Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie

La congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie (en latin : Congregatio Sacrorum Cordium Iesu et Mariae necnon adorationis perpetuae Sanctissimi Sacramenti altaris), dont les membres sont couramment appelés Picpuciens, forme une congrégation cléricale de droit pontifical vouée à l'apostolat missionnaire et à la formation des séminaristes.

Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie
Ordre de droit pontifical
Approbation pontificale
par Pie VII
Institut congrégation cléricale
Type apostolique
Spiritualité École française de spiritualité
But apostolat missionnaire, formation des séminaristes.
Structure et histoire
Fondation
Poitiers
Fondateur Marie-Joseph Coudrin
Abréviation S.S.C.C.
Autres noms Picpuciens
Patron Joseph, Michel archange, Pacôme le Grand, Benoît de Nursie, Augustin d'Hippone, Bernard de Clairvaux, Dominique de Guzmán, Marguerite-Marie Alacoque, Louis-Marie Grignion de Montfort, Jean Eudes, Thérèse de l’Enfant-Jésus[1].
Site web site officiel
Liste des ordres religieux

Ne doit pas être confondu avec Sœurs des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie.

Historique

La congrégation prend son origine dans la société du Sacré-Cœur, une association fondée en 1793 à Poitiers par Suzette Geoffroy et composée de jeunes femmes qui se consacrent aux œuvres de charité, à la propagation de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus et aux soins des prêtres qui travaillent dans la clandestinité sous la Terreur. Pierre Coudrin (1768-1837) entre en contact avec l'association et introduit la pratique de l'adoration eucharistique perpétuelle ; en 1795, Henriette Aymer de la Chevalerie (1767-1834) rejoint le groupe dont une partie devient les sœurs des Sacrés-Cœurs et de l'adoration perpétuelle du Saint Sacrement. Le père Coudrin est bientôt rejoint par d'autres prêtres et disciples. Le le père Coudrin et Mlle Aymer de la Chevalerie prononcent des vœux privés et se séparent de l'association de Madame Geoffroy dans le but de propager la dévotion aux Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie par l'adoration perpétuelle, l'éducation et l'apostolat missionnaire[2]. Les deux premiers frères font leur profession religieuse le . En 1805, les pères et les sœurs des Sacrés-Cœurs fixent leur maison-mère au 35 rue de Picpus à Paris[3] et la société commence à être communément appelée Congrégation de Picpus (La congrégation a la charge du cimetière de Picpus ; sous l'Ancien Régime, une autre Congrégation de Picpus avait déjà existé, relevant du Tiers-ordre franciscain réformé, sise au 61 de la rue de Picpus de 1601 à 1790[4]). Les branches masculine et féminine forment d'abord une seule congrégation qui, en tant que telle, reçoit l'approbation du pape Pie VII, solennellement confirmée par la bulle Pastor Aeternus du puis en 1840 par Grégoire XVI.

En 1825, le Saint-Siège leur confie l'évangélisation des îles Sandwich (Hawaï), Alexis Bachelot en devient le 1er préfet apostolique puis Étienne Rouchouze (1798-1843) est nommé au vicariat apostolique d'Océanie orientale, il confie au père Louis-Désiré Maigret le vicariat apostolique des Îles Sandwich créé en 1846 (devient le diocèse d'Honolulu en 1941). En 1833, les archipels de la Polynésie (notamment de la Polynésie française) leur sont également confiés, avec François Caret comme préfet apostolique de l'Océanie du Sud. Honoré Laval évangélise les Îles Gambier[2]. La rue de Taïti, dans le quartier de Picpus du 12e arrondissement de Paris garde le souvenir d’un établissement de cette congrégation qui s'y trouvait et était destiné aux missions de Tahiti.

Le , quatre prêtres (parmi 52 otages), Ladislas Radigue, Polycarpe Tuffier, Marcellin Rouchouze et Frézal Tardieu, sont fusillés par les fédérés de la Commune de Paris lors du massacre de la rue Haxo. Leur procès de béatification est ouvert le [5].

Pendant la guerre d'Espagne en 1936, plusieurs prêtres de Picpus sont assassinés à Madrid, ce sont les pères Eladio Lopez Ramos, Théophile Fernandez de Legaria Goni, Mario Ros Ezcurra, Gonzalo Barron Nanclares, Isidore Niguez de Ciriano Abechuco ; ils sont béatifiés le [6].

Du fait du tarissement des vocations en France, et définitivement au Canada, la congrégation n'est plus majoritairement francophone et désormais largement hispanophone, puis anglophone ; elle recrute dans des pays où il existe encore des établissements d'enseignement secondaire appartenant à la congrégation, disposant d'une écoute à la vocation[Quoi ?], ce qui n'est plus le cas dans la majeure partie des pays d'Europe.

Figures notables de la congrégation

Supérieurs généraux

Activités et diffusion

Les Picpuciens se vouent principalement à l'activité missionnaire et à la formation des séminaristes.

Ils sont présents en :

La maison généralice est à Rome.

Au début des années 1960, la congrégation comptait environ 1 770 membres. Au , la congrégation comptait 205 maisons et 946 religieux dont 749 prêtres[14].

Composition

En 2018, la congrégation comptait 710 membres, répartis selon les aires géographiques suivantes[15] :

  • Afrique : 34
  • Amérique latine
    • Brésil et Paraguay : 46
    • Chili : 57
    • Colombie-Pérou-Équateur : 54 (zone devenue province en )
    • Mexique : 21
  • Amérique du Nord
    • États-Unis (et Inde) : 98
  • Asie
    • L'Inde est une région dépendant des États-Unis
    • Indonésie : 70
    • Japon et Philippines : 25
  • Europe
    • Allemagne : 42
    • Espagne et Portugal (et Porto Rico) : 96
    • Flandres : 29
    • France et Polynésie : 54
    • Irlande et Angleterre : 19
    • Pays-Bas : 18
    • Pologne : 47

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Antoine Lestra, Les Secrets du clergé clandestin. Le Père Coudrin, fondateur de Picpus, Paris, 1951.
  • J. Gonzalez & J. Médard, Quelques traits de la physionomie spirituelle du bon Père et de la communauté primitive, Rome, 1970.
  • Mgr Francis Trochu, La Servante de Dieu, Henriette Aymer de la Chevalerie (1767-1834), Fondatrice de la Congrégation des Religieuses des Sacrés-Cœurs et de l'Adoration Perpétuelle, dite de Picpus, Paris, Emmanuel Vitte, 1950.
  • La Congrégation des Religieuses des Sacrés-Cœurs et de l'Adoration Perpétuelle (Picpus), collection « Les Ordres Religieux », Paris, Letouzey et Ané, 1924.
  • Martin Sixsmith, The Lost Child of Philomena Lee: A Mother, Her Son and a Fifty Year Search, Macmillan Publishers (ISBN 978-0230744271, lire en ligne), p. 14

Articles connexes

Liens externes

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