Phalanthos (Tarente)

Dans la mythologie grecque, Phalanthos (en grec ancien Φάλανθος / Phálanthos) est le fondateur mythique de Tarente.

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Phalanthos chevauchant un dauphin, nomos de Tarente, 510-500 av. J.-C.

Les origines

Phalanthos est un personnage mythologique ayant vécu en Grèce au VIIIe siècle av. J.-C.[1].

Né hors mariage et de l'union d'un Lacédémonien et d'une femme spartiate durant la guerre messénienne, il appartient au groupe des Parthénies, ou Parthénois, rejetés par les Lacédémoniens pour leur illégitimité.

Ceux-ci, élevés à l'écart du peuple qu'ils voulaient leur, développèrent entre eux une forte fraternité. Menés par Phalanthos, ils fomentèrent un complot contre ceux qui les avaient exclus. Trahis et dénoncés par les Hilotes, membres d'une autre communauté d'anciens Lacédémoniens, ils furent chassés et quittèrent la terre de leur enfance.

À la suite de cela, ils allèrent consulter l'oracle de Delphes qui désigna Phalanthos comme l'oeciste (c'est-à-dire le chef) des Parthéniais et lui indiqua le futur emplacement de la colonie de Tarente.

Remarque : Delphes, la prophétesse (c’est-à-dire, selon l’étymologie grecque, "celle qui parle à la place [du dieu]") était appelée la Pythie ou "prêtresse pythienne".

Les sources historiques

Plusieurs témoignages ont transmis le récit de Phalanthos, en revanche, ceux-ci connaissent différentes versions Pausanias raconte : « Vous voyez donc [...] Phalanthe de Lacédémone, et un peu plus loin un dauphin pour marquer l’aventure arrivée à Phalanthe. Car on dit qu’avant d’aborder en Italie il fit naufrage dans la mer Crissée, et qu’un dauphin le porta jusqu’au rivage».

Était appelé autrefois mer Crissé (qui s'écrit aussi Crissa, ou Krisa) ou encore mer d'Alçyon l'actuel golfe de Corinthe. » L'historien Ergias de Rhodes, qui nous parle principalement du départ en mer de Phalanthos, mais aussi et surtout qui définit un bon nombre de termes qui lui sont liés, notamment son propre prénom : selon lui, un Phalanthos est un chef phénicien qui est représenté comme roi de Ialysos.

Il explique par ailleurs que Phalanthos part en mer à cause de son obligation de céder la ville d'Achaia à son adversaire, le grec Iphiclos.
Selon Ergias, Iphiclos promet de laisser partir Phalanthos et son peuple par mer, mais il lui donne des bateaux sans avirons, sans voiles et sans timon. (Il est frappant de voir que Phalanthos, dans le navire de Penteskouphia, occupe la place du timonier).

Dans cette seconde version, on remarque que Phalanthos ne part pas après avoir été dénoncé, mais que la ville lui appartenait et qu'il part à la suite de sa défaite face au grec Iphiclos.

Les restes

Peu avant sa mort, Phalanthos fait la demande que ses cendres soient rapportées à Tarente, lesquelles n'ont pourtant pas été retrouvées.
Il est dit que ce geste a assuré la prospérité à la ville par la suite. En mémoire de ce bienfait, les habitants ont décerné à Phalanthos les honneurs divins. Ces pièces de monnaie datant de -510 à -500 ont été retrouvées.

Il réside une confusion quant à la personne représentée sur ces pièces : certains historiens pensent qu'il s'agit de Taras, d'autres affirment qu'il s'agit de Phalanthos. L'indécision concernant l'identité du personnage vient du fait qu'ils auraient tous deux été sauvés, à la suite de leur naufrage, par un dauphin. De ce fait, l'évocation de ces deux personnages -Taras, et Phalanthos- ne peut se faire séparément : leur mémoire se trouve rassemblée dans ces pièces, tout ce qu'il reste d'eux.

Sources

Grand Dictionnaire de la Mythologie grecque et romaine, Jean-Claude Belfiore

Liens Externes

Voir aussi

Sources antiques

Bibliographie

  • Jean Bérard, La colonisation grecque de l'Italie méridionale et de la Sicile dans l'Antiquité. L'histoire et la légende, Paris, 1957, p. 162-175.
  • Marinella Corsano, « Sparte et Tarente : le mythe de fondation d'une colonie », dans Revue de l'histoire des religions 196, 2, 1979, p. 113-140.
  • (it) G. Maddoli, « Falanto spartiata », dans Mélange de l'École française de Rome 95, 1983, p. 555-564.
  • (it) Domenico Musti, Strabone e la Magna Grecia, Padoue, 1988, p. 151-172.
  • (en) Irad Malkin, Myth and Territory in the Spartan Mediterranean, Cambridge, 1994 [lire en ligne].
  • Claudia Antonetti, « Phalanthos “entre Corinthe et Sycione” », dans Dialogues d'histoire ancienne 22/1, 1996, p. 65-78 [lire en ligne].
  • (en) Jonathan M. Hall, A History of the Archaic Greek World, ca. 1200-479 BCE, Blackwell, 2007, (ISBN 0-631-22668-0), p. 111-114 [lire en ligne].

Références

  1. Simon Pembroke Femmes et enfants dans les fondations de Locres et de Tarente, Christian Le Roy traducteur, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, Année 1970, Volume 25, Numéro 5, p. 1240-1270
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