Peter Deunov

Peter Konstantinov Deunov (en bulgare : Петър Константинов Дънов, translittération scientifique Petăr Konstantinov Dănov, prononciation [pɛtɤr kɔnstantinɔv dɤnɔv]) (- à Sofia) est un philosophe et maître spirituel qui a fondé la Fraternité Blanche[1].

Il était appelé Maître Beinsa Douno (en bulgare: Беинса Дуно) par ses disciples.

Biographie

Peter Deunov naît le à Nikolaevka (tout près de Varna, Bulgarie). Troisième enfant du pope orthodoxe Constantin Dǎnovski et de Dobra Georgieva. Son grand-père maternel était Atanas Georgiev (1805-1865), une figure publique active dans la lutte pour l'indépendance de l'Église lors du rétablissement de la nation bulgare aux XVIIIe et XIXe siècles. Son père, Constantin Dǎnovski (1830-1918) était le premier pasteur et professeur bulgare de Varna[réf. nécessaire].

En 1872, Peter Deunov est admis à l'école élémentaire et il sort diplômé de l’école secondaire de Varna après la libération de la Bulgarie de l’Empire ottoman (1878). Le , il termine ses études à l'école américaine de théologie de Svištov et il enseigne à Hotantsa, près de Roussé, de l'automne 1887 à l'été 1888.

En , il part pour les États-Unis. Il s'inscrit au Séminaire méthodiste théologique de Drew de Madison, au New Jersey, et y complète ses études en . Au cours de l'automne 1892, il s'inscrit à l'école de théologie de l'université de Boston, dans le Massachusetts, où il présente une thèse sur La migration des peuples germaniques et leur christianisation et obtient son diplôme en . Il participe comme élève régulier à l'école de médecine de l'université de Boston pendant un an.

En 1895 (à 31 ans), Peter Deunov retourne en Bulgarie, s'établit à Varna et refuse tous les postes qui lui sont offerts comme pasteur méthodiste et théosophique. En 1896, il publie Science et Éducation, dans lequel il analyse le développement de l'humanité à la lumière du caractère dramatique des événements mondiaux ; il mentionne l'avènement d'une nouvelle culture, qui prendra sûrement place dans le siècle à venir.

En 1896, il est l'un des fondateurs du Centre culturel et communautaire « P. R. Slavejkov ». Il y est nommé bibliothécaire, et dans les années suivantes il prononce les conférences suivantes devant les habitants de Varna : « L'origine de l'homme », « Étude sur les philosophies ancienne et moderne », « Science et philosophie », « Pourquoi et comment nous vivons » et « La base de l'éclaircissement ».

En 1897,à 33 ans, Peter Deunov, avec quelques-uns de ses partisans à Varna, fonde une Société pour l'Élévation de l'Esprit Religieux du peuple bulgare, avec les membres suivants : Georgi Mirkovič, Maria Kazakova, Todor Stojanov, Penju Kirov, Anastasia Jelyazkova et Milkon Partomjan. Il publie, la même année, une brochure de textes mystiques intitulée Hio-Eli-Meli-Mesail. Les événements de 1897 le placent au centre de la société spirituelle qui plus tard devient la Chaîne Synarchique (1906), puis la Fraternité Blanche Universelle (1918). Après 1897, il est fait référence à lui comme Maître Beinsa Douno, nom qui apparait dans les publications littéraires dans les années 1930. L'étymologie du nom Beinsa Douno a des racines en Sanskrit et se traduit par : « Celui qui amène le bon à travers les mots ».

En 1898, il écrit et donne une conférence, Appel à mon peuple (nation), devant la Société de la Charité de la Mère de Varna. Cette conférence est un appel à l'auto-identification sociale et spirituelle. Pendant l'année suivante, il enregistre Les dix témoignages de Dieu et la promesse divine. À partir de 1899, Beinsa Douno convoque des réunions annuelles à Varna, d'abord nommées Réunions de la Chaîne Synarchique. Dès lors et jusqu'en 1942, la Fraternité Blanche a tenu ses réunions annuelles du mois d'août en plusieurs lieux : Varna (1899-1909), Veliko Tărnovo (1910-1925), Sofia (1926-1941), et sur les montagnes du Rila et du Vitocha.

De 1901 à 1912, il voyage en divers lieux de Bulgarie, donne des conférences et fait des interprétations phrénologiques d'individus sélectionnés parmi les gens. Dès 1904, il réside assez longtemps à Sofia, au 66 de la rue Opălčenska. Il commence à donner ses conférences publiques. La figure historique, cosmique et métaphysique du Christ a une place centrale dans ses conférences. En 1912, dans le village d'Arbanasi (près de Veliko Tărnovo), il travaille sur la Bible et prépare Le testament des rayons de couleur de la lumière qui sort en septembre de la même année. La page titre avait une devise : « Je serai toujours un esclave fidèle au Seigneur Jésus-Christ - le Fils de Dieu, , Tărnovo ».

Le , il donne sa première causerie dominicale qui a été prise en sténographie et ayant pour titre : Voici l'homme; elle débute la série Force et vie. Le maître Beinsa Douno expose les principes généraux de son enseignement qu'il appelle Le Nouvel Enseignement de la Fraternité Blanche. Le à Sofia, il commence une série de conférences spéciales pour les femmes mariées qui va durer jusqu'au . Pendant la période 1917-1918, au cours de la Première Guerre mondiale, le gouvernement de Vasil Radoslavov l'envoie en exil à Varna sous prétexte que son enseignement affaiblit l'esprit des soldats au front. Il habite l'hôtel de Londres (actuel hôtel Mousala) et correspond avec ses partisans. À la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, le nombre de ses partisans dans tout le pays grandit rapidement; vers 1930, on en compte approximativement 40 000.

Le , il ouvre une école ésotérique à Sofia qu'il appelle École de la Fraternité Blanche. Le cours consiste en deux classes d'étudiants. La classe ésotérique générale s'ouvre avec une conférence intitulée : Les Trois vies, et la classe ésotérique spéciale (pour la jeunesse) avec Les Deux Chemins. Les conférences ont été données devant les deux classes ésotériques chaque semaine pendant 22 ans — jusqu'en .

En 1927, le maître Beinsa Douno s'implante dans le village d'Izgrev près de Sofia (aujourd'hui un secteur résidentiel de la ville) où il rassemble son public, ses partisans et disciples pour avoir un centre où l'école ésotérique peut travailler. Il s'installe en permanence à Izgrev, où il partage plusieurs parties de son enseignement. Dès le , il donne une série de conférences lors de la réunion annuelle de la Fraternité Blanche, série qui comprend entre autres l'intitulé : La voie d'un disciple.

Entre 1929 et 1932, Maître Beinsa Douno établit le contact avec l'ex-théosophe Jiddu Krishnamurti (dans la ville d'Ommen, aux Pays-Bas) qui vient de quitter à cette époque la Société théosophique, après avoir dissous le l'Ordre de l'Étoile d'Orient.

À l'été 1929, il amène ses disciples camper pour la première fois près des Sept Lacs du Rila. Le , il ouvre une nouvelle session de son enseignement, appelée « conférence du dimanche matin » et qui a duré jusqu'en . En 1934, il commence à travailler sur la Paneurythmie : une série de vingt-huit exercices qui consistent en mélodies, textes et mouvements plastiques. Plus tard, il ajoute les exercices sur les rayons solaires et le pentagramme.

Le , il est sauvagement battu et malmené par un extrémiste politique, ce qui lui cause une hémorragie cérébrale et une paralysie. Malgré cela, à peine rétabli mais encore faible, le maître Beinsa Douno va camper avec ses partisans, le , tout près des Sept Lacs du Rila. Le , il estime avoir récupéré la santé.

Le , il écrit un message à ses disciples intitulé Le testament éternel de l'Esprit.

Au début de l'an 1944, lors des attaques aériennes à Sofia, il organise l'évacuation d'Izgrev à Mărčaevo (un village non loin de Sofia) pendant qu'il demeure chez un de ses disciples.[réf. nécessaire] Il revient à Izgrev le . Le , il donne sa dernière conférence, La dernière parole, à la classe ésotérique générale.

Il décède le . Son corps est enterré à Izgrev.

Peter Konstantinov Deunov était végétarien[2].

Contribution créative

Doctrine idéologique et méthodologique

Plusieurs aspects dans l'enseignement du maître Beinsa Douno sont disposés et développés dans plus de 7 000 conférences, qui ont été données et sténographiées durant la période 1900-1944. Elles ont été publiées dans plusieurs séries de volume : les conférences devant la classe ésotérique générale ou devant la classe ésotérique spéciale, les causeries dominicales, les conférences de la Réunion Annuelles, les conférences matinales, etc.

Les principaux thèmes de son enseignement sont : l'amour, la sagesse, la vérité, la justice et la vertu, compris comme attributs du Christ historique, cosmique et mystique. L'amour est une catégorie centrale du macrocosme et du microcosme, qui fonctionne dans plusieurs aspects de l'existence humaine comme aspiration (dans la sphère émotionnelle ou le cœur), sentiment (dans l'âme), pouvoir (dans la sphère idéale du « je » ou la raison) et principe (dans l'esprit). La Grande Fraternité Universelle est la vision fondamentale cosmogonique. Il est décrit comme un organisme, consistant en âmes humaines avancées (loges du Grand Initié et leurs disciples) et les neuf hiérarchies d'êtres super-sensibles (les Anges, les Archanges, les Principautés, les Vertus, les Puissances, les Dominations, les Trônes, les Chérubins et les Séraphins). D'après le Maître Beinsa Douno, le Christ est le gouverneur suprême de la Grande Fraternité Blanche Universelle.

L'histoire de la culture mondiale est vue comme la projection d'un rythme cosmique, structuré dans des périodes globales et des sous-périodes. Les périodes sont comme suit : Polaire, Hyperboréenne, Lémurienne, Atlantéenne, Cinquième, Sixième et Septième périodes. Les sous-périodes de l'actuelle Cinquième période sont aussi appelées ères culturelles : l'ère du Cancer (Indien Ancien), du Gémeaux (Persan Ancien), du Taureau (Égyptien Ancien), du Bélier (Grèce Ancienne et Rome), du Poisson (Européen De l'ouest), du Verseau (Slave) etc. La conscience humaine se manifeste et se développe à travers des étapes collectives, individuelles, collectives suprêmes et cosmiques. D'après le Maître Beinsa Douno l'humanité entre dans l'ère du Verseau depuis 1914, c.-à-d. la mise en œuvre de la transition évolutionnaire de la cinquième à la sixième ère culturelle dans la cinquième période. Pendant cette ère, d'après le Maître Beinsa Douno, la race Indo-européenne est chef de file dans un aspect évolutionnaire. Les premières étapes dans la conscience collective suprême sont faites pendant l'étape de la transition actuelle. Une de ses formes sociales s'est accomplie à travers les aspects suprêmes de l'amour - la vie pour le Tout. La conscience collective étendue, en rendant effectif la vie pour le Tout, est considérée comme un attribut de la prochaine sixième ère culturelle et de la future sixième race qui provient d'elle. D'après le Maître Beinsa Douno, la sixième race se manifestera dans la future sixième grande ère et rendra effectif la culture de l'amour à une bien plus grande étendue.

L'aspect psychologique du développement humain d'après le Maître Beinsa Douno est une transformation importante à travers quatre archétypes culturels : l'Ancien Testament, le Nouveau Testament, le Vertueux et le Disciple. Cette dernière transition comprend un ensemble de méthodes scolaires ésotériques, qui vise la transformation de la conscience idéale et conceptuelle dans l'imaginaire et est désigné par l'expression : l'épanouissement de l'âme humaine[3]. D'après le Maître Beinsa Douno les disciples ésotériques lient leur conscience en permanence avec le Christ, l'expérimentent constamment dans leur intellect, leur émotion et leur volonté et apprennent constamment de ce qu'Il accomplit en eux. Donc la conscience du disciple ou son corps éthérique plus spécifiquement, est perçu comme objet et sujet du soi-disant Second avènement du Christ.

Les principales méthodes employées pour le travail spirituel à l'École de la Fraternité Blanche sont : les prières communes, les exercices musicaux et respiratoires, les lectures de la parole du Maître Peter Deunov, le salut au soleil levant, des sorties dans les montagnes, la vie fraternelle en communauté, des rassemblements annuels, etc. Les méthodes particulières sont : Le Testament des couleurs et la danse de la Paneurhythmie. Toutes ces méthodes sont regardées comme des pratiques pour une expérience du Christ à travers l'être humain entier, et plus particulièrement le corps éthérique.

Paneurythmie et musique

La paneurythmie est une suite de danses et de mouvements rythmiques. « La paneurythmie est un échange raisonnable avec les forces de la nature vivante » (Peter Deunov). Il y a 28 mouvements, l'exécution dure 40 minutes.

Peter Deunov a écrit de nombreux chants et diverses compositions. Il jouait remarquablement du violon.

Livres

« L'enseignement du Maître Deunov » a été donné sous formes de conférences, sténographiées par ses disciples dès 1921.

  • Le Maître parle, Courrier du livre, 1964, 129 p. : « La Vie, l'Âme, la Vérité, l'Amour... »
  • La Vie pour le Tout, Courrier du livre, 3° éd. 1989, 126 p.
  • Dans le Royaume de la Nature vivante, Courrier du livre, 1989, 119 p.
  • Le futur credo de l'humanité
  • Au cœur de la santé, Books on Demand, 2008, 300 p.
  • L'amour universel, source de vie (1942), Courrier du livre, 1964, 175 p.
  • La Loi suprême (1925), Courrier du livre, 1990, 125 p.
  • L'enseignement de vie nouvelle, Courrier du livre, t. I 1983, t. II 1991.
  • Le livre des anges, Ultima, 2007, 254 p.
  • Le livre de l'éveil. L'entrée de la conscience dans les mondes supérieurs, Ultima, 2006, 268 p.
  • Paneurythmie, Éditions Amour et Vie, 1954, 29 p.
  • Propos sur l'avenir (1944) Prophétie.
  • Conversations avec le Maître, in L'enseignement de Maître Deunov. Présentation, témoignages, textes et entretiens, Le Courrier du Livre, 1990, p. 229-283.
  • La Respiration dans l'enseignement du Maître Deunov, Le Courrier du Livre, 1984, 128 pages.

Musique

  • Chants de la F.B.U., Fréjus, Prosveta, 2007, 265 p.
  • Chants mystiques bulgares (1923-1924), Fréjus, Prosveta, 1997 (disque compact)
  • Paneurythmie. Version orchestrée, Fréjus, Prosveta, 2002.

Omraam Mikhaël Aïvanhov

La branche française de la Fraternité Blanche [4], est instituée par son disciple Omraam Mikhaël Aïvanhov (1900-1986) qui a connu Peter Deunov à dix-sept ans, en 1917, à Varna, et l'a suivi jusqu'en 1937 :

« C'est donc sur la demande du Maître Peter Deunov que je suis venu en France [] pour continuer à faire vivre son enseignement. Bien sûr, il ne m'a pas ordonné de partir, un véritable Maître n'exige pas l'obéissance et la soumission de ses disciples. C'est moi qui ai senti que ce qu'il me demandait était pour le bien, et j'ai accepté. »[5]

Notes et références

  1. Deunov, Le maître parle, Paris, Courrier du livre, , p. 79
  2. http://www.uniteinlight.net/quotes_by_vegetarians.html
  3. Blossoming of the Human Soul
  4. F.B.U.
  5. O. M. Aïvanhov, Éléments d'autobiographie, t. I : Afin de devenir un livre vivant, Fréjus, Prosveta, 2009, p. 166.

Voir aussi

Études sur Peter Deunov

  • Omraam Mikhaël Aïvanhov, Auprès du Maître Peter Deunov, Éléments d'autobiographie 2, Fréjus, éditions Prosveta, 2010, 452 p.
  • Omraam Mikhaël Aïvanhov, Hommage au Maître Peter Deunov, Fréjus, éditions Prosveta, 1991, 114 p.
  • M. Konstantinov, etc., Le Maître Deunov, Omnium littéraire, 1959.
  • L'enseignement de Maître Deunov. Présentation, témoignages, textes et entretiens, Courrier du livre, 1990, 319 p.
  • Frida Theodosy, L'art du chant divin : méthode de développement spirituel et d'union cosmique suivant l'enseignement des maîtres Peter Deunov et O. M. Aïvanhov, Hérouville-Saint-Clair, Éd. Télesma, 1990, 96 p.

Articles connexes

Liens externes

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