Pavot de Californie

Eschscholzia californica

Eschscholzia californica
Illustration d’Eschscholzia californica dans "Favorite Flowers of Garden and Greenhouse", 1896
Classification APG III (2009)
Règne Plantae
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Ordre Ranunculales
Famille Papaveraceae
Sous-famille Eschscholzioideae
Genre Eschscholzia

Espèce

Eschscholzia californica
Cham., 1820

Le Pavot de Californie ou Pavot d'Amérique[1] (Eschscholzia californica Cham.) est une plante herbacée de la famille des Papaveraceae couramment cultivée dans les jardins d'ornement. C'est une plante originaire de la Californie et du Sud-Ouest des États-Unis où elle couvre de vastes étendues à proximité des forêts de séquoïas. Grâce à la californidine et à la protopine (isoquinoléines aux propriétés somnifères) qu'il contient ainsi qu'à son absence d'accoutumance[2],[3],[4],[5], le pavot de Californie est utilisé comme une alternative douce aux somnifères de type barbiturique, benzodiazépine et antihistaminique H1 de première génération[6]. En France, sa commercialisation à usage médical ne peut se faire qu'en pharmacie ; il peut toutefois être cultivé librement par les particuliers.

Description

Appareil végétatif

Racines pivotantes, tiges principales partant du centre de la plante. Chaque tige a plusieurs ramifications, portants une fleur terminale.

Les feuilles sont composées découpées avec une denture lisse. Elles arborent souvent de petites colorations rouge/rosé sur le bout des feuilles.

Appareil reproducteur

Petite fleur monocline (hermaphrodite stricte) de couleur jaune ou orangé très vive (existe la forme albiflore). La partie florale est constituée d'un calice à deux sépales soudés, quatre pétales libres, plus de 10 étamines soudées aux pétales et deux carpelles supers soudés portant quarte stigmates.

Formule florale : (2S)+(4P+NE)+(2C)

Une fois fécondée, l'ovaire se "soude" au calice et forme une longue capsule déhiscente, qui s'ouvrira en deux une fois à maturité.

Répartition et habitat

Floraison d'Eschscholzia californica dans la Réserve du Pavot de Californie d'Antelope Valley.

Outre son aire d'origine sur la façade pacifique des États-Unis, on la retrouve dans tout le Canada méridional. Le Pavot de Californie s'acclimate en effet très facilement, on le trouve aussi bien au Chili que dans le sud ou l'ouest de la France ; elle peut devenir envahissante.

De culture facile, cette annuelle se ressème spontanément dans le jardin. La plante n'est pas rustique au gel mais ses graines le sont.

Le Pavot de Californie aime le plein soleil ; il prospère dans un sol pauvre, léger et bien drainé.

Nomenclature et taxonomie

Étymologie

Le genre botanique Eschscholzia (sans t entre le l et le z), auquel appartient le pavot de Californie, a été désigné en 1820 en l'honneur de Johann Friedrich von Eschscholtz, médecin, botaniste et naturaliste germano-balte par le poète et botaniste franco-allemand Adelbert von Chamisso qui participa avec lui à la première expédition autour du monde (1815) dirigée par Otto von Kotzebue.

Sous-espèces

Selon Catalogue of Life (10 juillet 2013)[7], NCBI (10 juillet 2013)[8] et Tropicos (10 juillet 2013)[9] :

  • Eschscholzia californica subsp. californica
  • Eschscholzia californica subsp. mexicana (Greene) C. Clark

Usage

Les Amérindiens l'utilisaient traditionnellement pour soigner les maux de tête ou de dents et pour aider à l'endormissement des enfants.
Aujourd'hui, elle est essentiellement utilisée pour les effets hypnotiques des alcaloïdes qu'elle contient ainsi que comme plante d'ornement.

La consommation de cette plante en herboristerie ne provoque pas d'accoutumance, contrairement aux hypnotiques ou au pavot somnifère.[10]

Composition

Comme les autres espèces de la famille des pavots, l'eschscholzia renferme des alcaloïdes, tant dans ses racines (à hauteur de 2 à 3 %) que dans ses parties aériennes (à hauteur de 0,5 %). Certains de ses alcaloïdes lui sont spécifiques : eschscholzine et californidine, tandis que d'autres sont communs à d'autres membres des papaveraceae : fumarine, sanguinarine, norargémonine, etc.[11]

Elle contient également d'autres composés : caroténoïdes, flavonoïdes, phytostérols, linamarine, etc.[11]

Pharmacopée

  • Propriétés recherchées : hypnotique, sédatif et anxiolytique.
  • Usage recherché : traitement de l'insomnie, de la déprime, des migraines, des névralgies, voire du psoriasis et de certaines maladies de peau.

L'Eschscholzia californica est utilisée par des personnes cherchant à accélérer leur endormissement et cherchant une amélioration de la qualité de leur sommeil[12]. Contrairement au pavot somnifère, l'usage de la plante ne provoque ni accoutumance ni dépendance[12],[13]. Son usage est toutefois déconseillé chez la femme enceinte à cause de la présence de certains alcaloïdes (eschscholzine, californidine).

Notes et références

  1. Jean Trudel, Jardins et décors : fleurs d'été, Saint-Laurent (Québec), Livre-Loisirs Ltée, , 65 p. (ISBN 2-89210-229-4), couverture intérieure
  2. Vincieri F.F et al. An approcch to the study of the biological activity of Eschscholtzia californica cham, Pharmacological Research Communications, 1988, 20 : 41-4
  3. Rolland A, Fleurentin J, Lanhers MC, et al. Neurophysiological effects of an extract of Eschscholzia californica Cham. (Papaveraceae). Phytother Res, 2001;15:377-81
  4. Paul LD, Maurer HH. Studies on the metabolism and toxicological detection of the Eschscholtzia californica alkaloids californine and protopine in urine using gas chromatography-mass spectrometry. J Chromatogr B Analyt Technol Biomed Life Sci, 2003;789:43-57.
  5. Hanus M, Lafon J, Mathieu M. Double-blind, randomised, placebo-controlled study to evaluate the efficacy and safety of a fixed combination containing two plant extracts (Crataegus oxyacantha and Eschscholtzia californica) and magnesium in mild-to-moderate anxiety disorders. Curr Med Res Opin, 2004;20:63-71
  6. A. Rolland, J. Fleurentin, M.C. Lanhers, C. Younos, R. Misslin, F. Mortier et J.M. Mortier, « Behavioural Effects of the American Traditional Plant Eschscholzia Californica: Sedative and Anxiolytic Properties », Planta Medica, vol. 57, no 3, , p. 212–216 (DOI 10.1055/s-2006-960076)
  7. Roskov Y., Ower G., Orrell T., Nicolson D., Bailly N., Kirk P.M., Bourgoin T., DeWalt R.E., Decock W., van Nieukerken E.J., Penev L. (eds.) (2020). Species 2000 & ITIS Catalogue of Life, 2020-12-01. Digital resource at www.catalogueoflife.org. Species 2000: Naturalis, Leiden, the Netherlands. ISSN 2405-8858, consulté le 10 juillet 2013
  8. NCBI, consulté le 10 juillet 2013
  9. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 10 juillet 2013
  10. « L'Eschscholtzia - Pavot de Californie de l'herboristerie Louis », sur www.louis-herboristerie.com (consulté le )
  11. http://www.phytomania.com/eschscholtzia.htm Phytomania
  12. 120 Plantes Médicinales - Composition, Mode D'action Et Intérêt Thérapeutique - De L'ail À La Vigne Rouge Max Rombi
  13. fiche technique sur la pharmacopée de l'Eschscholzia

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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