Pellestrina

Pellestrina est une cité de la lagune de Venise en Italie. C’est aussi le cordon littoral entre le port de Chioggia et le port de Malamocco ; qui sépare la lagune de la mer Adriatique[1].

Administrativement, Pellestrina est une frazione de la commune de Venise.

Origine du nom

L’origine du nom n’a jamais été clairement définie, mais deux thèses s’affrontent :

  1. Le nom viendrait d’un certain Philistus, célèbre général de Syracuse, exilé à Adria (RO) vers 386 av. J.-C., et qui aurait fait creuser un canal entre l’Adige et la lagune d’Adria ; Le canal est d'abord appelé Philistinae, puis son nom se serait altéré avec le temps en Pistrine, Pelestrine, et Pilistine.
  2. Le nom viendrait du fait que les habitants de l’île avait la « pelle strana » (en italien, « la peau étrange »), à cause du soleil et l’air marin qui tannent la peau des pêcheurs.

Géomorphologie

Comme les autres îles et cordons du littoral, Pallestrina a été formé au cours des millénaires d’une part par les alluvions déversées dans la mer par les fleuves Bacchiglione et Brenta, et d’autre part par l’action des marées qui repousse ces sédiments jusqu’à former des hauts-fonds, des lais puis des îles complètement émergées. Ces parcelles de terre sont séparées par les canaux naturels qui sont la continuité des fleuves et qui permettent l’écoulement des eaux douces dans la mer.

L’île de Pellestrina est une étroite bande de littoral formée de terre et de sable, d’une superficie de 1,45 km2, de près de 12 km de long sur une largeur moyenne de seulement 120 mètres. L’extrême fragilité de ce cordon face aux fortes marées a obligé les hommes à constamment consolider cet ouvrage de la nature[2].

Les Murazzi

Déjà en 1744, les premières pierres de consolidation sont posées (les Murazzi) à la suite des travaux de l’architecte Bernardino Zendrini[3]. L’œuvre la plus importante et la plus coûteuse (pour l’époque) se déroula de 1751 à 1782, par la construction d’une digue faite avec des blocs de pierre d’Istrie qui résistent au climat marin, montés au ciment et posés sur un lit de cailloux et de pilotis. Cette dernière mesure environ 20 km de long, et fait 14 mètres d’épaisseur et plus de 4 mètres de haut. La face côté mer est inclinée pour amortir la vague, celle côté lagune est verticale.

la digue aujourd'hui

Murazzi de Pellestrina

Les coups de buttoir des marées ont eu raison de cette digue jusqu’à la réduire à un simple récif, surtout après les fortes marées de 1825 et plus récemment celles du 4 novembre 1966, où la lagune connut « l’acqua alta » du siècle avec un niveau de 1,94 (1,20 m sur la Place Saint Marc). Depuis, d’importants travaux ont été réalisés avec la construction de long de la digue à espace régulier, côté mer, d’une vingtaine de jetées perpendiculaires à celle-ci. Le résultat est que ces jetées en retenant les sédiments marins ont créé de larges plages artificielles qui, outre l’aspect balnéaire, protègent l’ouvrage et la lagune.

Centre habité

Il y a deux centres habités ; au nord San Pietro in Volta près de l’embouchure du port de Malamocco où arrive le « vaporetto » du Lido, puis vers le centre de l’île, la cité de Pellestrina (embarcadère pour Chioggia). Les deux cités sont reliées par une route goudronnée, puis en allant vers le sud, une petite route étroite longe la digue sur un kilomètre et un petit sentier mène jusqu’à la zone boisée de Cà Roman (réserve naturelle). De là, un petit chemin porte jusqu’à l’extrémité de l’île, constituée par la jetée du port de Chioggia[4].

Personnalités

  • Aldo Vianello, poète
  • Cagnaccio da San Pietro, peintre
  • Don Olinto Marella (1882-1969), prêtre notoire qui a agi pour les enfants modestes de la lagune vénitienne.

Notes et références

  1. (en) « Venice and its Lagoon – Alberoni Dunes and Ca’ Roman », sur veniceandlagoon.net (consulté le ).
  2. Dominique Auzias - Jean-Paul Labourdette, « Venise 2016 Petit Futé », sur Google Books, (consulté le ).
  3. « Venise et ses lagunes :: L’île de Pellestrina », sur venicethefuture.com (consulté le ).
  4. « dawinciMD - Consultazione dati del 14° Censimento Generale della Popolazione e delle Abitazioni », sur dawinci.istat.it, (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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