Pehenoukaï

Pehenoukaï était un vizir du règne du pharaon Néferirkarê Kakaï de la Ve dynastie.

Pehenoukaï

Pḥn w kȝ(ỉ)

Il succède probablement au vizir Ouash-Ptah qui occupait alors cette fonction au début du règne du roi. Il hérite ainsi d'une grande responsabilité au sein du royaume, premier personnage de l'État après pharaon, il est à la tête de l'administration et le premier magistrat du royaume. Il était également chargé d'organiser les expéditions vers les carrières du Sinaï et d'autres contrées avec lesquelles l'Égypte commerçait et il dirigeait les grands chantiers du règne, comme celui de la nouvelle pyramide royale édifiée sur le plateau d'Abousir au nord de Saqqarah.

Parmi les nombreux titres qu'il portait on relèvera notamment ceux de :

  • Chef du Double Grenier
  • Chef du Double Trésor
  • Directeur des places des offrandes

Ces fonctions le placent à la tête de l'administration du Trésor, c'est-à-dire de l'administration fiscale du pays[1].

  • Chef de tous les travaux du roi, soit l'architecte royal en titre
  • Chef des écritures du roi et des secrets des paroles du roi, c'est-à-dire secrétaire particulier du souverain[2].

Il occupait également des fonctions religieuses comme celle de prêtre pur dans la pyramide d'Ouserkaf, le fondateur de la dynastie.

Sépulture

Pehenoukaï
Type Mastaba (Lepsius S15 et Mariette D70)
Emplacement Saqqarah
Date de découverte
Découvreur Karl Richard Lepsius
Fouilles
Objets découverts

Sa tombe a été retrouvée et identifiée dans la nécropole de Saqqarah lors de l'expédition prussienne dirigée par Karl Richard Lepsius. Elle a livré outre une stèle fausse porte donnant les titres et fonctions de Pehenoukaï[3], de nombreux reliefs à la décoration d'une grande finesse et richesse iconographiques caractéristiques de la période.

Ainsi le vizir fait représenter des scènes classiques dans les mastaba de l'époque, comme celles de la gestion des domaines ou des processions de porteuses d'offrandes personnifiant ces terres rattachées au culte funéraire du ministre, mais également des scènes de navigation dont l'organisation et la symbolique ont été mises au point pour les temples funéraires royaux. Ces scènes ont été retrouvées le plus souvent de manière fragmentaire dans les ruines des édifices royaux[4]. Chez Pehenoukaï elles sont presque intactes et même si elle n'apparaissent pas aussi développées que leurs modèles royaux elles nous transmettent un témoignage de premier ordre sur la décoration des monuments funéraires officiels de la cour royale de cette période[5].

Le mastaba a été par la suite étudié en 1876 par Auguste Mariette qui en mesura l'ampleur révélant les dimensions d'une monument funéraire digne du rang du vizir[6].

Notes

  1. Sorte de super ministre des finances
  2. E. de Rougé ; p. 83
  3. Cf. K. R. Lepsius, Bl. 48
  4. Voir par exemple les pyramides d'Ouserkaf ou de Sahourê
  5. Cf. K. R. Lepsius, Bl. 45
  6. Cf. A. Mariette, mastaba D70, p. 370-372

Références

  • Karl Richard Lepsius, Denkmäler aus Ægypten und Æthiopen - volume I, Leipzig,
  • Gaston Maspéro, Les mastabas de l'Ancien Empire - Fragment du dernier ouvrage de A. Mariette, publié d'après le manuscrit de l'auteur, F. Vieweg, librairie-éditeur,
  • Kurt Heinrich Sethe, Urkunden des Alten Reich, vol. 1, p. 48-49 (§ 30).
  • Emmanuel de Rougé, Œuvres diverses, vol. 6, Paris, (présentation en ligne) ;
  • Portail de l’Égypte antique
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