Pieds nus

Le pied peut avoir différentes formes :

• un pied « grec » est un pied dont le gros orteil est plus court que le second orteil. Il ne s'agit pas d'ascendance génétique grecque mais d'un style statuaire antique ;
• un pied « égyptien » est un pied dont le gros orteil est le plus long ;
• un pied « carré » est un pied dont les trois premiers orteils sont presque égaux ;
• un pied « ancestral » est un pied dont le gros orteil est excentré, à l’image d’un pouce, ce qui est rare. Ces trois termes sont très peu employés.

Ces morphologies semblent n'avoir aucun impact significatif sur la marche, au contraire de l'absence de certains orteils ou de certaines phalanges (à la suite de gelures par exemple), qui peut s'avérer douloureuse et gravement dommageable à la marche.

Il est fréquent d'avoir une excroissance osseuse interne (c'est-à-dire du côté du gros orteil), cette exostose doit être rabotée dès qu'elle est douloureuse, sous peine d'empirer.

Comme pour les sixièmes doigts de la main, certains enfants naissent avec un sixième orteil à un (ou aux deux) pied(s). Il est généralement atrophié mais il est parfois fonctionnel. Au hasard des modes, il arrivait de prénommer ces enfants Polycarpe, « poly » étant un préfixe qui vient du grec ancien πολλοί (polloí) qui signifie « plusieurs », et « carpe » signifiant « fruit ». Carpe peut aussi désigner un bienfait, une écaille ou le poignet. Mais à l'inverse, la plupart des Polycarpe, n'avaient pas cette morphologie.

Comme d’autres parties du corps humain, les pieds — surtout lorsqu’ils sont nus — sont chargés d’une forte symbolique religieuse. Toutes les grandes religions asiatiques demandent que tous soient pieds nus lorsqu’ils pénètrent un lieu sacré (temple ou mosquée). Être pieds nus, c’est reconnaître sa dépendance. La nudité des pieds exprime en fait la nudité complète de la créature, dans sa dépendance vis-à-vis de son créateur. La plante des pieds étant une zone communément chatouilleuse, l'exposer nue donne une forme de vulnérabilité et d'humilité à la personne concernée.

Le Judéo-christianisme participe à la même symbolique. La sainteté des lieux où Dieu est présent exige que l’on y pénètre seulement pieds nus : « retire tes sandales car tu es sur une terre sainte » (Ex. 3:5 et Jos 5:15) ou qu’ils soient purifiés. (Ex. 30:18-21).

Dans le Nouveau Testament, la nudité des pieds marque simplement le dépouillement et la confiance en Dieu qui doit accompagner tout missionnaire chrétien : « ne vous procurez ni tuniques, ni sandales ni bâton » (Mt 10:10 ; Lc 10:4).

Homme marchant pieds nus, sous la pluie, dans une rue d'Amsterdam le 12 août 1960.

Dans les pays développés, marcher pieds nus peut avoir des objectifs sportifs, idéologiques, spirituels ou religieux. On parle en anglais de « barefooting », le fait de marcher pieds nus en environnement urbain. Cette pratique est encore très peu développée dans les pays occidentaux, la population préférant protéger ses pieds des blessures et de la saleté du sol. La course à pied pieds-nus semble pourtant gagner en popularité.

Certaines personnes ont une phobie des pieds nus, trouvant répulsive l'idée de voir ou de toucher un pied nu, et particulièrement la plante du pied ou les orteils, que le pied soit sale, propre, beau ou laid. Chez d'autres personnes, le pied se trouve être un objet de culte qui peut même souvent être sujet à une attirance sexuelle. Dans ce cas de paraphilie, on parle de fétichisme du pied.

La marche pieds nus apporte de nombreux bienfaits. Par exemple, le contact avec le sol se fait de manière plus naturelle en déroulant le pied, les irrégularités du relief du sol massent le dessous du pied et stimulent ainsi l'ensemble du corps, ce qui améliore l'équilibre de l'individu et sa proprioception.

Il n'existe en France aucune loi portant sur le port de chaussures. Il existe en revanche des établissements accueillant du public^{[Lesquels ?]} refusant l'accès à leur prestation ou leur bien pour des raisons d'hygiène ou de règlement intérieur.