Photomaton

Photomaton est une entreprise française fabricant et commercialisant des cabines photographiques de marque Photomaton[Note 1]. En , l'entreprise emploie entre 300 et 390 salariés[1].

Pour l’article homonyme, voir Photomaton (chanson).

Photomaton

Création 1936
Siège social Londres
Direction Éric Mergui
Activité Photographie
Société mère Photo-Me International
Site web www.photomaton.fr

Sa société mère est Photo-Me International[2] dont le P.-DG. est Serge Crasnianski[3].

La cabine photographique Photomaton dessinée par Philippe Starck en 2010.

Histoire

La cabine photographique a été inventée par Anatol Josepho[4] à New York, en . Il lui donne le nom de « photomaton » qui deviendra le nom générique des cabines photographiques. Anatol Josepho revend ensuite son brevet[5] en pour 1 000 000 dollars à Henry Morgenthau. La même année, un investisseur britannique acheta les droits d’exploitation pour l'Europe[5]. À partir de là, le concept de cabine photographique automatique était lancé et l'on vit apparaître d’autres cabines similaires des deux côtés de l’Atlantique.

En France, les cabines photos ont été importées dès la fin de 1928[6] à Paris. L'entreprise Photomaton est créée en 1936[7].

En 1941 l'entreprise propose ses services pour photographier et classer les déportés, mais ne remporte pas le marché[8], comme on peut le lire dans cette citation extraite d’une lettre écrite par l’entreprise Photomaton en 1941 :

«  Nous pensons que le rassemblement de certaines catégories d'individus de race juive dans des camps de concentration aura pour conséquence administrative la constitution d'un dossier, d'une fiche ou carte, etc. Spécialiste des questions ayant trait à l'identité, nous nous permettons d'attirer particulièrement votre attention sur l'intérêt que présentent nos machines automatiques Photomaton susceptibles de photographier un millier de personnes en six poses et ce en une journée ordinaire de travail. La qualité très spéciale du papier ne permet ni retouche, ni truquage[9]. »

C’est dans les années cinquante, sous l’influence du mode de vie américain, que les cabines automatiques Photomaton atteignent leur apogée. En 1957, Richard Avedon réalise des portraits de célébrité avec des machines Photomaton, pour Esquire.[10] En 1972, une cabine Photomatic (une marque concurrençant Photomaton) est installée à la Biennale de Venise par l'artiste italien Franco Vaccari (it)[10]. Les cabines Photomaton se convertissent à la couleur en 1976[7], à la même époque que leurs homologues américaines. C’est à partir des années 1990 que le mécanisme se numérise[5] et est assisté par ordinateur.

Photomaton lance le Digibooth[11] en 2001, sa première borne automatique de développement de photos numériques en 2003[7], et la première borne de développement instantané d'albums photos en 2009 : le « Photobook Maker »[11].

En 2010, Philippe Starck redessine la cabine photographique Photomaton[2]. Il y intègre notamment un siège lumineux coloré. Cette cabine comprend un écran tactile, et la caméra s'ajuste automatiquement à la hauteur du visage de l'utilisateur. Il est possible d'y réaliser des photos d'identité, des portraits, des mini-portraits, des planches photos de type pop art ou carte postale, avec des fonds ludiques. Connectée à internet, cette cabine permet de publier ses photos sur les réseaux sociaux ou de les envoyer par email[11]. La même année, Photomaton crée une borne de développement instantané de mini-albums photo, la Speedlab 300 Pocket Book[11].

Depuis 2015, certaines des cabines dessinées par Philippe Starck permettent de créer une reconstruction 3D de la tête d'un utilisateur. L'utilisateur reçoit ensuite une statuette à son effigie[12].

« C’est notre cœur de métier depuis toujours. Avec l’avènement de la 3D, passer de la 2D à la 3D avait du sens pour nous, explique Magalie Haccart, responsable marketing. Ce sont des cabines classiques que nous connectons à Internet et auxquelles nous ajoutons une vitrine pour présenter les figurines que nous proposons à des tarifs très concurrentiels. C’est une offre que nous allons faire évoluer en proposant plus de diversité pour les figurines par exemple. Nous sommes sur six villes test pour l’instant. »[12]

En 2016, l'artiste Marie Piselli a présenté une cabine "scintillante" nommée Eureka, une œuvre conçue à partir d'une cabine photographique Photomaton[13].

Notes et références

Notes

  1. Le terme « photomaton » est souvent employé par antonomase pour désigner toutes les cabines photographiques

Références

  1. « PHOTOMATON (SAINT DENIS) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 592033930 », sur www.societe.com, (consulté le )
  2. « La cabine Photomaton dans le viseur de Philippe Starck », sur www.lesechos.fr, (consulté le )
  3. « Serge Crasnianski - Biographie », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  4. (en) « The history of the photobooth - Telegraph », sur telegraph.co.uk (consulté le )
  5. (en) « A History of the Photobooth by Mark Bloch », sur www.panmodern.com (consulté le )
  6. « Botanique : Derrière les Rideaux, l'esthétique photomaton. », sur botanique.be (consulté le )
  7. Jean-Luc Charron, Sabine Sépari et Françoise Bertrand, DCG 7 - Management - 4e éd. : L'essentiel en fiches, p. 9
  8. Antoine Lefébure, Conversations secrètes des Français sous l'Occupation, Plon,
  9. Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera, Les Patrons sous l'occupation, Paris, Odile Jacob, , 959 p. (ISBN 978-2-7381-2938-3, lire en ligne)
  10. « DERRIÈRE LE RIDEAU – L'ESTHÉTIQUE PHOTOMATON »
  11. « Quand le designer Philippe Starck se penche sur le berceau du Photomaton » (consulté le )
  12. « Photomaton. Faites-vous tirer le portrait en 3D à Montesson »
  13. « Marie Piselli "3 expositions majeures !" »

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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