est réélu de nouveau le , puis le .
  • Membre du Conseil départemental, créé par l’arrêté ministériel du pour remplacer le Conseil général de l'Allier.

Notes et références

  1. Jean Débordes et André Praile, Vichy au fil de ses rues, Éditions du Signe, 1996, p. 151.
  2. A Vichy : la vie de tous les jours sous Pétain, éditions du Signe, , 322 p., p. 115
  3. Alain Carteret, Histoire de Vichy : Vichy deux millénaires, t. 1, Alain Carteret, , 185 p. (ISBN 2951694806), p. 42.
  4. Biographie de Pierre-Victor Léger sur le site de la ville de Vichy.
  5. « https://www.retronews.fr/journal/l-ouest-eclair-rennes/12-juin-1933/77/119437 », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF (consulté le )
  6. "Une biographie de Pierre-Victor Léger maire et résistant" par Laurent Bernard, lamontagne.fr, 16 décembre 2016.
  7. Alain Carteret, Histoire de Vichy, p. 50 à 52.
  8. Vichy, cimetière des Bartins.
  9. Bulletin no 17 de mars 2007 de l'association Les Mermet à Saint-Lupicin.

Bibliographie

  • Jean Débordes, A Vichy : la vie de tous les jours sous Pétain, Éditions du Signe, 1994 (notamment p. 115 et suiv..
  • (en) Adam Nossiter, The Algeria Hotel: France, Memory and the Second World War, Methuen, 2001, p. 127 et suiv..
  • Alain Carteret, « Pharmacies et pharmaciens de Vichy », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Vichy et des environs, .
  • Monique Blanquet-Léger; Pierre-Victor Léger, avant, pendant et après, auto-édition, 2016.
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