Phare du Grand Jardin

Le phare du Grand Jardin est un phare en mer de la passe de Saint-Malo, dans l'estuaire de la Rance sur la Manche. Il a été classé monument historique par arrêté du [2],[3],[4].

Historique

Construction

Sur la Pierre du Jardin[5] près de l'île de Cézembre, la construction du phare du Grand Jardin a débuté en 1865. Sa forme, directement inspirée du 3e phare d'Eddystone, est constituée d'une base évasée à profil concave. Sur une période de vingt ans, cinq autres phares presque identiques ont été construits : les Baleineaux (1854), les Barges (1861), la Banche (1864), la Pierre-de-Herpin (1882) et le Grand-Charpentier (1887).

Le premier allumage du phare eut lieu le avec un feu à huile varié par des éclats rouges et verts toutes les 20 secondes.

Le naufrage du Hilda

Le eut lieu l'événement le plus tragique que connut le phare du Grand Jardin. Par une visibilité nulle due à la neige et au vent, le vapeur Hilda en provenance de Southampton et à destination de Saint-Malo talonne dans la soirée sur les rochers des Courtils à quelques centaines de mètres du phare[6]. Les gardiens, pourtant très proches, ne voient et n'entendent rien : ni les feux de détresse, ni les sifflets, ni même l'explosion des machines. Ils découvriront au petit matin, en même temps que le vapeur Ada, l'épave du Hilda et 6 rescapés agrippés dans la mâture. Les 125 autres occupants du navire avaient trouvé une mort terrible, balayés par une eau glacée.

Reconstruction et modernisation

Le 8 août 1944, le phare du Grand Jardin fut partiellement détruit lors des combats pour la libération de Saint-Malo[7] comme la plupart des phares de la région. Après guerre, on songea à le remplacer par un grand phare d'atterrissage situé sur l'île de Cézembre, mais le projet fut abandonné.

Il fut donc reconstruit sur les plans du cabinet d'architectes malouins Henri Auffret et Joël Hardion, auxquels on doit aussi la reconstruction des phares du Rosédo, des Roches-Douvres et de Rochebonne. Il est rallumé en 1950.

En 1953, le sculpteur Francis Pellerin réalise un bas-relief représentant Neptune en haut du phare.

Son électrification débute en 1979 par l'adjonction d'un aérogénérateur.

À partir de 1982, il est automatisé et devient non-gardienné.

Il est classé monument historique depuis le .

Rôle dans le balisage des abords de Saint-Malo

Les abords de Saint-Malo sont parsemés de rochers ou de plateaux rocheux, qui, associés à un grand marnage rendent l'approche dangereuse. L'entrée vers le port de Saint-Malo ou la Rance se fait par des chenaux balisés ou matérialisés par des alignements. Le phare du Grand Jardin fait partie de ce balisage.

Avec le phare de Rochebonne, il constitue l'alignement du chenal de la Grande Porte (89°1) pour les navires venant de l'ouest. Pour les bateaux venant du nord-ouest, il est en alignement avec le phare de la Balue puis à son approche,ce dernier en superposition avec le phare des Bas Sablons constituent l'alignement du chenal de la Petite Porte (129°7). De nuit, il montre un feu à 2 éclats rouges toutes les dix secondes.

Caractéristiques techniques

Le phare est éclairé par deux lampes à led de 15 W chacune. Ces lampes permettent au phare d'être visible jusqu'à 17 milles nautiques.

Notes

  1. La fiche du phare du Grand Jardin sur le site de la DIRM NAMO (direction interrégionale de la mer Nord Atlantique-Manche Ouest)
  2. Notice no PA35000043, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Notice no IA35028314, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Journal officiel du 3 avril 2013
  5. Le nom de Jardin fait peut-être référence aux prés salés dites prairies de Cézembre qui existaient jusqu'à la fin du XVe siècle au sud de l'île de Cézembre et recouverts seulement lors des marées d'équinoxe, à l'exception de différents rochers aux noms évocateurs : Pierre du Jardin, les Grands Muriers, la Pierre de la Vache. Source : « Cézembre » dans Saint-Malo, 2000 ans d'histoire, Tome 1, de Gilles Foucqueron, novembre 1999.
  6. Carte du lieu du naufrage, Le Petit Parisien Gallica.fr
  7. Les Malouins et la Libération – combats et vie quotidienne, sous la direction de Michel Renouard et Manonmani Restif, éd. Cristel, septembre 2004, page 249

Articles connexes

Liens externes

  • La fiche du phare du Grand Jardin sur le site de la DIRM NAMO (direction interrégionale de la mer Nord Atlantique-Manche Ouest)
  • Les Archives nationales conservent sous la cote CP/F/14/17517/2 un plan de 1872 présentant onze figures du "phare de troisième ordre construit de 1865 à 1867 sur les Pierres du Jardin".
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