Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, né Pierre-Augustin Caron le à Paris où il est mort le , est un écrivain, dramaturge, musicien et homme d'affaires français.

Pour les articles homonymes, voir Caron et Beaumarchais (homonymie).

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais
Jean-Marc Nattier, Portrait de Beaumarchais (1755),
Londres, collection particulière[1].
Nom de naissance Pierre-Augustin Caron
Alias
Beaumarchais
Naissance
Paris, Royaume de France
Décès (à 67 ans)
Paris,  République française
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture français
Mouvement les Lumières
Genres
roman, théâtre, poésie

Œuvres principales

Éditeur de Voltaire, il est aussi à l'origine de la première loi en faveur du droit d'auteur et le fondateur de la Société des auteurs. Également espion et marchand d'armes pour le compte du roi, c'est un homme d'action et de combats qui ne semble jamais désarmé face à un ennemi ou à l'adversité. Son existence est tout entière marquée par l'empreinte du théâtre et s'il est principalement connu pour son œuvre dramatique, en particulier la trilogie de Figaro, sa vie se mêle étrangement à ses œuvres.

Figure importante du siècle des Lumières, il est estimé comme un des annonciateurs de la Révolution française[2] et de la liberté d'opinion ainsi résumée dans sa plus célèbre pièce, Le Mariage de Figaro :

« Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur, il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits[3]. »

L'ascension

Origine et famille

Pierre-Augustin Caron, né le [4], est l'unique garçon d'André-Charles Caron, originaire de Meaux et de sa femme Louise Pichon. Dix enfants naîtront de cette union dont six seulement devaient vivre[5]. Le père, issu d'une famille d'horlogers huguenots[6], était lui-même devenu maître-horloger après avoir abjuré le protestantisme le dans l'église des Nouvelles Catholiques, se convertissant de fait au catholicisme[7] ; c'est un artisan reconnu, amateur d'art et créateur de la première montre squelette. La famille est plutôt aisée bien que le père fasse des dettes et que les tensions soient réelles dans le couple[8].

Formation et horlogerie

Pierre-Augustin, après des études dans une école d'Alfort de 1742 à 1745, entre en apprentissage dans l'atelier paternel à l’âge de 13 ans[9]. Il donne du fil à retordre à son père, qui le chasse quelque temps de la maison familiale, mais finit par devenir un artisan compétent, puisqu'il invente, en 1753, un nouveau mécanisme d'échappement, dit « à hampe » ou « à double virgule » (peu utilisé aujourd'hui du fait des problèmes de frottement)[10] ; ce sera l'occasion d'une première controverse : l'horloger du Roi Jean-André Lepaute s'attribue l'invention et Beaumarchais doit faire appel à l'Académie des sciences pour que lui soit reconnue la propriété de l'invention. Il devient fournisseur de la famille royale.

Premier mariage

Il ne tarde toutefois pas à abandonner l'horlogerie ; Jean-Antoine Lépine qui le remplace dans l'atelier paternel, devait épouser sa sœur Fanchon et devenir l'associé en 1756, puis le successeur d'André-Charles Caron[11].

Beaumarchais se marie le avec Madeleine-Catherine Aubertin, veuve de Pierre-Augustin Franquet, seigneur de Bosc Marchais (dit Beaumarchais). Il a 24 ans. Son épouse est bien plus âgée mais possède une fortune considérable. Il se fait appeler « de Beaumarchais » dès 1757[12], du nom du fief de Bosc Marchais[13], qui appartient à son épouse[14] et qui donne l'illusion de la noblesse.

Madeleine-Catherine meurt subitement l'année suivante à 35 ans. Immédiatement, le jeune veuf se voit dans une position inconfortable et se trouve confronté au premier de la longue suite de procès et de scandales qui marqueront son existence.

Entrée à la Cour de Louis XV

Jean-Marc Nattier, Marie Adelaïde de France, dite Madame Adélaïde, fille de Louis XV (1758), château de Versailles. Les filles du roi étaient des musiciennes consommées.

Malgré les ennuis de sa vie privée, il commence à être connu. Il se lie d’amitié avec le financier de la Cour, Joseph Pâris Duverney qui favorise son entrée dans le monde de la finance et des affaires. Il se lance alors dans les spéculations commerciales et déploie un tel génie en ce genre qu’en peu d’années il acquiert une grande fortune et achète une charge de secrétaire du roi qui lui confère la noblesse.

En 1759, faveur insigne, il est nommé professeur de harpe de Mesdames, les quatre filles du roi Louis XV, qui résident à la cour.

Patronné par un prince du sang, Louis-François de Bourbon, prince de Conti, il devient bientôt lieutenant général des chasses[15] et commence à écrire de petites parades pour des théâtres privés (Les Bottes de sept lieues, Zirzabelle mannequin, Léandre, marchand d'agnus, médecin et bouquetière, Jean Bête à la foire) qui jouent sur le comique de mots du langage populaire des Halles de Paris.

Voyage à Madrid

En avril 1764, Beaumarchais entreprend un séjour de dix mois à Madrid, vraisemblablement pour aider sa sœur Lisette délaissée par son fiancé José Clavijo y Fajardo, fonctionnaire au ministère de la Guerre[16], archiviste de la Couronne et fondateur du journal philosophique 'El Pensador'. Pendant son séjour en Espagne, il s'est surtout occupé de conclure des affaires pour Duverney. Ils cherchent à gagner des contrats exclusifs pour la colonie espagnole nouvellement acquise de Louisiane et tentent d'obtenir la concession de la traite négrière dans les colonies espagnoles en Amérique. Beaumarchais se rend à Madrid muni d'une lettre de recommandation du duc de Choiseul, devenu son protecteur. Ses affaires s'éternisent et Beaumarchais passe une grande partie de son temps à s'imprégner de l'atmosphère espagnole, appelée à exercer une influence majeure dans ses écrits ultérieurs. Bien que lié à des personnalités influentes à l'instar du ministre des Affaires étrangères Grimaldi[17] ses espoirs de contrats restent sans lendemain et il quitte la Castille pour Paris en mars 1765.

Deuxième mariage

Menant un train de vie aisé mais toujours à la merci d'une disgrâce, il se remarie en 1768 avec Mme Lévêque, la très riche veuve du garde général des Menus-Plaisirs du roi, née Geneviève-Madeleine Wattebled (1731-1770). Ils ont deux enfants, un fils et une fille, tous deux morts jeunes[18]. Elle-même meurt dès 1770, à trente-neuf ans, après seulement quelques années de mariage[19], lui laissant une somme astronomique. À l'occasion de ce second veuvage précoce, Beaumarchais est accusé de détournement d’héritage.

Au service de l'État

L'affaire Göezman

Les années 1770-1773 sont pour Beaumarchais des années de procès et de défaveur : outre ses démêlés judiciaires avec le comte de la Blache, engendrés par la succession testamentaire de Joseph Pâris Duverney, il est selon lui victime de la corruption régnant au sein de la Grande-Chambre du Parlement, ce qui va entraîner l’affaire Goëzman. Il y manifeste un art consommé des factums, allant jusqu’à renouveler le genre mais il y perd sa fortune et ses droits civiques. Cependant ses 'Mémoires contre Goëzmann', par leur faconde et leur hardiesse, l'ont rendu populaire. Il incarne la résistance citoyenne envers le pouvoir absolu. Il acquiert aussi une notoriété internationale. Comme dans un de ses 'Mémoires contre Goëzmann', il avait narré les malheurs espagnols de sa sœur Lisette, abandonnée par Clavigo, Goethe rédige un drame sur cette affaire: Clavigo (1774).

Beaumarchais se fait agent secret

Expert en intrigues et marchandages de toutes sortes et intégré au Secret du Roi  service personnel d'espionnage du roi , il est en une première fois envoyé à Londres pour négocier la suppression du libelle les Mémoires secrets d’une femme publique du publiciste et maître-chanteur Charles Théveneau de Morande, dirigé contre la comtesse du Barry, favorite royale, mission où il espère regagner les faveurs de la Cour. Cependant, le roi meurt en mai suivant et la comtesse du Barry est bannie de la cour par Louis XVI.

En 1775, sur les conseils de Sartine, il est chargé par le nouveau souverain d’empêcher la publication d’un nouveau pamphlet, l’Avis à la branche espagnole sur ses droits à la couronne de France à défaut d’héritiers, d’un certain Angelucci, qui prétend que le roi a « l’aiguillette nouée ». Le , il repart pour Londres[20]. Cette mission, qui le conduit également aux Pays-Bas, dans les États allemands, et en Autriche – où il est pour un temps incarcéré pour motif d’espionnage –, devient sous sa plume une aventure picaresque. La même année, il est chargé à Londres de récupérer des documents secrets détenus par le chevalier d’Éon.

La guerre d’indépendance des États-Unis

Pierre Caron-de-Beaumarchais vu par le sculpteur François Biron.

À partir du mois de , il se lance dans une nouvelle aventure et il se fait l’avocat d’une intervention française dans la guerre d'indépendance des États-Unis. Il entame alors une correspondance enflammée avec Charles Gravier de Vergennes, où il défend la cause des Insurgents. Dès le mois de , Beaumarchais joue un rôle politique en tant qu’intermédiaire entre les Insurgents et la France, et il rencontre fréquemment Arthur Lee, député secret des Insurgents.

Le , le secrétaire d’État aux affaires étrangères lui confie une somme importante pour soutenir secrètement les Américains[21]. Initié secrètement par Louis XVI et Vergennes, Beaumarchais reçoit l’autorisation de vendre poudre et munitions pour près d’un million de livres tournois sous le couvert de la compagnie portugaise Roderigue Hortalez et Compagnie qu’il monte de toutes pièces et dont il installe les bureaux à l'hôtel Amelot de Bisseuil, dit des Ambassadeurs de Hollande, rue Vieille du Temple à Paris. La société Roderigue Hortalez et Cie devait lui permettre, pensait-il, de s’enrichir en vendant armes et munitions et en envoyant une flotte privée pour soutenir les Insurgés[22]. Pour le seconder il embauche un secrétaire Lazare-Jean Théveneau de Francy qui va travailler avec lui plus de 6 ans, et qu'il enverra aux États-Unis pour défendre ses intérêts. N'étant pas armateur lui-même, il fait un premier essai d'envoi de bateaux vers les États-Unis à partir du port du Havre le . Seul l'Amphitrite réussit à partir avec à son bord 49 militaires dont le major Thomas Conway et le colonel Tronson du Coudray. Devant cet échec, avec Jean-Joseph Carrier de Montieu ils décident de s'orienter vers Nantes et choisissent un armateur local : Jean Peltier Dudoyer. Vingt cinq bateaux, auxquels Beaumarchais est plus ou moins associé, vont ainsi se diriger vers les Antilles "officiellement" puis vers les États-Unis directement. Beaumarchais décide une ultime expédition commerciale vers Saint-Domingue de 3 navires : l'Alexandre, la Ménagère (flûte prêtée par le Roi, en dédommagement des sinistres sur le Fier Roderigue) et l'Aimable Eugénie (du nom de sa fille) armée par Peltier Dudoyer et commandée par Nicolas Baudin. Attaqués par le Mediator à la sortie de la Gironde, seule l'Aimable Eugénie atteindra sa destination ! Toutes ces péripéties, alors que Beaumarchais s'implique dans les grandes spéculations boursières sous Louis XVI, est le sujet central du roman historique de Lion Feuchtwanger intitulé Beaumarchais, Benjamin Franklin et la naissance des États-Unis, paru en 1946. En fin de compte, bien qu'il ait reçu plus tard les félicitations publiques du Congrès, il engagea dans cette opération une grosse somme (plus de cinq millions) dont, après d'interminables débats, ses héritiers ne purent recouvrer qu'une faible part[23].

Dans la tourmente (1785-1799)

Éditeur de Voltaire

Il se lance dans l'édition des œuvres de Voltaire, décédé quelques années plus tôt, et, après avoir acquis les caractères de Baskerville, loue pour vingt ans la forteresse de Kehl en [24]. Pour vendre cette nouvelle édition, il s'appuie sur le réseau d'armateurs qu'il a eu l'occasion de rencontrer à l'occasion de la guerre d'Indépendance américaine.

En 1786, il épouse en troisièmes noces Marie-Thérèse de Willer-Mawlaz[25]. D'origine suisse et née en [26], la nouvelle épousée, âgée de 32 ans, a vingt-et-un ans de moins que son mari. Ils se sont rencontrés en 1774 et ont eu une fille, Amélie-Eugénie, en 1777. Marie-Thérèse lui survivra et mourra au début de la Restauration en 1816.

En 1788, après d’importants travaux de reconstruction inachevés, il vend à Aimé Jacquot et Jean Hérisé la papeterie de Plombières qu’il avait acquise en 1780[27].

En , il cède aux frères Claude Joseph et François Grégoire Léopold Desgranges les papeteries qu'il possède en Lorraine à Arches et Archettes.

La naissance du droit d'auteur

Privilège d'ancien régime, les comédiens de la Comédie-Française avaient priorité pour exploiter les œuvres théâtrales et ne reversaient que des sommes minimes à ces mêmes auteurs pour l'utilisation de leurs œuvres.

En 1777, après le succès du Barbier de Séville, Beaumarchais commence à militer pour la reconnaissance du droit d'auteur. Avec d'autres auteurs, il crée le bureau de législation dramatique, dénommé société des auteurs et compositeurs dramatiques depuis 1829[28]. Cette initiative sera reconnue lors de la Révolution française, notamment avec l'abolition des privilèges et avec l'inscription des droits d'auteur dans la loi Le Chapelier de 1791.

Ceux-ci sont automatiques à la création d’une œuvre. Ils garantissent à son auteur ses droits patrimoniaux et moraux (la reconnaissance de la paternité de l’œuvre notamment). Dans De la littérature industrielle, Sainte-Beuve présente l’action de Beaumarchais comme un tournant décisif de l’histoire de la littérature, car l’écrivain passe du statut de bénévole, de passionné ou de mendiant (dépendant de ses mécènes) à celui d’industriel et de gestionnaire : « Beaumarchais, le grand corrupteur, commença à spéculer avec génie sur les éditions et à combiner du Law dans l’écrivain ».

Propriétaire

Beaumarchais s'était rendu propriétaire, suivant adjudication faite le , par le bureau de la Ville de Paris, d'une maison et dépendances d'une surface de 4 000 m2 environ. Cette propriété comprenait tout l'espace alors limité par la rue Daval, le boulevard Beaumarchais, la rue Amelot et la place de la Bastille. Elle fut rachetée par la Ville de Paris, le , pour la somme de 508 300 francs pour faciliter l'ouverture du canal Saint-Martin. Sur le terrain restant, on construisit un entrepôt des sels qui fut abattu en 1841[29].

La Révolution française

En 1790, il a 58 ans et se rallie à la Révolution française qui le nomme membre provisoire de la commune de Paris. Mais il quitte bientôt les affaires publiques pour se livrer à de nouvelles spéculations ; moins heureux cette fois, il se ruine presque en voulant fournir des armes aux troupes de la République (affaire des fusils de Hollande).

Devenu suspect sous la Convention, il est incarcéré à la prison de l'Abbaye pendant la Terreur. Il échappe cependant à l’échafaud et se tient caché quelques années. Il s’exile à Hambourg puis revient en France en 1796. Il est toutefois défendu dans un article du Journal d'Économie Publique, N° 1 et repris dans l'ouvrage périodique PARIS pendant l'année 1796, publié à Londres par Jean-Gabriel Peltier.

Il meurt d’apoplexie à Paris le (29 Floréal de l'an VII)[30] à l'âge de 67 ans. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (division 28) à Paris.

Beaumarchais dramaturge

Dans ses écrits théoriques comme sa correspondance, Beaumarchais a toujours procédé à une théâtralisation de sa vie[31]. Sa production est marquée d'une part par des climats historiques très contrastés et d'autre part par ses revers de fortune. Cependant, la gaieté, l'amour, thème central, et le « bon et vrai comique » demeurent au cœur de sa composition dramatique. Les relations de pouvoir et la satire politique[32] occupent une place importante dans son œuvre et la définissent comme un théâtre des Lumières.

Ses premières parades lui permettent d'étudier les formes d'un langage dramatique dont le comique repose sur les jeux de mots et du corps. Le dramaturge ne renonce pas à ce type d'écriture après la représentation de ses œuvres majeures mais les peaufine et les remanie. Plus tard, deux drames, dont Eugénie (1767), lui permettent de s'essayer à la mise en scène du pathétique. Les Deux Amis ou le négociant de Lyon mêlent sans convaincre les péripéties commerciales et les intrigues familiales dans un drame larmoyant. Ses deux pièces attirent peu l'attention du public.

Il faut attendre La Folle journée, dont on retient aujourd'hui ce qui n'était qu'un sous-titre Le Mariage de Figaro, pour que l'auteur donne la mesure de son originalité et de sa maturité dramatique. C'est une pièce pétillante et pleine d'esprit, inspirée des comédies de Molière. Achevée en 1781, elle ne put être représentée qu'en 1784, à l'issue d'un bras-de-fer avec la censure royale. La pièce passe pour révolutionnaire bien que son personnage principal, Figaro, semble davantage enclin à tirer parti d'un système existant qu'à en bousculer les fondements.

Descendance

De son union avec Marie Thérèse de Willer-Mawlaz[33],[25] (1753-1816) qu’il épouse le , il eut une fille, Amélie-Eugénie de Beaumarchais (1777-1832).

Amélie-Eugénie épouse en 1796 André Toussaint Delarüe (1768-1863)[34], beau-frère du comte Mathieu Dumas, dont elle aura quatre enfants :

  • Palmyre (1797-1835), qui intente, en 1814, un procès afin d’obtenir le remboursement des sommes avancées par son père pour financer la livraison d’armes destinées à la Révolution américaine. Palmyre mariée en 1815, sous l’Empire, avec Eugène Poncet dont elle a un fils, Arthur Poncet (1817-1847), et une fille, Thérèse Poncet (1821-1894), mariée en 1840 à Henri Charles Roulleaux Dugage (Famille Roulleaux-Dugage), préfet, puis député ;
  • Charles-Édouard (1799-1878), page de l'Empereur, officier d'ordonnance du roi Louis-Philippe, colonel du 2e régiment de lanciers, général de brigade, conseiller général de l'Eure. Il a obtenu en 1835, 800 000 dollars (soit environ 22,5 millions de dollars de 2016[35]) et la branche de la famille des deux petits-fils sera ensuite autorisée à relever le nom de Beaumarchais (décret impérial de 1853). Il épouse Marthe Paule Roederer, fille du préfet Antoine-Marie Roederer, dont il aura un fils:
    • Raoul (1835-1900), colonel de cavalerie, épouse le Caroline Etcheverry, fille du député Jean-Baptiste Etcheverry, dont il aura 2 fils et 2 filles.
  • Alfred-Henri (1803-?), fonctionnaire dans l'administration des finances[36].

Œuvres

Louis Clausade, Monument à Beaumarchais (1897), Paris, rue Saint-Antoine[37].

La Trilogie de Figaro

Trilogie de Figaro, ou Le Roman de la famille Almaviva, selon l’appellation donnée par Beaumarchais dans une préface de La Mère coupable :

Autres œuvres

Factum

  • Concernant l’affaire Goëzman : « Le 17 juillet 1770, le financier Pâris-Duverney meurt et les dispositions qu’il a prises dans son testament en faveur de Beaumarchais sont contestées par le comte de La Blache, son légataire universel. Un procès s’ensuit et les biens de Beaumarchais sont finalement saisis lorsqu’en 1773 il publie à propos des agissements du rapporteur à son procès, le juge Goëzman, quatre mémoires dont l’esprit et la dialectique ont un retentissement considérable et font condamner le juge, le 26 février 1774. » (Michaud)
  • Requête d’atténuation pour le sieur Caron de Beaumarchais, A Nosseigneurs de parlement, les chambres assemblées, Knapen, Paris, 1773
  • Supplément au mémoire à consulter pour Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Quillau, Paris, 1773
  • Addition au supplément du mémoire à consulter pour Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais […] servant de réponse à madame Goëzman […] au sieur Bertrand d’Airolles, […] aux sieur Marin, […] et Darnaud-Baculard […], P.-D. Pierres, Paris, 1774
  • Quatrième mémoire à consulter pour Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais... contre M. Goëzman, […] madame Goëzman et le sieur Bertrand, […] les sieurs Marin, […] Darnaud-Baculard […] et consorts […], J.-G. Clousier, Paris, 1774

Œuvres complètes (éditions)

  • Œuvres complètes de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, publiées par Paul-Philippe Gudin de La Brenellerie, Léopold Collin, Paris, 1809, 7 volumes, in-8°, gravures, T. I-II : Théâtre, T. III-IV : Mémoires, T. V : Époques, T. VI-VII : Correspondance.
  • Beaumarchais, sa vie, son œuvre, Mémoires et théâtre complet, Paris, Union latine d'éditions, 1932, 4 tomes, illustrés par Maximilien Vox.

Adaptations

Opéras

Cinéma

Le Mariage de Figaro et Le Barbier de Séville ont fait l’objet de nombreuses adaptations cinématographiques en plusieurs langues, pour la télévision essentiellement.

Le personnage historique lui-même a été porté à l’écran, notamment dans les films suivants :

Notes et références

  1. « Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (Comédie-Française) - Nattier », sur utpictura18 (consulté le ).
  2. Roger Chartier, Les Origines culturelles de la Révolution française, Seuil, 2000, p. 97.
  3. Le Mariage de Figaro (acte V scène 3, 1784).
  4. Dictionnaire des imprimeurs, libraires et gens du livre à Paris : A-C, Librairie Droz, 2007, p. 191.
  5. Pierre-Augustin, dit « Pierrot », et cinq filles (Marie-Josèphe dite « Dame Guilbert » (du nom de son époux), Marie-Louise dite « Lisette » – future héroïne de l'affaire Clavijo –, Madeleine-Françoise dite « Fanchon », Marie-Judith dite « Bécasse » et Jeanne-Marguerite, dite « Mlle Tonton » (« Madeleine Catherine Aubertin », sur gw.geneanet.org).
  6. Voir sur ce sujet, Louis de Loménie, « Origine protestante de Beaumarchais », Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, 1, 1852, pp. 116–19.
  7. Annie Angremy, Beaumarchais, Bibliothèque nationale, , p. 2.
  8. Christian Wasselin, Beaumarchais, Folio biographies (n° 125), Gallimard, 2015, pp. 7-9.
  9. Paul-Laurent Assoun, Beaumarchais : Le mariage de Figaro, Ellipses-Marketing, , p. 7.
  10. Pierre Dubois et Ferdinand Seré, Histoire de l'horlogerie depuis son origine jusqu'à nos jours, Administration du Moyen Âge et de la Renaissance, , p. 295.
  11. Christian Wasselin, Beaumarchais, Éditions Gallimard, , p. 321.
  12. Gunnar von Proschwitz (Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, texte établi et commenté par), Lettres de combat, Paris, M. de Maule, 2005, 435 p. (ISBN 2-87623-154-9), p. 30.
  13. Le fief de Bosc Marchais est transmis par les femmes depuis Etienne Ozon, sieur de Bosc Marchais, sa fille transmet à Fadeau de Beaumarchais dont la fille épouse Violette de Beaumarchais et leur fils Edme en 1740 vend le fief à Pierre Augustin Franquet dont la veuve épouse le sieur Caron en 1756.
  14. Origine du nom sur book.google.
  15. Stéphane Lapeire, Beaumarchais - Magistrat, , 2008.
  16. (en) Hugh Thomas, Beaumarchais in Seville : an intermezzo, New Haven, Yale University Press, 2006.
  17. René Pomeau, Beaumarchais ou La bizarre destinée, PUF, 1987 - 227 pages, p. 33-34.
  18. Voir sur geni.com.
  19. Voir sur salon-litteraire.com.
  20. Marcel Pollitzer, Beaumarchais, La Colombe, , p. 133
  21. Louis de Loménie, dans Beaumarchais et son temps, a blâmé le peuple des États-Unis et leur gouvernement pour leur ingratitude et leur injustice envers Beaumarchais.
    L’ouvrage de Loménie a été critiqué et réfuté sur une autre phase de la vie de Beaumarchais par Paul Huot : Beaumarchais en Allemagne, Paris, 1869. Un autre jugement assez sévère sur Beaumarchais a été exprimé par un de ses compatriotes dans la Revue rétrospective, Paris, 15 mars 1870, p. 168.
  22. « Le gouvernement français se décida alors à reconnaître l’indépendance des États-Unis et à envoyer M. Gérard pour ministre auprès du Congrès. Il était temps, car l’on était très peu satisfait des secours que la France faisait parvenir par l’intermédiaire du sieur Caron de Beaumarchais. La correspondance de cet homme choquait universellement par son ton de légèreté qui ressemblait à l’insolence. J’ai conservé la copie d’une de ces lettres.
    Messieurs, je crois devoir vous annoncer que le vaisseau l’Amphitrite, du port de 400 tonneaux, partira au premier bon vent pour le premier port des États-Unis qu’il pourra atteindre. La cargaison de ce vaisseau qui vous est destiné consiste en 4 000 fusils, 80 barils de poudre, 8 000 paires de souliers, 3 000 couvertures de laine ; plus quelques officiers de génie et d’artillerie, item un baron allemand, jadis un aide de camp du prince Henri de Prusse ; je crois que vous pourrez en faire un général et suis votre serviteur, C. DE BEAUMARCHAIS.» in Mémoires (Pontgibaud) ».
  23. Louis de Loménie, Beaumarchais et son temps : études sur la société en France au XVIIIe siècle.
  24. Association Voltaire à Ferney, Lieux voltairiens : Kehl.
  25. Marie-Thérèse de Willer-Mawlaz, veuve de Beaumarchais : lettre autographe signée à un citoyen du conseil d'État, relative à l'affaire des soixante mille fusils de Hollande. Jour complémentaire an VIII (), 1 p. in-4.
    Ministère des Affaires étrangères, Série : Acquisitions extraordinaires, acquisitions réalisées en 1996, numéro de volume : f.66, p. 3.
  26. Histoire de Beaumarchais, Paul-Philippe Gudin de la Brenellerie, collection XIX, 18 avr. 2016 - 539 pages - note bibliographique n° 82.
  27. Ministère de la Culture - Base Mérimée : usine de papeterie à Plombièresl.
  28. « 200 ans de combats pour les auteurs », SACD, (lire en ligne, consulté le ).
  29. Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 31e quartier « Faubourg Saint-Antoine », îlots nos 14bis et 15 F/31/88/50.
  30. Recueil des inscriptions parisiennes : 1881-1891 / Ville de Paris.
  31. On peut se rapporter à la formule proposée par René Pomeau :
    « Son œuvre dans son ensemble, vaut comme la mise en scène de son moi, ce qui ne le rabaisse nullement. »

     Beaumarchais, l'homme et son œuvre, Paris, 1956, p. 200

  32. Ainsi la « critique d'une foule d'abus qui désolent la société », préface du Mariage, Œuvres complètes de Beaumarchais, t.  II, Furne, Libraire-Éditeur, Paris, 1828, p. 13.
  33. Histoire de Beaumarchais, Paul Philippe Gudin de la Brenellerie, Plon, 1888, 508 pages - Chapitre "Madame de Willer Mawlaz", p. 107.
  34. André Toussaint Delarüe a été aide-de-camp du général de La Fayette en 1789, administrateur des droits réunis sous l'Empire, colonel de la 8e légion de la garde nationale sous la Restauration et la monarchie de Juillet. Il demande à se démettre de ses fonctions de colonel en 1840. Le gouvernement lui a donné le grade de maréchal de camp dans la garde nationale pour le remercier de ses services qu'il a conservé jusqu'en février 1848 (Louis de Loménie, Beaumarchais et son temps: études sur la Société en France au XVIIIe siècle, Michel Lévy frères libraires-éditeurs, Paris, 1856, tome 2, note p. 500, lire en ligne).
  35. (en) Comparator to Compute the Relative Value of a U.S. Dollar Amount – 1774 to Present. sur le site MeasuringWorth.com
  36. Deux mourront à la naissance : Palmyre (1798) et Alfred-Henri (1803).
  37. « Monument à Beaumarchais – Paris, 4e arr. », notice sur e-monumen.net.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Baptiste Le Roy et Denis Diderot, article « Échappement » de l'Encyclopédie, 1re Édition, Tome 5, 1751.
  • Louis de Loménie, Beaumarchais et son temps, études sur la société en France au XVIIIe siècle d’après des documents inédits, Michel Lévy frères, Paris, 1856.
  • Thomas Balch, Les Français en Amérique pendant la guerre de l’Indépendance des États-Unis 1777-1783, [détail des éditions]
  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • Paul Huot, Beaumarchais en Allemagne : révélations tirées des archives d’Autriche, Paris : A. Lacroix, Verboeckhoven, 1869, 218 p. lire en ligne sur Gallica [sur l’affaire Angelucci].
  • Gilbert Chinard, Lettres inédites de Beaumarchais, de Mme de Beaumarchais et de leur fille Eugénie, Paris, Margraff, 1929.
  • Gilbert Sigaux, « Chronologie de la vie et de l'œuvre de Beaumarchais », in La Trilogie de Figaro, 1966, Le Livre de Poche, 509 p.
  • Eugène Lintilhac, Beaumarchais et ses œuvres, précis de sa vie et histoire de son esprit d'après des documents inédits, Paris, Hachette, 1887, 442 p., Slatkine Reprints, Genève, 1970.
  • Frédéric Grendel, Beaumarchais ou la calomnie, Paris, 1973, 566 p.
  • Gunnar von Proschwitz, Introduction à l’étude du vocabulaire de Beaumarchais, Slatkine Reprints, Genève, 1981.
  • René Pomeau, Beaumarchais ou la bizarre destinée, PUF, 1987, 227 p.
  • Jean-Pierre de Beaumarchais, Beaumarchais : Le Voltigeur des Lumières, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Littératures » (no 278), 1996.
  • Sarah Maza, Vies privées, affaires publiques. Les causes célèbres de la France prérévolutionnaire, Paris, Fayard, 1997, 384 p. [sur les procès et les factums].
  • Le Tartare à la Légion, édition établie, présentée et annotée par Marc Cheynet de Beaupré, Le Castor Astral, coll. « Les Inattendus », 1998, 232 pp.Ouvrage qui retrace les liens entre Beaumarchais et Joseph Pâris Duverney, détaillant les phases du procès qui opposa Beaumarchais au comte de La Blache, relatif à la succession du financier. Outre le texte annoté du dernier mémoire à consulter de l’affaire, il donne un éclairage intéressant sur les circonstances ayant présidé à la rédaction du Mariage de Figaro et du Barbier de Séville[Interprétation personnelle ?]Modèle:Pub !.
  • Maurice Lever, Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, t. I, L’Irrésistible ascension. 1732-1774, Fayard, 1999, t. II, Le Citoyen d’Amérique. 1775-1784, Fayard, 2003, t. III, Dans la tourmente. 1785-1799, Fayard, 2004.
  • Gilles Dussert, La Machinerie Beaumarchais, Paris, Riveneuve éditions, 2012, 872 p.
  • Christian Wasselin, Beaumarchais, Éditions Gallimard, 2015, 352 p.
  • Tugdual de Langlais, Jean Peltier Dudoyer, l'armateur préféré de Beaumarchais, de Nantes à l'Isle de France, Éd. Coiffard, 2015, 340 p. (ISBN 9782919339280).
  • Brian N. Morton et Donald C. Spinelli, Beaumarchais Correspondances, tomes III et IV, Éditions A.-G. Nizet, Paris.
  • Tugdual de Langlais, Marie-Etienne Peltier, Capitaine corsaire de la République, Éd. Coiffard, 2017, 240 p. (ISBN 9782919339471). Pour le combat du Mediator pp. 39-50.
  • Erik Orsenna, Beaumarchais, un aventurier de la liberté, co-édition Stock/France Culture, 2019

Articles connexes

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