Pedro Juan Gutiérrez


Pedro Juan Gutiérrez est un écrivain cubain né le à Matanzas.

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Biographie

Défrayant la chronique, son premier livre, Trilogie sale de La Havane (Albin Michel, 2000), a remporté un succès international. Animal tropical a obtenu en Espagne le prix Alfonso Garcia-Ramos.

Gutiérrez a exercé tous les métiers : marchand de glaces, coupeur de canne à sucre, dessinateur industriel, journaliste, peintre, sculpteur, etc. Enfin, il a peint sans complaisance la vie cubaine, avec ses jineteras, la prostitution, ses gringos, le sexe et la mort.

La Havane décadente

Gutiérrez décrit la Havane du point de vue d’un promeneur solitaire à la recherche de plaisirs sales ou interdits. Pour lui la Havane ne fourmille pas des beautés qu’on peut voir sur les cartes postales[1], mais elle est plutôt le lieu où s’entassent les pauvres gens dans une misère sordide[2]. Il décrira par exemple un immeuble dans lequel il a vécu et où l’ensemble des locataires des différents appartements partagent deux ou trois toilettes sur le palier. La Havane est sans cesse ramenée à un endroit abîmé par la misère, la saleté, la prostitution. Pour autant dans l’œuvre de Gutiérrez elle n’est pas uniquement déprimante, ou sale. Elle est le lieu où peut s’exercer une incroyable force de vie, tournée vers l’espoir d’un lendemain meilleur. C’est l’endroit de tous les possibles, de toutes les stratégies de survie, de toutes les rencontres, bonnes ou mauvaises, mais qui permettent de déjouer la morosité ambiante[3].

Le Bukowski tropical

Gutiérrez est souvent cité comme le Bukowski de Cuba[4], ou le Bukowski tropical. Les parentés avec Bukowski seraient tout d’abord le style d’écriture : simple, limpide. Gutiérrez explique que cela lui vient du journalisme, qu’il a pratiqué pendant trente ans, et aussi de la misère, qui nécessiterait pour en parler un style dépouillé à l’extrême, sans fard. Les thématiques abordées par Gutiérrez sont souvent similaires à l’univers de Bukowski : le sexe, la merde, la prostitution, l’alcool[2]. Les deux auteurs partagent un goût immodérés pour ce quatuor. Cependant Gutiérrez ne pense pas que son œuvre s’apparente à celle de Bukowski car ses personnages sont toujours tournés vers l’espoir, la rage de vivre (ou de survivre), contrairement à ceux de l’écrivain californien[5].

Œuvres

  • Trilogie sale de La Havane
  • Animal tropical
  • Le roi de La Havane

Autres titres :

L’Homme-araignée insatiable, Viande à chien, La mélancolie des lions, Le nid du serpent, Notre GG dans La Havane, Moi et une vieille négresse voluptueuse (poésie), Lulú le dégagé (poésie)

Notes et références

  1. « «Le Nid du serpent», de Juan Gutiérrez », sur Bibliobs (consulté le )
  2. « Cuba, le verso de la carte postale », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en-US) Richard Bernstein, « BOOKS OF THE TIMES; It's Hard Work Being a Hedonist in Cuba », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  4. (es) Tecnología Industrial, « El Bukowski de la Habana, Roberto Bolaño | MÁS LITERATURA », sur TECNOLOGÍA INDUSTRIAL, (consulté le )
  5. « Pedro Juan Gutiérrez. Entrevista con Transfuge, de Francia », sur www.pedrojuangutierrez.com (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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