Perspective forcée

La perspective forcée est, en architecture, un procédé visuel fondé sur la perspective linéaire qui vise à donner artificiellement une impression de profondeur. Ce principe s'apparente au trompe-l'œil pictural. Au théâtre et au cinéma, la perspective forcée est l'un des effets spéciaux destinés à simuler des différences de taille entre des objets ou des personnages intervenant dans une même scène.

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Plan de la galerie du palais Spada.

Histoire

Courante au théâtre et en architecture depuis l'Antiquité, apparue au cinéma en 1910, la perspective forcée a été largement utilisée dans les années 1950 et 1960, notamment dans des films à petit budget. On la retrouve encore dans les productions actuelles, car c'est une technique assez peu coûteuse et efficace.

Buts, moyens

L'escalier du Potemkine, à Odessa, provoque une illusion d'optique, la largeur de ses marches étant de plus en plus réduite en allant vers le haut.
  • En studio, pour amplifier la profondeur d'une scène, on prolonge les premiers éléments du décor par des objets à taille réduite, des maquettes. Si la caméra est bien placée, on obtient une illusion d'éloignement de l'arrière-plan. Il est également possible d'exagérer la taille des premiers éléments de décor.
  • Pour faire apparaître des personnages plus grands les uns que les autres, une technique similaire s'applique, mais avec l'effet inverse : le personnage que l'on souhaite rapetisser sera simplement éloigné de la caméra. Pour que le système fonctionne, il faut naturellement que les autres références visuelles coïncident. Ainsi, les éléments de décor environnant le personnage éloigné devront être proportionnellement plus grands, afin de donner l'illusion. Il devront également se raccorder harmonieusement avec ceux du premier plan.
  • Il faut que l'éclairage soit intense (à cause de la petite taille du diaphragme pour augmenter la profondeur de champ) et identique sur tous les plans.
  • Faire tourner la caméra est possible autour du point nodal, en panoramique.

Remarques

Ces diverses contraintes font que la perspective forcée est plus aisément utilisée en caméra fixe. En effet, lors des déplacements, il est difficile d'ajuster simultanément les repères visuels qui forment la perspective. Néanmoins cette technique existe, on peut alors parler de « perspective forcée animée », dont voici un exemple récent, tiré du tournage du film Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l'anneau : on souhaite filmer deux personnages derrière une table, l'un devant paraître plus grand que l'autre, tout en faisant évoluer l'angle de vue. On utilise un travelling latéral pour le déplacement de la caméra, et simultanément, le siège sur lequel est assis le personnage en arrière-plan coulisse dans le sens opposé, sur une autre piste de travelling. Il n'est pas possible de synchroniser ces mouvements manuellement, aussi les deux déplacements sont-ils gérés par ordinateur avec des moteurs asservis.

À noter qu'il est impossible d'utiliser la stéréoscopie avec cette technique qui joue sur la fusion de divers plans en un seul impossible avec une vision bifocale.

La perspective forcée est également utilisée dans des parcs d'attractions tels que Disneyland Paris à Main Street. Cette perspective forcée donne l'impression que le château de la Belle au bois dormant est loin lors de l'arrivée dans le parc (alors qu'il n'est qu'à 300 mètres) et donne également l'impression que la sortie est beaucoup plus proche lorsque les visiteurs quittent le parc[1].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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