Philippe Raynaud

Philippe Raynaud, né le [1], est un politologue français, professeur des universités en philosophie politique. Auteur d'une trentaine de livres et de très nombreux articles, il est considéré comme un des spécialistes français du libéralisme[2].

Pour les articles homonymes, voir Raynaud.

Biographie

Philippe Raynaud est ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de philosophie et de science politique, et docteur en science politique (1987)[3].

Il est actuellement professeur des universités en philosophie politique à l’université Panthéon-Assas. Il enseigne également à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), au Centre de recherches politiques Raymond Aron, ainsi qu’à l’Institut d'études politiques de Paris. Il est également vice-président du Conseil supérieur des programmes (CSP).

Il est membre de l’Institut universitaire de France depuis 2004. De 2003 à 2005, il fut président de la fondation du 2-Mars, un groupe de réflexion républicain. Il participe occasionnellement à l'émission Le RDV des politiques le samedi à 11 heures sur France Culture (2009).

Il est membre du comité de rédaction de la revue Commentaire.

Travaux

Grand admirateur de Montesquieu et Tocqueville, auquel s'ajoute l'évidente filiation intellectuelle[réf. nécessaire] avec Raymond Aron et, surtout, Leszek Kołakowski[4], ses écrits portent sur le libéralisme et la pensée républicaine en Europe et en Amérique. Il a mené une critique du multiculturalisme et de la discrimination positive, de la place croissante du droit dans la société, et de l'articulation problématique entre les politiques de santé publique avec les libertés individuelles.

Il a publié des travaux sur les « nouvelles radicalités » et le pluralisme de l'extrême gauche. Il avance que l’extrême gauche « est en quête d’une alternative globale au “système” comparable à ce que promettait autrefois le marxisme dans ses diverses versions, mais elle est elle-même trop pénétrée de l’imaginaire démocratico-libéral pour pouvoir proposer une telle alternative[5]. »

Il a également travaillé sur la philosophie politique dans l'œuvre de Friedrich Nietzsche.

Il a préfacé ou édité des textes de Emmanuel Kant, Giambattista Vico, Edmund Burke, Benjamin Constant, Max Weber, Hans Kelsen, Raymond Aron, Cornelius Castoriadis et Kostas Papaïoannou.

Il tente de décrire l'apport du positivisme juridique de Hans Kelsen et Herbert Hart en théorie démocratique et les objections contemporaines de Ronald Dworkin plus libéral à ce sujet[6].

Dans le contexte de l'élection présidentielle française, il publie, en , un article sur le populisme où il développe des thèses sur les relations entre le populisme et la démocratie moderne[7].

Publications

Ouvrages

  • Max Weber et les dilemmes de la raison moderne (1987), 2e édition, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », 1996, 217 p. (ISBN 2-13047781-X) [présentation en ligne]
  • La Fin de l’école républicaine, avec Paul Thibaud, édité par la fondation Saint-Simon, Paris, Calmann-Lévy, coll. « Liberté de l’esprit », 1990, 228 p. (ISBN 2-7021-1909-3)
  • Dictionnaire de philosophie politique, dir. avec Stéphane Rials (1996), 3e édition, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige / Dicos poche », 2003, 907 p. (ISBN 2-13-052947-X) [présentation en ligne]
  • L’Extrême Gauche plurielle. Entre démocratie et révolution, Paris, Autrement, coll. « Frontières », 2006, 201 p.
  • Le Juge et le Philosophe, Paris, Armand Colin, 2008
  • Trois révolutions de la liberté : Angleterre, États-Unis, France, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Léviathan », 2009 (ISBN 978-2-7467-0856-3) [présentation en ligne], rééd. Perrin, 2010
  • La Politesse des Lumières, Paris, Gallimard, 2013
  • L'Esprit de la Ve République, Perrin, 2017, 282 p.
  • Emmanuel Macron : une révolution bien tempérée, Desclée de Brouwer, 2018, 197 p.
  • La Laïcité, Histoire d'une singularité française, Gallimard, 2019, 240 p.

Préfaces

Philippe Raynaud est l'auteur de préfaces assez fournies de livres classiques dont celui du philosophe et politicien irlandais Edmund Burke (1729-1797), Réflexions sur la révolution de France[2].

Prix

Notes et références

  1. notice BnF no FRBNF12017796.
  2. Guillaume Perrault, « Philippe Raynaud : "La laïcité, un principe intimement lié à l'exception française" », Le Figaro, , p. 16.
  3. Dir. Miguel Abensour Voir sur sudoc.fr.
  4. Philippe Raynaud, « Les dilemmes du libéralisme », Le Monde, (lire en ligne) :
    « On peut aussi estimer que les thèses fondamentales du libéralisme (les droits, la limitation du pouvoir, la distinction de la société et de l’État) peuvent être articulées de différentes manières, dont certaines pourraient faire droit aux préoccupations d’un conservateur socialiste comme Michéa. Le philosophe polonais Leszek Kołakowski a tenté jadis de montrer comment on pouvait être "socialiste-conservateur-libéral" : c’est peut-être là un oxymore, mais sans doute pas plus qu’"anarchiste tory". »
  5. Razmig Keucheyan, « Raynaud Philippe, L’Extrême gauche plurielle. Entre démocratie radicale et révolution », Recherches sociologiques et anthropologiques, 38-2, 2007, mis en ligne le 8 février 2011, consulté le 9 mai 2014.
  6. « Conférence de Philippe Raynaud », Faculté des sciences sociales de l'université de Laval, de Québec.
  7. Philippe Raynaud, « Le populisme existe-t-il ? », Questions internationales, no 83, (lire en ligne).
  8. https://academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/prix-et-medailles/liste-des-prix-par-classement-thematique/prix-charles-aubert-droit/.

Liens externes

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