Pauline Rebour

Pauline Étiennette Marie Rebour, née en à Mortain (Manche) et morte le à Courbevoie, est une enseignante et avocate française connue pour ses travaux en tant que féministe et suffragette. Elle fonde la Société Féministe du Havre et est membre de l'Union française pour le suffrage féminin et de l'Action laïque et démocratique des femmes[1].

Biographie

Ses parents sont Théophile Boyenval, instituteur, professeur puis principal de collège, et d'Alice Harel, fille de chapelier[1].

Pauline Rebour commence l’enseignement au Havre en 1902 en tant qu'institutrice à l’école publique Émile Renouf. Puis en septembre 1903, elle est nommée professeure à l’école primaire supérieure de Rouen. Elle se marie le 31 octobre avec Raoul Rebour (1879-1952), un octevillais professeur à l’École normale de Rouen.

Durant son mandat pour la Société Féministe du Havre, l'activisme de Pauline Rebour est à l'origine de l'obtention de la même paie pour les enseignantes que celle de leurs collègues masculins[2]. Dans le cadre de ses campagnes de co-éducation, elle a également promu l'enseignement à domicile des jeunes filles et des garçons[3]. Ses travaux pour la Fédération Féministe Universitaire ont également contribué à l'égalité de traitement des enseignantes en France[2]. Elle est à l'origine de l’affiliation de la Société féministe du Havre au Conseil national des femmes françaises, et en rejoint la branche normande créée le 10 mars 1910[1]. Peu de temps après, et par préférence politique, elle œuvre pour que la Société Féministe du Havre forme la section havraise de l’Union française pour le suffrage des femmes (UFSF), née en 1909[1].

Suite à sa nomination au poste de répétitrice à l’école Edgar Quinet à Paris en octobre 1912, elle habite à Courbevoie et continue ses activités militantes dans l’UFSF[1]. En mai 1913, elle est élue au comité central de l’UFSF[1]. L'année suivante, elle est secrétaire générale adjointe du mouvement en compagnie de Cécile Brunschvicg et elles développent l'association en province[1]. Elle donne un discours devant la statue de Condorcet lors de la grande manifestation pour les droits civiques des femmes du 5 juillet 1914[1]. On la retrouve également en mai 1918 en compagnie groupe angevin de l’UFSF pour défendre le droit de vote des femmes[4].

Pendant la Première Guerre mondiale, Pauline Rebour obtient une licence de droit et prête serment au barreau de Paris[1]. Elle fait partie des 3 juristes appartenant également au comité central de l'UFSF avec Marcelle Kraemer-Bach et Suzanne Grinberg[5].

Pauline Rebour est également active pour promouvoir l'engagement des femmes en politique. Fin 1912, elle est l'une des voix qui s'attaquent à l'exclusion des femmes dans la sélection des 250 membres d'un ministère français[6]. En réponse à l'affirmation selon laquelle les femmes n'avaient pas besoin de droits politiques puisqu'elles exercent une influence à la maison, elle écrit dans La Française que l'exclusion de la commission fondée sur le besoin de s'occuper du foyer démontre le défaut de l'argument en lui-même[7].

Pauline Rebour, cependant, propose des idées féministes radicales qui sont différentes de celles avancées par ses pairs. Elle met en garde contre la féminisation excessive de l'éducation, arguant qu'elle ne favorise pas l'accès des femmes au vote ou aux rôles publics réservés aux hommes[8].

Notes et références

  1. Claire Saunier-Le Foll, « REBOUR Pauline [née BOYENVAL Pauline, Étiennette, Marie] », sur maitron.fr, (consulté le )
  2. (en) Sybil Oldfield, International Woman Suffrage: October 1918-September 1920, Oxon, Taylor & Francis, , 310 p. (ISBN 978-0-415-25740-4)
  3. (en) Karnaouch, « Feminism and coeducation in Europe before 1914 », CLIO, Women, Gender, History, vol. 18, , p. 21–41
  4. Frédéric DABOUIS, « Le groupe angevin de l’Union Française pour le Suffrage des Femmes à travers les Archives de Cécile Brunschvicg (1914-1935) », Les Cahiers du CESA / Cercle d’Études Sociales Angevin, no 8, (lire en ligne)
  5. (en) Steven C. Hause et Anne R. Kenney, « The Limits of Suffragist Behavior : Legalism and Militancy in France, 1876-1922 », The American Historical Review, vol. 86, no 4, , p. 781–806 (ISSN 0002-8762, DOI 10.2307/1860134, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Karen Offen, Debating the Woman Question in the French Third Republic, 1870-1920, Cambridge, UK, Cambridge University Press, , 427 p. (ISBN 978-1-107-18804-4)
  7. (en) Margaret Cook Andersen, Regeneration Through Empire : French Pronatalists and Colonial Settlement in the Third Republic, Lincoln, U of Nebraska Press, , 254 p. (ISBN 978-0-8032-6525-7)
  8. (en) Linda L. Clark, The Rise of Professional Women in France : Gender and Public Administration since 1830, Cambridge, UK, Cambridge University Press, , 72 p. (ISBN 978-1-139-42686-2)

Liens externes

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