Pavel Sivakov

Pavel Sivakov, né le à San Donà di Piave en Italie, est un coureur cycliste russe, membre de l'équipe Ineos. Spécialiste des courses par étapes, il a notamment remporté le Tour des Alpes 2019 et le Tour de Pologne 2019.

Il est le fils de deux cyclistes, Alexei Sivakov et Aleksandra Koliaseva[1].

Biographie

Jeunesse et carrière amateur

Pavel Sivakov naît le à San Donà di Piave, dans la province de Venise en Italie. Ses parents sont des cyclistes russes : Aleksandra Koliaseva est notamment championne du monde du contre-la-montre par équipes en 1993 et 1994 avec l'équipe de Russie et Alexei Sivakov est professionnel de 1996 à 2005. À un an, Pavel Sivakov déménage avec sa famille en région parisienne, son père ayant signé un contrat professionnel avec l'équipe française Big Mat-Auber 93. Il grandit ensuite à Soueich (Haute-Garonne)[2],[3].

Il commence le cyclisme en catégorie minime deuxième année, « à treize ou quatorze ans »[4], au St Go Cyclisme Comminges[5]. En catégorie junior, en 2014 et 2015, il court pour le Team Culture Vélo, équipe de l'Intégrale Bicycle Club Isle-Jourdain[6]. Il gagne notamment en 2015 deux courses prestigieuses du calendrier junior : le Tour des Flandres juniors et le Tour de Haute-Autriche juniors.

En 2016, il est engagé par BMC Development[7], équipe formatrice associée à l'équipe professionnelle BMC. Pour sa première année, il se classe notamment second de Liège-Bastogne-Liège espoirs, ainsi que de l'Olympia's Tour. Il remporte sa seule victoire de la saison en mai, à l'occasion du prologue du Tour de Berlin. La saison suivante, il réalise un triplé inédit en remportant trois grandes courses par étapes espoirs : Ronde de l'Isard, Girobio et Tour de la Vallée d'Aoste. Ces performances le place comme l'un des grands favoris du Tour de l'Avenir avec Egan Bernal. Rapidement hors du coup pour le général, il parvient à décrocher une victoire lors de la 9e et dernière étape, gagnant au passage le maillot de meilleur grimpeur. En , il obtient la nationalité française, après avoir vécu plusieurs années en France, dont une grande partie de son enfance dans les Pyrénées, mais continue de courir avec une licence russe[8].

Saison 2018

En 2018, l'équipe Sky annonce l'arrivée de Sivakov dans son effectif. Le coureur signe alors son premier contrat professionnel[9]. Il remporte en mars le contre-la-montre par équipes de la Semaine internationale Coppi et Bartali, dont il prend la quatrième place finale. Il participe à sa première course à étapes World Tour à l'occasion du Tour du Pays basque. Après les Tours de Romandie et de Californie, qu'il court en tant qu'équipier, il prend la quatorzième place du Tour de Suisse, en partie grâce à sa sixième place dans le contre-la-montre final. Il participe ensuite à son championnat national où il finit deuxième de l'épreuve contre la montre et huitième de la course en ligne. Après avoir disputé le Tour de Pologne en août, il prend part au Tour d'Espagne, son premier grand tour, mais doit abandonner lors de la 14e étape, quelques jours après une lourde chute. Sa saison se conclut par une sélection pour les deux épreuves des championnats du monde de cyclisme, puis par une 27e place au Tour de Guangxi.

Saison 2019

Sa saison débute en Australie par la Cadel Evans Great Ocean Road Race, puis par le Herald Sun Tour dont il prend la huitième place. Il participe ensuite au Tour de Catalogne, qu'il termine trentième et où il est un équipier précieux en montagne. Annoncé sur le Tour d'Italie comme équipier d'Egan Bernal, il dispute en guise de préparation le Tour des Alpes. Il y remporte son premier succès professionnel lors de l'étape reine prenant au passage la tête du classement général[10]. Il réussit à la conserver jusqu'à l'arrivée, malgré un Vincenzo Nibali très offensif.

Cependant, à une semaine du départ du Tour d'Italie, Bernal se fracture la clavicule à l'entrainement[11]. Par conséquent, Sivakov prend le départ de la course au maillot rose avec le statut de co-leader avec Tao Geoghegan Hart. Assez discret lors des premières étapes, il se montre à l'aise dès l'arrivée de la haute montagne, prenant l'ascendant sur son coéquipier. Ainsi il pointe au huitième rang à la fin de la deuxième semaine ainsi qu'en tête du classement des jeunes. Il montre quelques limites en dernière semaine, perdant notamment le maillot blanc au profit de Miguel Angel Lopez, mais il parvient à conserver la neuvième place finale[12]. Après cette performance, il enchaîne quelques semaines plus tard avec la Route d'Occitanie[13], course lui tenant à cœur car elle passe « ses routes d'entrainement ». Lors de l'étape-reine, il attaque les leaders dans le Port de Balès (avant dernière difficulté de la journée), mais il est repris à quelques kilomètres de l'arrivée à Hospice de France. Il se classe huitième.

Après un mois et demi sans courir, il renoue avec la compétition à l'occasion du Tour de Pologne. Celui-ci est marqué par le décès de Bjorg Lambrecht lors de la troisième étape, coureur que Sivakov avait souvent affronté dans les courses de jeunes[14]. L'étape suivante étant neutralisée, le classement général se joue sur les deux derniers jours. Lors de l'avant-dernière étape, Pavel Sivakov réussit à s'isoler dans un groupe de trois coureurs, mais il est battu au sprint par Jonas Vingegaard[15]. Celui-ci étant distancé tôt dans la course le lendemain, Sivakov se retrouve leader virtuel. À partir de là, son équipe Ineos filtre les attaques, ne laissant sortir que des coureurs loin de lui au classement général. Ainsi il n'est pas inquiété et remporte tranquillement sa première course par étape classée en World Tour, deux secondes devant Jai Hindley[16]. Après un Tour d'Allemagne conclu à une modeste 52ème place, il est désigné comme "coureur protégé" lors du Tour de Grande Bretagne. Classé 3ème après le contre la montre, il perd quelques précieuses secondes par la suite, et termine finalement à 2 secondes du podium final.

Il est sélectionné comme leader pour les mondiaux mais, à la suite d'une chute survenue à l'entrainement, il ne participe finalement pas au contre la montre, et est contraint d'abandonner la course en ligne, disputée sous des conditions diluviennes[17].

Saison 2020

L'année 2020 commence au Tour Down Under, qu'il termine à une modeste seizième place du classement final, mais qui lui permet tout de même de remporter le classement du meilleur jeune. Sa performance est en revanche plus satisfaisante sur la Cadel Evans Great Ocean Road Race où, très offensif, il parvient à se détacher en compagnie de Dries Devenyns, qui le battra finalement au sprint[18]. En revanche il est décevant lors du Tour de la Provence, notamment lors de l'étape reine arrivant au chalet Reynard où il explose et termine à 4 minutes 30 du vainqueur Nairo Quintana[19]. Il se classe finalement 21e. Il est ensuite deuxième de la Route d'Occitanie derrière son leader Egan Bernal, puis onzième du Critérium du Dauphiné. Il est victime d'une chute lors de la première étape de son premier Tour de France et n'est pas en mesure de peser sur la course. En octobre, il déclare vouloir continuer à représenter la Russie, au moins jusqu'aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021[20].

Saison 2021

Pavel Sivakov est au départ du Tour d'Italie 2021. Il y a pour chef de file Egan Bernal mais n'écarte pas la possibilité d'être un leader de rechange. Il subit une chute au cours de la cinquième étape, Blessé à une épaule, il ne repart pas le lendemain[21],[22].

Palmarès et classements mondiaux

Palmarès amateur

Palmarès professionnel

Tour de France

1 participation

Tour d'Italie

2 participations

Tour d'Espagne

2 participations

Classements mondiaux

Année 20162017
UCI Europe Tour554e[24]271e[25]

Notes et références

  1. « Sivakov gagne en couple », sur leparisien.fr (consulté le )
  2. « La revanche de Sivakov bientôt naturalisé français, le général pour Bernal », sur ledauphine.com, (consulté le )
  3. « Pavel Sivakov en questions », sur directvelo.com, (consulté le )
  4. « Pavel Sivakov, entre les Pyrénées et la Russie », sur directvelo.com (consulté le )
  5. « [CHAMPIONS DE DEMAIN] ITW : PAVEL SIVAKOV " ENCORE BEAUCOUP À PROUVER AVANT DE PASSER PRO" », sur velo-club.net, (consulté le )
  6. « Sivakov : une étoile montante chez Sky », sur ladepeche.fr, (consulté le )
  7. Benoît Prieur, « Pavel Sivakov : « Avant tout un choix sportif » », sur directvelo.com, .
  8. « Pavel Sivakov refait l’alliance franco-russe », Le journal du dimanche, .
  9. (en) Team Sky, « Pavel Sivakov signs for Team Sky | Team Sky », sur www.teamsky.com (consulté le )
  10. Tour des Alpes : Pavel Sivakov crée la surprise
  11. « Clavicule cassée à l'entraînement pour Egan Bernal (Ineos), qui ne disputera pas le Giro », sur L'Équipe (consulté le )
  12. Pavel Sivakov; « Travailler très dur et croire en soi »
  13. « Route - Pavel Sivakov sera sur la 43e Route d\'Occitanie », sur www.cyclismactu.net (consulté le )
  14. « Tour de Pologne : les causes du décès de Bjorg Lambrecht dévoilées - Cyclisme », sur L'Équipe (consulté le )
  15. « Tour de Pologne : Jonas Vingegaard fait coup double en remportant la 6e étape et en prenant le maillot jaune - Cyclisme - T. de Pologne », sur L'Équipe (consulté le )
  16. « Tour de Pologne : Pavel Sivakov remporte le général, l'étape pour Matej Mohoric - Cyclisme - T. de Pologne », sur L'Équipe (consulté le )
  17. « Mondiaux - La sélection russe autour de Pavel Sivakov », sur www.cyclismactu.net (consulté le )
  18. « Cadel Evans Road Race - Dries Devenyns devance Sivakov et Impey », sur www.cyclismactu.net (consulté le )
  19. « Tour de La Provence - Pavel Sivakov : Une énorme déception », sur www.cyclismactu.net (consulté le )
  20. Pavel Sivakov veut représenter la Russie aux JO
  21. Simon Farvacque, « Vlasov en pole, Bardet dans le coup, Landa hors course : où en sont les favoris avant la montagne », sur eurosport.fr, .
  22. « Pavel Sivakov, blessé à l'épaule sur le Giro, abandonne », sur lequipe.fr, L'Équipe, .
  23. « Fiche de Pavel Sivakov », sur http://www.siteducyclisme.net/
  24. (en) « UCI Europe Tour Ranking - 2016 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  25. (en) « UCI Europe Tour Ranking - 2017 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )

Liens externes

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