Pierre-Louis Dagoty

Pierre-Louis Dagoty (1771-1840) est un peintre en porcelaine français.

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Illustration de l'âge d'or de la porcelaine de Paris au début du XIXe siècle, la production de la manufacture de Dagoty se caractérise par l'élégance des formes, l'emploi des couleurs et une grande richesse. L'impératrice Joséphine couronna l'entreprise en lui accordant le titre envié de « manufacture de S.M. l'Impératrice » comme la reine Marie-Antoinette l'avait fait ailleurs en son temps.

Biographie

Boutique de Mr Dagoty, boulevard Poissonnière no 4, gravure éditée sous le Premier Empire.

Pierre-Louis Dagoty est né à Paris, dans une famille de peintres et de sculpteurs[1], dont les plus connus sont : son père, Jean-Baptiste, André Dagoty, dit « Gautier l'aîné », qui fut un des nombreux peintres de la reine Marie-Antoinette ; mais aussi, Arnaud Edouard Dagoty qui fut un graveur de renom et contribua au succès des premières planches en couleurs (cinq couleurs), dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, avec sa série de planches anatomiques, qui servirent longtemps dans les écoles de médecine, et sont encore très recherchées, au début du XXIe siècle, en raison de leur finesse et de la qualité des tirages en couleurs.

Quant à Pierre-Louis Dagoty, avec l'aide de ses frères, Isidore et Étienne Jean-Baptiste jusqu'en 1800, date de leurs décès, il reprit en 1798 un petit atelier de porcelaine, et se spécialisa dans la peinture fine sur porcelaine. Très rapidement, les produits de la Manufacture connurent une grande notoriété, surtout lorsqu'en décembre 1804, l'Impératrice Joséphine lui accorda son soutien. La manufacture prit le nom de : « Manufacture de S.M. l'Impératrice, P.L. Dagoty à Paris » (de 1804 à 1814), puis après la chute du Premier Empire, « Manufacture de S.A.R. Madame la Duchesse d'Angoulême. P.L. Dagoty » (de 1815 à 1820). Ces vignettes qui étaient peintes « au cul » de chaque objet produit servaient à la promotion de Pierre-Louis, de la Manufacture Dagoty et de ses protecteurs, mais elles montrent aussi que les Régimes passaient, et que la qualité et la notoriété des porcelaines Dagoty n'étaient pas prises en défaut, sinon les agréments impériaux ou royaux auraient été retirés immédiatement, et sans discussion, comme il était d'usage à cette époque.

En 1810, Pierre-Louis s'associa avec un porcelainier qui possédait une fabrique rue de Chevreuse, François Maurice Honoré. Après 1820, date de la fin de l'association entre Dagoty et François Maurice Honoré qui dura de 1810 à 1819, la production de Dagoty, continua seule, avec ses propres ateliers, à Paris, et ce jusque dans les années 1823 quand Pierre-Louis se retira et revendit la manufacture à Denuelle Dominique qui donnera naissance à la Manufacture La Seynie avec une production qui se délocalisera définitivement sur Limoges, en France, aux alentours de 1900. Cette période relativement longue, c'est-à-dire de 1798 à 1823, explique la grande production de ces ateliers de qualité.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (8e division)[2].

Les porcelaines Dagoty

Les porcelaines Dagoty avaient une particularité que très peu de porcelainiers savaient faire, à savoir la technique dite de l'or épais qui consistait à recouvrir l'intérieur des objets (des tasses, généralement) d'une épaisse couverture d'or, tandis que les décors extérieurs étaient d'une extrême richesse et variété, alternant les coloris foncés, vert Empire, et les décors à plusieurs tons d'or (brillant et/ou mat) qui faisaient de ces porcelaines des objets immédiatement reconnaissables, et qui devinrent très vite les décors de tables princières, comme la Maison de Russie, la Maison de Savoie, et plus tard, la Table du président américain Monroe, qui reçut le service présidentiel, dit « à aile amarante » (en 1817) et que les visiteurs contemporains peuvent toujours admirer, dans les vitrines de la Maison-Blanche. Plus classiquement, à Paris, les frères Dagoty ouvrirent un magasin de ventes, boulevard Poissonnière, où se pressait toute la bonne société d'alors, car pour les cadeaux de naissance, ou autres événements, il était de bon ton d'offrir un service Dagoty ou un vase de chez Dihl.

Une autre particularité de la Maison Dagoty est le catalogue exhaustif (dessiné et peint à la main) de tous les modèles qui furent exécutés par cette fabrique. Un exemplaire complet de ce catalogue est conservé au cabinet des dessins du musée des arts décoratifs de Paris[3].

Cette production continua pendant des années, même après la chute du Premier Empire. En effet, sous la Restauration, ce fut la duchesse d'Angoulême qui accorda, ensuite, sa protection à Dagoty.

Collections publiques et expositions

Le musée national de Céramique, à Sèvres (Hauts-de-Seine), conserve plusieurs exemplaires de vases et services Dagoty, ainsi que six panneaux peints, de thème « orientaliste », car les Dagoty ont, au début de leurs activités, réalisé des décors pour des immeubles de la capitale, ainsi que quelques rares vitraux.

Une importante exposition fut organisée, en 2006-2007, au château de Malmaison, avec plus de 300 pièces, choisies parmi les plus belles œuvres de la Manufacture Dagoty, dont un portrait inédit de Pierre-Louis Dagoty.

Annexes

Bibliographie

  • Régine de Plinval de Guillebon[4]Dagoty à Paris, la Manufacture de porcelaine de l'Impératrice, Paris, Somogy, 2006.
  • Pierre-Louis Dagoty, Encyclopédie Larousse en ligne.

Liens externes

Notes et références

  1. Généalogie Dagoty en accès public, sur site de M Philippe Bouchard, descendant par son arrière-grand-mère de Jean-Baptiste André Gautier-Dagoty, père de Pierre-Louis Dagoty
  2. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 239
  3. cote CD3857.
  4. Mme Régine de Painval de Guillebon est la descendante du célèbre miniaturiste Pierre-Adolphe Hall (1739-1793).
    Documentaliste (entre autres), elle est à l'origine de nombreux écrits et articles aussi bien de vulgarisation que de technique concernant les porcelaines.
    Elle a également écrit un article de référence sur son aïeul Pierre-Adolphe Hall: Pierre Adolphe Hall 1739-1793, Paris, 200, p;117, no 90
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